L'ombre du vampire, EE Merhige (2000)

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CHIEN_FOU
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L'ombre du vampire, EE Merhige (2000)

Message par CHIEN_FOU »

Chef-d'oeuvre sur un chef-d'oeuvre du cinéma fantastique, le Nosferatu de FW Murnau.

Friedrich Wilhelm Murnau (John Malkovitch) veut tourner une oeuvre qui restera dans l'histoire comme un film total. Son sujet : l'oeuvre maîtresse de Bram Stoker, son Dracula, débaptisé pour la circonstance en Orlock...

Le maître entretient un mystère intriguant pour ses collaborateurs : qui va interpréter le comte Orlock ? Un acteur de la Reinhardt company ? Un acteur russe, un certain Max Schreck (Willem Dafoe)... Le genre d'acteur qui s'identifie totalement à son personnage et qui SERA le comte durant tout le tournage. Encore un extravagant à la Stanislavsky...

Mais quelles sont les véritables intentions du metteur-en-scène ? Jusqu'où est-il prêt à aller pour réaliser son oeuvre totale ? Et ce Schreck, est-il ce qu'il prétend être ? Et du metteur-en-scène ou de l'acteur, qui mène vraiment la danse ?

Moi qui place le Nosferatu de Murnau au sommet de mon panthéon cinématographique, j'ai tout d'abord accueilli l'annonce de ce film avec un réel scepticisme, jusqu'à ce que le visionne.

Et là, quelle claque ! Quelle merveille ! Faire un film sur le film était une gageure et tout fonctionne magnifiquement, à commencer par les interprétations de Malkovitch et de Dafoe. Certes, on se rend compte assez rapidement de la réalité de Schreck, mais cela n'est pas le ressort du film.

En effet, le vrai ressort du film est, pour moi, la confrontation entre deux volontés, dont on ne sait laquelle triomphera. Une ode à un film par un film.
De Mortderiribus non est rigolandum.
Manolito
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Message par Manolito »

Déception pour moi que ce film platounet, qui a un peu tendance à passeer à côté de son sujet. Ce que j'en avais pensé à l'époque :

"E. Elias Merhige avait surtout travaillé pour la publicité et la vidéo musicale auparavant. En 1991, il avait fait un petit film muet, Begotten, repéré par l'acteur Nicolas Cage. Ce dernier lui proposa alors de réaliser ce L'ombre du vampire. Malgré des moyens financiers limités, l'ambition du projet a attiré des comédiens réputés, comme John Malkovich (Les liaisons dangereuses (1988) de Stephen Frears, Ombres et brouillard (1992) de Woody Allen...), Willem Dafoe (La dernière tentation du Christ (1988) de Martin Scorsese...) et Udo Kier (Suspiria (1977) de Dario Argento, Epidemic (1988) de Lars Von Trier...).

L'ombre du vampire ne se veut pas une reconstitution rigoureuse du tournage de Nosferatu le vampire (1922) de Murnau. S'inspirant avec humour des légendes farfelues courant à propos de l'identité de l'acteur Max Schreck, le scénario propose d'en faire... un authentique vampire que Murnau aurait trouvé en pleine Tchécoslovaquie! La fiction fantastique serait en fait un documentaire. E. Elias Merhige a donc le mérite de ne pas se laisser intimider par l'histoire "sérieuse" du cinéma. Il offre un point de départ assez insolent à son film. De même, il évite avec intelligence de suivre certaines lectures discutables du Nosferatu de Murnau (prophétisme politique, sous-texte psychanalytique ou homosexuel...).

Malheureusement, la "biographie de génie" reste un exercice bigrement difficile... On doit donc avaler un certain nombre de clichés sur un Murnau dont l'inspiration surhumaine va de pair avec une évidente cruauté et un goût certain pour la manipulation. Le portrait de l'équipe technique paraît aussi assez caricatural (l'actrice avec ses petits chiens...). Le cabotinage mielleux de Malkovich est extrêmement gênant. Néanmoins, Willem Dafoe est assez étonnant, notamment lorsque Max Schreck évoque avec mélancolie la lecture du roman Dracula. Il faut aussi dire qu'une fois son idée originale présentée, le récit a beaucoup de mal à trouver un rythme convaincant et à se renouveler. Quand à la fin, elle appuie lourdement le trait sur l'idée assez candide de la "caméra-vampire" qui vole la vie. La réalisation n'est pas toujours très inspirée.

Bref, malgré une idée de départ ambitieuse et amusante, L'ombre du vampire ne trouve pas vraiment son rythme et finit par ennuyer le spectateur."
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