Lors d'un tournage bucolique d'un pub pour sa campagne, Un candidat républicain au poste de Sénateur (Chris Cooper) peche un morceau de bras dans un lac. Le direteur de la campagne (Richard Dreyfuss) fait tout pour etouffer l'évenement et charge un bureau de détective de savoir d'ou vient le cadavre. Un ancien journaliste (Danny huston) est chargé de l'affaire, mais son enquete l'emmène droit dans une affaire d'empoisonnement environnemental qui risque de nuire indirectement au candidat. Trois personnes sont suspectées par Dreyfuss , qui ont placé le cadvre afin de couler la campagne.
Sayles livre un scénario qui mélange immigration clandestine, politique politicienne, investissements, risque environnemental et règlements de compte. Un beaubourbier, remarquablement construit, qui taille des croupières à George Bush, dont le persoannge incarné par Chris Cooper (fabuleux!) est directement inspiré.
C'est bien le problème du film, en fait, c'est de cogner sur des cibles évidentes. le message perd ainsi de sa force, tant il est aisé de reconnaitre là où il veut en venir. Campagnes truquées, lois sur l'environnement bafouées, immigration dénoncée mais pas trop au risque de troubler l'industrie très rentable du batiment (n'utilisant que des immigrés clandestins pour travailler).
Il est amusant de noter que Fast Food Nation de Richard Linklater part du même principe de la mort d'un immigré mexicain mettant en péril la chaine de travail américaine. le scénario lui ressemble à s'y méprendre parfois.
Ceci dit, le film est une charge désenchantée sur les arcanes du pouvoir, Danny huston (fils de John) jouant admirablement son role de candide loser découvrant les petits dessous des grands ensembles, mais demeure incapable d'en mesurer les effets ou d'en dominer les causes.
Casting impeccable : kris kristofferson en patron-redneck détenant le pouvoir absolu dans une région, jusqu'à en bouleverser l'écosystème pour le bien des américains et de la libre entreprise. mary Kay Place en patronne de l'agence de détective, mariée au promoteur immobilier pret à bousiller la vie des habitants de sa nouvelle ville pour sauver sa faillite personnelle. Daryl hannah en fille-mère à la dérive avec quelques pulsions homicides... le tout est cousu-main, rien n'étant laissé au hasard.
Mme si cela est parfois facile dans sa finalité, le film comble un certain vide dans le cinéma politique-fiction, en rendant le poltiquement incorrect visible. Du moisn, un peu, Sayles ayant délibérement choisi de travailler hors grosses compagnies pour sa liberté de ton.
Le ton iconoclaste ne masque pas une certaine inquitéude dans le processus politique et les liens tissés vers les lobbies financiers (dans la campagne 2004 le petrole, ici le batiment). les parallèles avec la campagne de la dernière élection présidentielle américaine s'effectuent de manière quasi-naturelle, entre le candidat "fils de" (il s'appelle ici Dickie -équivalent de stuupide en argot) dont le père désespère de son fils influençable et incapable de tenir un discours en dehors d'une feuille de papier préparée par ses communicants, et des lobbies financiers persuadés du bien-fondé de leur action.
le film fait mouche, mais il est quand même un peu glaçant.
Vu sur le Z1 Columbia. 5.1, 16/9, st francais, featurette 30mn et film annonce.