Le cinéma : Est ce que c'est mieux ailleurs ?
Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team
Vous parliez de cinéma d'auteur, je ne suis pas un grand fan de ce genre de film mais il y a de très bon réalisateur français comme Chabrol et Tavernier, mais par contre je comprend pas qu'un producteur puisse filer de la tune à un Rohmer par exemple, mais qui peut bien payer une place pour ce genre de film, avec des dialogues improbable qui se veut poètique, mais qui sonne affreusement faux (du genre "Hum il faut beau aujourd'hui" "oui la plage est belle"), Un réalisateur comme Rohmer ne fait que de la masturbation spirituel (c'est à dire qu'il force le bougre mais se n'est qu'un plaisir solitaire pour lui, vu que ce genre de film est soporiphique). Non mais les gens ils vont au cinéma pour se distraire, chercher des émotions, et pas parce que la pharmacie était fermé et qu'on a plus de somnifère. Donc il y a trop de mauvais réalisateur de film d'auteur en France et les producteurs ne donne pas assez de chance aux réalisateurs de film de genre (et ce n'est pas une question de tune, car un bon scénario reste le moteur du film, pas le budget).
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ses films coutent relativement peu (hormis L'Anglaise et le Duc ou Triple Agent)... comme a dit Manolito, ce sont les Films du Losange qui s'auto-produisent (il y a je crois 3 autres perzsonnes qui font partie du groupe de Margaret menegoz). Il y a la comission d'avance sur recettes du CNC qui doit y aller aussi.
Par contre, qu'on nel'apprécie ou pas, Rohmer est un des rares cinéastes français à s'exporter quasiment partout et depuis plus de trente ans.
C'est quelqu'un que j'apprécie (surtout sa période 1980-1995) car il a un refus du conformisme ambiant -il reste imperméable à toutes les modes- et il privilègie un cinéma des émotions tout en gardant une fraicheur des sentiments décrits malgré son grand age. Je suis toujours étonné de voir à quel point il possèdait une acuité visuelle et sensorielle quant au vague à l'ame des années 80 avec Les Nuits de la Pleine Lune, par exemple. J'accroche moins ses dernières oeuvres, cependant.
Par contre, qu'on nel'apprécie ou pas, Rohmer est un des rares cinéastes français à s'exporter quasiment partout et depuis plus de trente ans.
C'est quelqu'un que j'apprécie (surtout sa période 1980-1995) car il a un refus du conformisme ambiant -il reste imperméable à toutes les modes- et il privilègie un cinéma des émotions tout en gardant une fraicheur des sentiments décrits malgré son grand age. Je suis toujours étonné de voir à quel point il possèdait une acuité visuelle et sensorielle quant au vague à l'ame des années 80 avec Les Nuits de la Pleine Lune, par exemple. J'accroche moins ses dernières oeuvres, cependant.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
C'est dommage que tu te sois braqué sur le cinéma de Rohmer.Homan a écrit :Vous parliez de cinéma d'auteur, je ne suis pas un grand fan de ce genre de film mais il y a de très bon réalisateur français comme Chabrol et Tavernier, mais par contre je comprend pas qu'un producteur puisse filer de la tune à un Rohmer par exemple, mais qui peut bien payer une place pour ce genre de film, avec des dialogues improbable qui se veut poètique, mais qui sonne affreusement faux (du genre "Hum il faut beau aujourd'hui" "oui la plage est belle"), Un réalisateur comme Rohmer ne fait que de la masturbation spirituel (c'est à dire qu'il force le bougre mais se n'est qu'un plaisir solitaire pour lui, vu que ce genre de film est soporiphique). Non mais les gens ils vont au cinéma pour se distraire, chercher des émotions, et pas parce que la pharmacie était fermé et qu'on a plus de somnifère. Donc il y a trop de mauvais réalisateur de film d'auteur en France et les producteurs ne donne pas assez de chance aux réalisateurs de film de genre (et ce n'est pas une question de tune, car un bon scénario reste le moteur du film, pas le budget).
