Un nouveau "Rocky", dès l'annonce de sa mise en chantier, c'était loin de me faire bander. Mais en même temps, Stallone n'a jamais trouver d'autre personnage aussi fort.
Gamin, la saga "Rocky" me faisait rêver mais au fil du temps, il a bien fallu reconnaitre que Stallone a un peu cassé son personnage en faisant de lui le symbole de l'Amérique triomphante face aux méchants de l'Est dans le stupide "Rocky IV", le pire de la série à mes yeux, un long clip 80 sans émotion.
Avant celui là, ça renait la route. Le 1er est un classique, unique en son genre, le 2ème tient bien la route. Le 3ème commence à accuser certains travers mais arrive encore à nous toucher le coeur.
Si l'on en croit les diverses interviews que Stallone a donné pour la promo de "Rocky Balboa", il entend rectifier le tir de l'échec de "Rocky V", très décrié. Pourtant, je ne l'ai jamais trouvé si mauvais que ça même si la sincérité qu'il essaie de retrouver ne fonctionne pas toujours. Quand il parle de l'échec de "Rocky V", j'ai plus l'impression qu'il parle plus de l'échec commercial qu'artistique; parce que le véritable échec artistique dans cette saga, c'est bien "Rocky IV".
Mais bon, Stallone est redevenu humble, a fait son autocritique et est prêt à toucher de nouveau le coeur du public.
Alors, est ce que le 6ème opus parvient à renouer avec cette sincérité perdue, cette émotion qui nous nouait la gorge?
SPOILERS
Aujourd'hui, Rocky a un peu relevé la tête depuis sa banqueroute qui l'a obligé à retourner dans les quartiers pauvres de Philadelphie. Il tient un restaurant qui semble fonctionner. La boxe n'est plus qu'un souvenir qu'il partage avec ses clients qui acceptent d'écouter sa gloire passée.
Adrian est morte d'un cancer et à chaque anniversaire de sa mort, il fait un petit périple en compagnie de Paulie, de sa tombe au bistrot à côté de son ancienne salle d'entraînement en passant par ce qui reste de la patinoire.
Mais il suffit d'une simulation virtuelle d'un combat entre Rocky et l'actuel champion du monde de boxe pour raviver son envie de remonter sur le ring... Et cette envie, il va se battre de nouveau pour la concrétiser.
Ca fonctionne assez bien et l'émotion est bel et bien présente, là où dans "Rocky V", elle paraissait un peu factice. J'ai eu à plusieurs reprises la gorge nouée, je me revoyais enfant, en train de compatir et vibrer pour le personnage. Là dessus, le film est réussi.
Mais, j'ai cependant trouvé la séance d'entraînement beaucoup trop courte. Pourtant, il y avait de quoi exploiter ce moment. J'aurais bien aimé voir Rocky chercher Duke qui, là, semble sortir de nulle part. J'aurais bien voulu voir Rocky en chier en peu plus. J'aurais bien voulu voir une construction un peu plus exposée de l'équipe qui se met en place autour de lui (Paulie, Duke, son fils Robert, le fils de Marie). J'aurais bien voulu le développement d'une ambiance dans la petite salle où Rocky s'entraîne.
Ce qui fait que la première partie du film m'a semblé quand même un peu longue. On a envie de dire: c'est bon, on a compris que Rocky s'occupe de son resto, qu'il a des problèmes de communication avec son fils, on a compris que Rocky est gentil. Bref, si le développement des éléments de nostalgie est bien présent, le développement de l'équipe qui se forme autour de Rocky pour son dernier combat (d'ailleurs il raccrochait déjà le gants dans le III

) est trop court et cette équipe m'a semblé un peu artificielle tant les autres, mis à part Paulie et un peu son fils, n'existent pas vraiment.
FIN SPOILERS
Ceci dit, à défaut d'être un grand film, c'est un beau film, plein d'humanité.