Fou à tuer - 1986 - David Schmoeller

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Manolito
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Fou à tuer - 1986 - David Schmoeller

Message par Manolito »

Titre US : Crawlspace

Image

Le docteur Gunther, fils d'un criminel de guerre nazi, est propriétaire d'un appartement qu'il loue à une jeune et jolie jeune fille, Lori. Celle-ci ignore que Gunther est en fait un maniaque qui a truffé l'immeuble de pièges mortels et de passages secrets...

Dans les dernières années du studio Empire, Charles Band acquière les studios De Laurentiis à Rome et y fait tourner plusieurs film, en particulier "Dolls" et "From Beyond" de Stuart Gordon. Il y fait aussi travailler David Schmoeller - dont il avait propduit "Le piège" dans les années 70 - en lui confiant un projet mettant Klaus Kinski en vedette dans le rôle d'un ancien nazi psychopathe. Le tournage se passera mal, Kinski s'avérant ingérable.

Le film en lui-même s'avère plutôt décevant. Bien sur, on retrouve les petites touches Charles Band qui font plaisir - couleurs criardes, idées sadiques tordues, les pin-up, etc. - et Kinski bouffe l'écran à chacune de ses apparitions. Mais les parties les plus intéressantes du sujet ne sont qu'effleurer - les meurtres, la personnalité de Gunther - tandis que le rythme s'avère terriblkement languide, inégal. Certaines choses bis sont amusantes (Kinski à plat ventre sur sa planche à roulette :shock: :lol: ), il y a une vraie petite ambiance, mais ça reste quand même très mineur tout ça...
Defest
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Message par Defest »

Manolito
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Message par Manolito »

Thread antérieur pas vraiment dédié au film lui-même, c'est pour ça que j'en ai ouvert un nouveau... :wink:
Defest
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Message par Defest »

tu peux nous parler un peu de la soirée à la cinemateque? (j'imagine que tu y etais)
Manolito
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Message par Manolito »

Oui, la soirée était sympathique ; Schmoeller a présenté le premier film "Crawlspace" en expliquant qu'il voulait en fait en faire un film sur un ancien du Vietnam, mais que ça n'intéressait pas Charles Band qui voulait un ancien nazi - une obsession, si on repense à Richard Lynch dans les Puppet Masters ! Il a passé un court-métrage de 9 minutes fait pour la télé américaine en 1999 à propos du tournage de "Crawlspace" : "Kill Mr. Kinski" essentiellement dédiée à sa collaboration très tumultueuse avec Kinski, avec pas mal d'images de tournages assez folklo - Kinski ayant failli être viré au bout de quelques jours, mais Band a absolument tenu à le garder même si cela entraînanit des surcouts... Il y a d'ailleurs une anecdote que Schmoeller ne relate pas dans ce document mais qu'il avait raconté dans un vieil écran fantastique où il racontait que la première chose que Kinski lui avait dit sur le tournage, en lui murmurant à l'oreille, c'était "J'ai baisé Nastasja quand elle avait 13 ans..." :shock: Bonjour l'ambiance ! :shock: :D

Après le film il a répondu à quelques questions. La salle était vraiment blindée de monde et il y a eu des gens qui posaient des questions en commençant par dire "C'est Tourist Trap qui m'a fait aimer le cinéma" ou un autre qui s'embrouillait, complètement ému, en lui expliquant qu'il étatit fan de ses films... Touchant quelque part !
manuma
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Message par manuma »

Pas revu depuis sa sortie en vidéo. J'en garde un bon petit souvenir. Ce personnage central d'ancien nazi semant la terreur dans son immeuble confère au film une inéniable originalité. Après c'est sûr que c'est un peu paresseux et que David Schoemeller est loin d'exploiter à fond son drôle de sujet.

Mais le film a du charme. La photo est chouette, Schoemeller tire le meilleur parti possible de ses quelques décors et la musique de Donaggio est pas mal du tout, en particulier son chant juif, Martha's lament, qui me file quelques frissons chaque fois que je l'écoute.

Un film co-produit par Ron Underwood !!
arioch
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Message par arioch »

manuma a écrit :Un film co-produit par Ron Underwood !!
Ouais, enfin, c'est surtout une production Empire. Ron Underwood apparait aussi au generique de TOURIST TRAP. Chez Band, c'est un peu comme chez Corman, tout le monde bosse un peu partout...

