Jeune étudiante, Justine ne se sent pas à l'aise dans le milieu bourgeois de ses parents. Elle tente de rentrer dans le monde du travail (enquêteuse, puis vendeuse) mais se retrouve au chomage pour avoir refusé les avances de son patron. Elle est alors hébergée par un travesti.
Excellente surprise pour moi que ce film de Francis Leroi nous narrant l’errance d’une jeune fille un peu bohème dans le Paris du début des années 70. Un sujet plus ou moins prétexte à une réflexion provocatrice sur la révolution sexuelle made in France.
La réalisation est pas mal du tout. Elle m’a un peu rappelé les premiers films de Jerry Schatzberg. Francis Leroi opte pour un style documentaire assez déstabilisant par moment – on a du mal à saisir quelle est la part d’improvisation dans certaines scènes - étoffé de cadres particulièrement soignés, très cinématographiques, et de quelques effets de montage élaborés. Certaines séquences proche du cinéma vérité à la F. Wiseman et cie sont fascinantes (cf. la discussion entre l’héroïne et sa copine travesti).
Si le sujet possède indéniablement un côté racoleur, l’approche crue, trouble et peu généreuse en séquences chaudes choisie par Leroi éloigne La Michetonneuse de la veine du cinéma érotico-trash européen à laquelle le film semblait à première vue se rattacher. Ce n’est pas vraiment du cinéma d’exploitation, mais ça ne tombe pas non plus dans une sorte de cinéma arty post-nouvelle vague super prise de tête. A noter à ce sujet une scène marrante dans laquelle le réalisateur se moque un peu du ciné intello français d’alors via un personnage un peu ridicule de cinéphile pédant que croisent l’héroïne et sa copine lors d’une virée à la campagne (paradoxalement ce qu’il raconte est assez intéressant).
J’ai l’impression qu’il y a beaucoup de non professionnels parmi les acteurs et cela s'en ressent un peu sur l’interprétation, pas toujours très juste. Reste que cet aspect contribue également au charme particulier de ce film qui risque néanmoins de fortement décevoir ceux qui s’attendaient à voir quelque chose de très coquin.
A retenir également une chouette musique originale.
En revanche la copie présentée sur Ciné cinéma auteur était vraiment à l’agonie.