Le cinéma comme art doit questionner et déranger.
Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team
-
- Messages : 1741
- Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 5:39 pm
- Localisation : In a hatful of hollow
- Contact :
Je pense que c'est exactement là que le probleme se situe. Et cela demande un effort actif.Superwonderscope a écrit :A mon sens, l'art ne trouve de limites que dans la considération morale de l'oeil du spectateur.
Encore faut-il que le spectateur ait un recul sur ce qu'il voit. Or les méthode de diffusions artistiques modernes les plus répandues (la télé, internet etc...) ont trop souvent la facheuse tendance à rendre le spectateur passif. Je généralise sciemment. Du coup quelle part de moralité, qu'elle approuve ou désapprouve, subsiste dans l'esprit à la vision de ces oeuvres ?
Je pense que toutes ces dérives fascisantes de dénonciation de l'art ne sont que le reflet de la façon dont, dans nos sociétés, on utilise l'art et la façon dont on le donne en pature.
Not only does God play dice, but... he sometimes throws them where they cannot be seen - Stephen Hawking
-
- Messages : 6532
- Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 7:41 am
Donc si je comprend bien L'iliade et l'odyssée c'est pas de l'art, par ce que si des singes a qui on donnerait un temps infin et une machine à écrirei sont capable de le taper par hasard çà marche pasL'art, c'est ce que l'homme ajoute à la nature. Donc on peut considérer par extension qu'il s'agit, d'un equelconque manière qu'elle soit, une manière d'exprimer un sens de la beauté.

Pis bon on parle souvent d'imitation de la nature, çà veut bien dire qu'elle même en est capable, même mieux puisque le machin sur deux pattes là il se contente de la copier...

L'art c'est une façon de nous faire mieux / plus sentire la réalité du réel


Et une grande oeuvre d'art doit être à même d'émouvoir un plouc ou un pigmé perdu au fin fond de l'Australie et le gars qui connait par coeur l'encyclopédie universalis

-
- Messages : 1741
- Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 5:39 pm
- Localisation : In a hatful of hollow
- Contact :
Ok donc c'est a peu près a ca que je voulais en venirManolito a écrit :Pour avoir bien étudié la question : l'art, c'est le résultat du travail humain. Point à la ligne, je ne trouve pas d'autres définitions correctes...

Si je colle cette notion à celle que Superwonderscope donne en résumé soit :
Je pose une question dans l'exemple (et un peu radicalement pour faire bondirA mon sens, l'art ne trouve de limites que dans la considération morale de l'oeil du spectateur

