
Lorsqu’un gros studio comme l’Universal décide de surfer opportunément sur 2 vagues à succès en même temps : la blaxploitation et le film d’arts martiaux, cela donne forcement quelque chose d’à la fois assez improbable, plutôt ridicule et très fun à regarder.
Le Bolt du titre (à double signification), c’est cet éternel rouleur de mécanique de Fred Williamson. Ancien capitaine dans les forces spéciales, diplômé de technologie, titulaire d'une maîtrise de chimie et de physique nucléaire, Freddy essaye également de nous faire gober qu’il est (dixit un perso du film ) un « judoka de premier plan ». Ce qui donne lieu à quelques séquences particulièrement croustillantes dès lors qu’il met en application cette dernière compétence, comme dans cette hilarante scène pré-générique d’entraînement en prison qui voit l’acteur se décrédibiliser totalement d’entrée de jeu en résumant son karaté à 2 lourds coups de pieds en l’air, quelques inoffensifs cris de colère et de savoureux jets de regards contrariés autour de lui.
Qu’importe que Williamson ne sache se battre, le film demeure particulièrement divertissant. Ca bouge presque tout le temps. Il y a une bonne petite poursuite automobile vers le début. Et quand ça ne bouge pas, ça drague à fond, Jefferson Bolt faisant évidemment craquer toutes les filles, qu’elles soient blondes, black ou asiatiques. La VF est en outre de grande qualité, riche en répliques choc plus ou moins foireuses. Quant à la musique schifrinesque de Charles Bernstein, elle balance drôlement.
L'affiche française :

Une œuvre hybride à l’ambiance moitié cool, moitié ringarde, qui force donc la sympathie dans sa tentative condamnée d’avance de se la jouer dans le coup tout en transpirant de partout le produit de studio rigide, filmé un peu comme un téléfilm. On retrouve d’ailleurs à la co-réalisation de That Man bolt un pro du petit écran, David Lowell Rich, réalisateur du chouette Eyes of the cat. Et, à ce propos, si quelqu’un sait pourquoi ils s’y sont mis à deux pour réaliser le film, je serai curieux de l’apprendre …
Signalons la participation au film du grand Albert Whitlock, en qualité de responsable des effets spéciaux photographiques, et la présence de 2 monteurs de renom, collaborateurs respectifs de Don Siegel et John Frankenheimer qui, preuve de leur talent, arrivent à nous faire avaler que Fred Williamson fout une raclée à pas moins de 4 authentiques champions d’arts martiaux au cours du film.
Un DVD Zone 1 existe, mais je ne sais ce qu'il vaut.
Le DVD en question :