Bon, puisque je suis la, je donne mon avis... C'est un film très inégal qui contient nombre de séquences très réussies et dont l'ambiance semble ne jamais se prendre au serieux : voir la sequence d'ouverture, la seduction d'un quincagenaire par la nana subjuguee par la Culture... Même la fin est un joli pied de nez lorsque les deux nanas s'enfuient laissant derrière Gunther transpercé. Les bonnes choses, on les trouves dans les scenes recurrentes d'une salle en damier ou sont eriges seulement une chaise et une table avec un pistolet. Le passage grandiloquent du "Hail Gunther" est aussi assez reussi dans sa facon de nous plonger dans la démence du personnage qui, finalement, ne semble pas teinté par une idéologie nazie meme s'il arbore costume SS sur fond de discours d'Hitler. "Hail Gunther", quoi ! Mais bon, les ecritures dans le journal intime de Gunther sont un peu soporifique, ça traine la patte par endroit ! Ca reste quand meme bien fait avec son esthetique clinquante de studio aux couleurs criardes dans les séquences les plus "etrangement" fausses (Sergio Salvati, rappelons le).

J'oublais le fait que dans les conduits, la nana et Kinski sont manifestement sur roulette quand ils sont sensé ramper normalement. Les mouvements sont carrement etrange. Mais ca participe a l'experience sympathique de ce métrage !
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Message par eric draven »

Nouvel opus de Schmoeler, le réalisateur de la série B toujours interessante mais jamais aboutie si on excepte son chef d'oeuvre Tourist trap, Fou à tuer, production Charles Band, n'échappe pas à la règle.

Lointain cousin du film Peeping Tom, Crawlspace s'articule autour d'un ancien docteur tortionnaire dont l'enface fut perturbée par un père, ancien criminel nazi. Fasciné par la mort, écrivant ses mémoires de criminel tout en retenant une femme mutilée dans une cage, il est aujourd'hui propriétaire d'un petit immeuble et passe son temps à épier ses locataires par les bouches d'aération avant de les tuer de manière abominable et conserver certaines parties de leur corps dans des bocaux.

Tous les éléments sont donc là pour un film particulièrement glauque et tortueux malheureusement Schmoeler perd l'occasion d'offrir au spectateur un petit joyau de perversions macabres.

Sur un scénario squelettique, il se contente d'un seul et unique ressort dramatique: comment seront plus ou moins tuée les victimes même si là encore, l'amateur risque d'être décu puisque Schmoeller à décidé de ne rien montrer ce qui notamment dans la dernière partie du film rend Fou à tuer totalement incohérent lorsqu'on découvre tous les locataires morts sans qu'on ait jamais rien vu.

Si cette incoherence ou négligence scénaristique s'ajoute aux nombreuses autres, un seul mot vient à l'esprit pour qualifier Fou à tuer: ennui!
Malgré ses 80mn, le film s'étire péniblement, s'attardant plus sur de longues et inutiles séquences que sur son histoire elle même.

C'est ainsi que nous devons subir toute une galerie de personnages ridicules dont les insupoortables pin ups recurrentes aux productions Band, bien malvenues ici au même titre que l'humour, simples silhouettes destinées à remplir l'histoire, déblatérant des propos absurdes.

Fou à tuer prend des allures de vilaine petite série B sur laquelle on s'apitoie.
Les rares bons moments tombent à l'eau dû à une réalisation fadasse et une absence de mise en scéne. Schmoeller ne parvient à aucun moment à créer une réelle atmosphère, cette ambiance sinistre que l'histoire requiert.
Il multiplie les longs silences qui finissent par devenir enervant, utilise au plus mal les ressources de cette maison-labyrinthe, ces corridors dans lesquels Gunther rampe, observe, d'où le titre original.

L'interprétation peu convaincante de comédiens transparents ne relève en rien le niveau. Klaus Kinski ne parvient jamais cette fois à être inquiètant, il semble être là sans être là, s'auto-parodiant sans jamais distiller la moindre aura.