Le cinéma de Rohmer n'est certainement pas soporiphique, il met les sens en éveil. Il demande peut-être davantage d'attention, car son cinéma est naturaliste et discret.
Les dialogues ne se veulent pas poétique - même si ils leurs arrivent de l'être. Ils se veulent littéraire. Il y a le plaisir du mot juste, du phrasé. Mais tout ce blabla Rohmérien n'a pas vraiment d'importance, puisque son cinéma se construit sur les regards, la composition dans le cadre, et du cadre. Si tu coupes le son de ta télé, tu comprendras tout aussi bien l'histoire et les liens entre les personnages. Bref, Rohmer fait avant tout du cinéma (muet).
Les films de Rohmer sont distrayants, souvent très drôles, et l'émotion pointe sont nez régulièrement. L'émotion Rohmerienne ne s'impose pas avec des ralentis ou de la musique ou selon des ficelles savamment tirées, non ! l'émotion chez Rohmer nait au coin d'une rue, un silence qui en dit long entre deux regards, etc... Et c'est probablement le genre d'émotion le plus difficile à recréer. Le simple est dur au cinéma, en art en général.
Et oui, Rohmer s'auto-produit avec le Losange et grâce au CNC. Ses films ne coûtent pas chers, ce qui le culpabilisait par rapport à l'emploi et au chômage dans le milieu culturel. Mais il en fait beaucoup.
Homan, si tu veux en savoir plus sur Rohmer, je te recommande, outre les nombreux livres existants, le dvd du Cinéma de notre temps. Tu verras que Rohmer bricole tout autant qu'un Sam Raimi époque Evil dead, ou qu'un Jakson époque Bad taste pour faire son film le plus justement possible. On parle bien de passion et d'intégrité artistique ici, et certainement pas de branlette.
Il y a un p'tit détail qui me chiffonne
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Pour continuer sur Rohmer, ma petite pierre à Lady Fice. Lorsque j'étais étudiant en licence de cinéma à Paris 1 Michelet, Eric Rohmer y donnait des cours sur la mise en scène. moi, petit étudiant de province frais émoulu, plein d'illusions et aux pieds bronzés, je me suis inscrit derechef. j'en attendais tant (voir et ecouter un maitre de cinéma...et apprendre) qu'on tomba tous de très haut. Il s'agissait :
1/d'une opé de prestige pour Paris 1 michelet. Rohmer était là par amitié d'autres profs présents (Beylie, Torok...)
2/ non pas d'un cours de mise en scène. Rohmer passait les deux heures à nous raconter ses souvenirs de tournage
3/ d'une opération de recrutement de figurants non payés pour le tournage de Conte de Printemps. La plupart des figurants sont donc des étudiants de ses cours qui ont preté leur présence physique sans rémun&ration. Car c'est comme cela qu'il fonctionne.
Le cours perdit plus de 50% de ses participants en 4 sessiosn (dont moi).
1/d'une opé de prestige pour Paris 1 michelet. Rohmer était là par amitié d'autres profs présents (Beylie, Torok...)
2/ non pas d'un cours de mise en scène. Rohmer passait les deux heures à nous raconter ses souvenirs de tournage

3/ d'une opération de recrutement de figurants non payés pour le tournage de Conte de Printemps. La plupart des figurants sont donc des étudiants de ses cours qui ont preté leur présence physique sans rémun&ration. Car c'est comme cela qu'il fonctionne.
Le cours perdit plus de 50% de ses participants en 4 sessiosn (dont moi).
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
D'ailleurs, il y a déjà un thread sur Rohmer sur le forum, ce ne serait pas inintéressant d'y discuter...
viewtopic.php?t=10147&highlight=rohmer
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J'imagine que tu répondais à mon "hélas le cinéma est un art de l'image" que j'ai retiré parce que je me suis rendu compte qu'en fait j'avais pas le trop temps de mener ce débat aujourd'huiSuperwonderscope a écrit :moui mais en poussant cette logique à l'extrême tous les films devraient muets alors

C'est pas tant un reproche (j'adore aussi certains films "littéraires", le Limier par exemple, même si l'image y joue un grand rôle), mais un constat personnel de la différence qu'il y a souvent entre le cinéma français et américain/russe, ou pour moi l'image prime sur le discours.
