Top à ... David Anspaugh

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manuma
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Top à ... David Anspaugh

Message par manuma »

Je ne sais pas pourquoi, je sens que ce thread va faire un super bide … mais je me lance quand même parce je l’aime bien ce David Anspaugh, réalisateur formé à la télé dont l’œuvre oscille globalement entre deux genres cinématographiques très différents, la chronique sportive et le mélo/psychodrame féminin, deux genres que le réalisateur aborde invariablement avec une retenue et une honnêteté assez appréciable, quitte à parfois oublier un peu d’impliquer émotionnellement le spectateur.



Hoosiers (1986) 17/20 : Mélo sportif touché par la grâce. Une belle histoire bien racontée, un Gene Hackman des grands jours et la partition musicale survitaminée de Goldsmith.

Deadly care (1987) (TV) 13/20 : Honorable drame médical plus convaincant dans sa description de la vie au quotidien d’un l’hôpital-mouroir pour cancéreux, description traitée sans pleurnicherie, voire même avec une étonnante froideur « clinique », que dans son récit, encombré de bons sentiments, de la descente aux enfers de son héroïne, progressivement dépendante aux médicaments, puis aux drogues plus ou moins dures, ingurgités pour tenir le coup face aux malades. Avec un casting étrangement seventies (Jason Miller, Jennifer Salt, Belinda Balaski, Joe Dorsey, Peggy McCay) autour de l’ex-Charly and his Angels Cheryl Ladd, et une ‘zique signée des Tangerine Dream.

Fresh horses (1988) 14/20 : David Anspaugh retrouve l’Amérique profonde d’Hoosiers dans ce drame ambitieux à l’ambiance feutrée, nous décrivant l’existence morose et les amours contrariés de quelques teenagers un peu paumés du fin fond du middle west américain. Une rigueur louable qui, tout comme Deadly Care, sait éviter les trémolos pesants et le rose bonbon écœurant, jusque dans sa mélancolique conclusion, d’un désespoir tranquille inhabituel dans le genre. Mais également un film qui, en décrivant si justement l’ennui et la tristesse intérieure, finit par devenir lui-même assez rapidement ennuyeux et tristounet, d’autant que le couple Molly Ringwald – Andrew McCarthy, pas exactement les deux comédiens les plus charismatiques de leur génération, n’aide guêre le spectateur à s’impliquer dans le film. Un peu raté mais intéressant.

In the company of darkness (1993) (TV) : Suspense policier au féminin avec Helen Hunt en femme flic s’immisçant dans l’existence d’un sérial-killer. Vu il y a une dizaine d’années. Vague souvenir d’un TV très honnête. Je ne m’en rappelle plus beaucoup en fait …

Rudy (1993) 14/20 : Mélodrame sportif tout autant que chronique de l‘Amérique profonde, cette énième déclinaison de l’inépuisable thème du rêve américain basée sur une histoire vraie marque dans l'inspiration du duo Anspaugh-Rizzo un certain recul face à Hoosiers. Le ton de l’œuvre, plus moraliste, plus sentencieux, rends l’ensemble beaucoup plus rigide et attendu, malgré une mise en scène là-encore le plus souvent d’une belle sobriété.

Moonlight and Valentino 15/20 : Mélodrame tiré d’une pièce de théâtre sur un sujet - la perte de l’être aimé – propice aux pires débordements dans le domaine de la guimauve et du bon sentiment, avec en plus un casting qui fait franchement peur (Whoopie Golberg, Gwyneth Paltrow et Jon bon Jovi), Moonlight and Valentino est certes parfois un peu lourd. Mais le résultat sort pourtant du lot dans le genre grâce à une mise en scène pudique et chaleureuse, dans laquelle transparaît une fois de plus, à défaut d’une grande finesse, l’indéniable sincérité de son auteur.

Swing vote (1999) (TV) 17/20 : Passionnant téléfilm-débat sur le thème sensible en Amérique de l’avortement. Un sujet traité avec objectivité et dont le seul reproche que je lui ferai est peut-être de n’être jamais clair quant à l’origine de l’histoire racontée ici : l’approche semi-documentaire de la réalisation, d’une extrême sobriété et les images de véritables émeutes entre pro et anti-avortements intégrées au film laisse supposer la retranscription d’un véritable débat, alors que d’autres séquences, plus mélodramatiques (et peu aidées par la musique lourdement solennelle d’Harry Gregson Williams), amènent à penser qu’il s’agit là d’une œuvre purement fictive. Avec un casting cinq étoile (Andy Garcia, Bob Balaban, Margaret Colin, Albert Hall, Lisa Gay Hamilton, Kate Nelligan, Michael O’Keefe, Ray Walston, James Whitemore, Robert Prosky et Harry Belafonte) à la hauteur des ambitions du film.

Wisegirls (2002) 14/20 : Encore un film de filles, ce mélo policier assez prenant par moment. On sent que ça n’a pas été tourné à New-York et le film en souffre un peu, au niveau de l’ambiance. Mais ça reste très correct, surtout si l’on considère que Mira Sorvino partage la vedette avec cette dinde de Mariah Carey.

Two against time (2002) (TV) 13/20 : Nouveaux portraits de femme après ceux de Deadly care, In the Company of darkness , Moonlight and Valentino et Wisegirls, Two against time nous narre le combat d’une mère et sa fille atteintes simultanément du cancer. Là encore un sujet bien casse gueule mais dont Anspaugh se tire plus qu’honorablement, menant sobrement sa barque en dépit de dialogues appuyés et d’un scénario très schématique (une scène = une idée sur le sujet). Avec tout de même un petit goût de téléfilm M6 de milieu d’après-midi (c’est d’ailleurs là que je l’ai pêché) que n’avaient pas les précédentes TV du réalisateur.

The Game of Their Lives (2005) 16/20 : Retour gagnant d’Anspaugh au mélo sportif avec cette nouvelle histoire vraie d’une victoire impossible, pleine de grands et beaux sentiments filmées avec le cœur et une candeur touchante.
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