Les caricatures de Mahomet, et celles faites récemment sur l'holocauste sont-elles de l'art ?
C'est le résultat d'un travail humain, et dans une certaine morale, ces caricatures se définissent comme un contrepoids à la réalité. Elles offrent un moment de rire et de détente à certains ideaux moraux, elles servent a élever certains en en rabaissant d'autres. Non ?
Du coup ma question revient... Jusqu'ou l'art est-il défendable dans sa légitimité à être libre de toute morale justement ?
Not only does God play dice, but... he sometimes throws them where they cannot be seen - Stephen Hawking
Je vais dire la connerie du jour, il en faut une !meltingman a écrit :Ok donc c'est a peu près a ca que je voulais en venirManolito a écrit :Pour avoir bien étudié la question : l'art, c'est le résultat du travail humain. Point à la ligne, je ne trouve pas d'autres définitions correctes...![]()
Si je colle cette notion à celle que Superwonderscope donne en résumé soit :
A mon sens, l'art ne trouve de limites que dans la considération morale de l'oeil du spectateur
Mais ton boulanger fait de l'art en faisant du pain ! Est-ce que vraiment ta baguette doit t'interpeller lorsque tu l'achetes ?
A partir de la, le debat va surtout partir sur de l'esthetique et de la morale par rapport aux idées exprimées. Mais est ce que l'on parle vraiment d'art a partir de là ? Du côté des idées exprimées, a priori, c'est plutot de la politique (dans le sens large du terme).
"Fuck The World", Rambo
-
- Messages : 1741
- Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 5:39 pm
- Localisation : In a hatful of hollow
- Contact :
-
- Messages : 7723
- Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 10:19 am
L'art, c'est une oeuvre faite de la main de l'homme qui suscite des émotions chez celui qui la perçoit avec un ou plusieurs de ses sens (putain ça c'est de la définition). Et encore, de la main de l'homme... La nature elle-même n'est-elle pas la forme ultime de l'art, dont tous les autres arts s'inspirent ? Dieu n'est-il pas l'artiste ultime ? Vous avez 4 heures.
-
- Messages : 1741
- Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 5:39 pm
- Localisation : In a hatful of hollow
- Contact :
-
- Messages : 4287
- Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 10:10 am
- Localisation : Laboratory Of The Utility Muffin Research Kitchen
Tiens, une question: divertir, parvenir a rendre les gens moins malheureux juste le temps de quelques heures, sans pour autant lui prendre la tete avec des problemes metaphysiques, est-ce de l'art ou du caca ? Doit-on bruler les oeuvres dites legeres parce qu'elles ne questionnent ni ne derangent ?
What the fuck did I do ?
-
- Messages : 67
- Enregistré le : jeu. nov. 16, 2006 10:08 am
- Localisation : nancy shit city
Quand je pense que pour moi tout se joue selon la dichotomie "ça me branche / ça me branche pas". Zero questionnement, pas parce que je suis simplet mais parce que j'en ressens pas le besoin. Je suis un cromagnon qui est aussi bien dans un squat ou à un vernissage guindé tant que les créations présentées lui plaisent. Ou ça m'apporte quelque chose, ou ça ne m'apporte rien.
La seule universalité dans l'art c'est qu'il est inhérent au genre humain, sinon c'est quelque chose de fondamentalement personnel. Quelque chose qu'on reçoit à travers le filtre complexe de nos repères culturels et politiques, de notre disposition du moment. Autant dire que les combinaisons sont infinies et que c'est un coup de bol quand une oeuvre touche des millions de personnes. C'est d'ailleurs pas pour rien que ça en fait un critère évident du caractère exceptionnel d'une oeuvre. D'ailleurs en passant il ne faut pas confondre notre façon d'appréhender une oeuvre et la façon dont elle est globalement reçue. Par exemple les films de Shamalayan marchent bien mais moi ça me laisse froid. Peu importe. Le jugement de valeur n'intervient entre "nous" et "les autres" que pour satisfaire nos petits besoins narcissiques et notre désirablité sociale anyway. "Moi j'ai bon goûts" ou "j'ai les mêmes goûts que tel groupe que je juge cool donc désirable donc ça fait de moi quelqu'un de cool". On se construit tous plus ou moins comme ça mais c'est mieux d'éviter ou d'en être conscient.
A nos moutons. Trouver des normes, des conventions, ça fait juste partie du besoin qu'ont la plupart des gens à recenser, classer, contrôler et comprendre. Dire que l'art a une utilité ou au contraire un caractère divin, qu'il éléve l'humain, qu'il rassemble les hommes ou je ne sais quoi c'est juste soit un délire humaniste-bisounours de gauchiste, soit un délire proto-fasciste d'ethnocentriste de droite. J'en apprendrai toujours plus en lisant un manuel ou en écoutant un universitaire qu'en regardant un tableau ou un film. Sauf si - cas exceptionnel - un film traite d'un sujet jamais abordé ailleurs. Mais là j'ai même pas d'exemple. Et puis la puissance des images bien sûr. Après ça... je veux bien que certains media soient plus efficaces pour diffuser un message mais c'est dommage d'avoir besoin d'être pris par la main.
La seule universalité dans l'art c'est qu'il est inhérent au genre humain, sinon c'est quelque chose de fondamentalement personnel. Quelque chose qu'on reçoit à travers le filtre complexe de nos repères culturels et politiques, de notre disposition du moment. Autant dire que les combinaisons sont infinies et que c'est un coup de bol quand une oeuvre touche des millions de personnes. C'est d'ailleurs pas pour rien que ça en fait un critère évident du caractère exceptionnel d'une oeuvre. D'ailleurs en passant il ne faut pas confondre notre façon d'appréhender une oeuvre et la façon dont elle est globalement reçue. Par exemple les films de Shamalayan marchent bien mais moi ça me laisse froid. Peu importe. Le jugement de valeur n'intervient entre "nous" et "les autres" que pour satisfaire nos petits besoins narcissiques et notre désirablité sociale anyway. "Moi j'ai bon goûts" ou "j'ai les mêmes goûts que tel groupe que je juge cool donc désirable donc ça fait de moi quelqu'un de cool". On se construit tous plus ou moins comme ça mais c'est mieux d'éviter ou d'en être conscient.
A nos moutons. Trouver des normes, des conventions, ça fait juste partie du besoin qu'ont la plupart des gens à recenser, classer, contrôler et comprendre. Dire que l'art a une utilité ou au contraire un caractère divin, qu'il éléve l'humain, qu'il rassemble les hommes ou je ne sais quoi c'est juste soit un délire humaniste-bisounours de gauchiste, soit un délire proto-fasciste d'ethnocentriste de droite. J'en apprendrai toujours plus en lisant un manuel ou en écoutant un universitaire qu'en regardant un tableau ou un film. Sauf si - cas exceptionnel - un film traite d'un sujet jamais abordé ailleurs. Mais là j'ai même pas d'exemple. Et puis la puissance des images bien sûr. Après ça... je veux bien que certains media soient plus efficaces pour diffuser un message mais c'est dommage d'avoir besoin d'être pris par la main.
you shoot me in a dream you better wake up and apologize.
-
- Messages : 67
- Enregistré le : jeu. nov. 16, 2006 10:08 am
- Localisation : nancy shit city
En différé et en moins abouti comme mon putain d'ordi a planté :
Je me rends compte que dans les filtres entre nous et l'oeuvre il y a justement les autres, ce que je disais à propos du narcissisme et de la désirabilité sociale. C'est là qu'intervient le jugement sur la "personnalité", selon que quelqu'un suit le consensus ou se met plus ou moins volontairement en marge. J'avais oublié que si pour moi l'art est personnel c'est parce que j'ai fait le cheminement qui m'a permis d'en prendre conscience.
De toute façon le fait de s'inscrire dans des ensembles - notamment artistiques - en tant que créateur ou spectateur, ou même dans des ensembles plus abstraits, ça fait partie du besoin de sociabilité de l'homme. Un peu comme le besoin de débattre de tout et de rien
Je me rends compte que dans les filtres entre nous et l'oeuvre il y a justement les autres, ce que je disais à propos du narcissisme et de la désirabilité sociale. C'est là qu'intervient le jugement sur la "personnalité", selon que quelqu'un suit le consensus ou se met plus ou moins volontairement en marge. J'avais oublié que si pour moi l'art est personnel c'est parce que j'ai fait le cheminement qui m'a permis d'en prendre conscience.
De toute façon le fait de s'inscrire dans des ensembles - notamment artistiques - en tant que créateur ou spectateur, ou même dans des ensembles plus abstraits, ça fait partie du besoin de sociabilité de l'homme. Un peu comme le besoin de débattre de tout et de rien

you shoot me in a dream you better wake up and apologize.