Le cinéma n'étant qu'un art purement de l'image c'est une vision réductrice. Un "bon" film, c'est un film qui retient l'attention du spectateur durant sa durée. On peut le faire avec "l'image", pour créer une certaine fascination, un état d'hypnose pratiquement, comme un "2001" ou un "Stalker", mais aussi en tenant le spectateur par une narration, comme c'est le cas dans 95 pour cents des films. D'ailleurs, de nombreux genres cinématographiques américains ne sont pas à proprement parler des genres d'un cinéma de "l'image" au sens le plus simple du terme : les films de procès, beaucoup de films policiers, beaucoup de comédies classiques hollywoodiennes n'en sont pas. On soigne la forme (photo, décor) pour qu'elle ne soit pas rebutante, mais la base du cinéma américain classique n'est pas le visuel ; c'est la narration, la mise en scène comme manière de raconter une histoire... Ils peuvent l'étayer d'éléments spectaculaires (action, fantastique, décors), mais ce ne sont que des ajouts sur une base très classique...
Oui je simplifiais un peu (beaucoup), Manolito 
Reste que pour moi on peut essayer de dire quelque chose de manière visuelle plutôt que de l'expliciter par la parole, sans recourir à un symbolisme lourdingue (parce que c'est le risque). Et quand je parle visuel je parle cadrage, composition et construction des plans, pas photo ou qualité de l'image, bien sûr.

Reste que pour moi on peut essayer de dire quelque chose de manière visuelle plutôt que de l'expliciter par la parole, sans recourir à un symbolisme lourdingue (parce que c'est le risque). Et quand je parle visuel je parle cadrage, composition et construction des plans, pas photo ou qualité de l'image, bien sûr.
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Ben c'est le principe de l'expressionnisme, non ?Prodigy a écrit :Oui je simplifiais un peu (beaucoup), Manolito
Reste que pour moi on peut essayer de dire quelque chose de manière visuelle plutôt que de l'expliciter par la parole, sans recourir à un symbolisme lourdingue (parce que c'est le risque). Et quand je parle visuel je parle cadrage, composition et construction des plans, pas photo ou qualité de l'image, bien sûr.
"Ben c'est le principe de l'expressionnisme, non ?"Fatalis rex a écrit :Prodigy a écrit :Oui je simplifiais un peu (beaucoup), Manolito
Reste que pour moi on peut essayer de dire quelque chose de manière visuelle plutôt que de l'expliciter par la parole, sans recourir à un symbolisme lourdingue (parce que c'est le risque). Et quand je parle visuel je parle cadrage, composition et construction des plans, pas photo ou qualité de l'image, bien sûr.
Non, c'est le principe de la mise en scène cinématographique. L'expressionisme c'est plus compliqué, c'est grosso modo la représentation de la réalité distordue afin d'exprimer le ressenti profond d'un personnage ou d'un artiste : par exemple, Gauguin peint un ciel en rouge au lieu du bleu non pas pour rendre une impression optique (ça c'est l'impressionisme) mais pour restituer son ressenti totalement personnel de ce qu'il voit. En cinéma, ce sont, par exemple, les décors distordus de Caligari : pourquoi sont-ils distordus ? Parce qu'ils reflètent le point de vue du personnage principal (qui est fou). L'expressionisme peut être plus gratuit : les éclairages colorés irréalistes de certains films d'Argento ou de Mario Bava sont parfois justifiés par le contexte fantastique, parfois pas justifiés du tout et servent juste à donner une ambiance étrange ou, plus simplement, à refléter la vision singulière du réalisateur. Mais ça passe parce que les films sont fantastique, ou rattaché au fantastique...