En Janvier 1996, 3 conseillers politiques américains sont recrutés par un certain Felix Braynin pour mener dans l'ombre la campagne du candidat Boris Yeltsin, alors au plus bas dans les sondages. Les 3 hommes doivent apporter avec eux leur "savoir-faire" à l'américaine.

Roger Spottiswoode a apparemment laissé tomber les grosses machines ces derniers temps pour aller bosser sur le câble. Son Ice bound avec Susan Sarandon en toubib soignant son cancer sur la banquise était déjà très honnête et ce Spinning Boris, bien que très plat dans la forme – pour ne pas dire vilain même – est, du côté du contenu, encore plus intéressant.
D’un sujet based on a true story plutôt pas banal à la base les auteurs du film tirent une satire politique frappant par moment très fort dans le cynisme (un cynisme au moins égal en tout cas à celui dont font preuve les 3 personnages principaux tout au long du film). On est certes toujours au bord de la caricature dans cette confrontation idéologique Est-Ouest, avec d'un côté des américains cools et pragmatiques et de l'autre des russes menaçants aux principes rigides. Pourtant, si le trait semble un peu gros parfois, comme dans cette séquence où l’un des 3 gars conseille le plus sérieusement du monde à la fille de Yeltsin de dire à son père d’éviter d’être saoul au moment de son speech parce qu'un certain % d'électeurs n'aime pas ça et que celle-ci répond avec le même sérieux : « D’accord, alors on décalera le discours au matin », l’Histoire est là pour nous rappeler que la vérité n’était sans doute jamais très loin.
Pas grand-chose à dire sur la réalisation, appliquée, sans plus. En revanche le trio Jeff Goldblum- Anthony La Paglia- Liev Schreiber fonctionne au poil et s’avère l’autre point fort du film.