Un maniaque terrorise une petite ville de la Nouvelle-Angleterre. Ses victimes sont exclusivement des infirmes et des handicapés physiques. Helen Sherman, traumatisée par la mort de son mari et de sa fille, est devenue muette. Elle doit passer au manoir des Sherman sa dernière nuit avant son entrée en clinique.

Une grande demeure familiale isolée, avec à l’intérieur un petit groupe d'individus entretenant entres eux des rapports troubles et parmi lesquels se cache un fou meurtrier, et dehors une nuit de tempête limitant les communications avec l’extérieur : on ne peut pas dire que Peter Collinson soit en terrain inconnu ici. The Spiral Staircase, remake du film de Robert Siodmark de 1945, rappelle dans sa trame générale aussi bien The Penthouse que Fright, Straigt on till morning, Open Season ou And Then they were none.
Autant de bons souvenirs qui ne font que rendre plus douloureuse encore la vision de ce film étonnement impersonnel et excessivement mou. En effet, alors que cette histoire lui offrait la possibilité d’explorer une bonne partie de ses thèmes de prédilection comme la folie – avec un tueur à l’obsession inverse de celle rongeant celui de Straight on till morning, puisque ici notre dingue ne supporte ce qui n’est pas parfait, et par extension les individus atteints de handicaps – la manipulation psychologique et la capacité de l’individu à réagir face à l’agression gratuite (agression visant encore principalement des femmes), Peter Collinson préfère s’attacher à des intrigues sentimentales de soap-opéra ou donner dans l’ironie guindée (tout ce qui concerne les rapports entre Mrs Sherman et son infirmière), tuant par là toute tension dans le film.
Formellement, le film est aussi décevant. A l’inverse de ses précédentes réalisations qui multipliaient les plans serrés, expérimentaient dans le montage, effectuait un intéressant travail sur le son dans le but de perturber le spectateur, la mise en scène de The Spiral Staircase est dépourvue de la moindre idée intéressante. On retrouve bien à travers quelques plans savamment composés la patte du cinéaste mais ceux-ci ne génèrent aucune réflexion, aucun malaise et globalement tout est filmé à distance, avec indifférence et sans vraiment chercher à exploiter l’intéressant décor principal du film.
Ceci étant, pour ne pas mettre tout sur le dos du réalisateur, il faut reconnaître que la musique de David Lindup, aussi inadéquate qu’envahissante, ne sert pas beaucoup les intérêts du film et que la photo de Ken Hodges manque totalement de personnalité.
Même si les acteurs n’ont pas grand-chose d’intéressant à faire ici, le casting n’en reste pas moins de premier choix et permet au spectateur de ne pas trop s’ennuyer.
Sorti en VHS il y a des lustres et toujours pas disponible en DVD à ma connaissance.