Restent au crédit du film quelques bons moments épars et mal exploités dont les instruments de tortures que Gunther invente, le livre de ses memoires nazi qu'il écrit en voix off, cette malheureuse femme encagée et mutilée, simple animal humain qui lui sert de compagne et cette fameuse roulette russe à laquelle il s'adonne tout en projetant de vieux films nazi dans une salle vide à damier. Quelques images aussi comme celle où le visage de Kinski se fond à celui d'Hitler pour son Hail Ginther.

Faute de ne pas avoir elaboré son scénario, offrant ainsi au public un film à l'état d'embryon, Fou à tuer, malgré ses excellentes idées, est un film mort-né auquel on ne croit pas une seule minute et dont le seul effet sera malheureusement de distiller non pas des cascades de frissons de terreur mais une simple avalanche de frissons d'ennui et de deception.
Un grand dommage!
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

MES FILMS: http://sd-1.archive-host.com/membres/up ... lms_56.rtf
bluesoul
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Re: Fou à tuer - 1986 - David Schmoeller

Message par bluesoul »

Le fils completement fou et meurtrier d’un ancien nazi amenage un systeme de conduits et couloirs secrets dans sa maison dans le but d’epier tous ses locataires. Suite a “la revocation du bail” d’une de ses locataires, il laissera amenager un nouvelle occupante, qu’il commence a observer comme ses autres locataires…

Dans les annees 80s, un homme, un fils de producteur; Charles Band, revait de devenir “roi”, il devint empreur, enfin, il crea sa compagnie de production cinematographique, l’appella “Empire Pictures” et produisit de nombreuses series B (et aussi Z) de 1984 a 1990. A son apogee, Band racheta les studios De Laurentiis en Italie, et produisit a la chaine des films a (toujours) budget a destination des cinema et—surtout—du marche de la video.

Le Fantastique lui devra, comme a Corman, autre maitre de la serie B comme “bidouillee”, de lancer des realisateurs bien conns de nos jours (Stuart Gordon, Brian Yuzna, Renny Harlin) et de marquer les esprits avec quelques fleurons du “bis” estampilles 80s (Re-Animator (1985), From Beyond (1986), Prison (1988) ).

Son empire devra neanmoins capituler a cause des taux de change Lire italienne – Dollar americain qui s’effondra a l’epoque…

Ceci ne mit cependant pas fin a la passion de Band, qui rebondit aussi tot, et crea Full Moon Entertainment qui continue de produire a ce jour. Si Corman reste fort de presque 400 productions a son actifs, Band grignote petit a petit son retard et arrive presque a 300 productions. Gageons que le bougre ne s’arretera pas en si bon chemin…

Dans le cas de Crawlspace, realisation et scenario seront du a David Schmoeller (Tourist Trap (1979), Catacombs (1988), Puppetmaster (1989) ), habitué de la “maison” Band. Band insistera cependant sur la presence de Klaus Kinski (La Morte che nutre la Morte (1974), Mort d’un Pourri (1977), Cobra Verde (1987) ), acteur redoutable—et redoute(!)—dans le role principal.

Kinski—sans doute au fait de l’interet (voire la protection) du producteur pour sa personne—nous offre un assez etonnant “festival” de sa propre personne…

Etrangement, Kinski ne se “lache” pourtant pas, et reste sobre pendant tout le metrage, jouant meme assez bien certaines nuances de son personnage—maudit a la naissance (de par son pere nazi) et decouvrant un plaisir (coupable) dans le fait de tuer.

Kinski, donc tres a son aise, campe avec un delice consommé son role de “pervers” trouvant son existence et sa satisfaction dans la destruction de ce qu’il aime. Son personnage cherche a terminer son existence maudite, n’y parvenant pas, il la continue, et continue a tuer. Il connait l’amour, mais ne le (re)connait pas, et prefere le torturer. N’ayant aucun controle sur son existence (sa filiation, son incapacite a mettre fin a ses jours), il controle celles des autres, hantant comme un fantome (un etre sans existence) les recoins de ses couloirs, sombres meandres de son esprit malade, et au final, prison de son propre esprit…Attendant que (peut-etre) quelqu’un l’en deliver…

Etrangement, et connaissant l’acteur lui-meme, des paralleles peuvent etre trouves entre son role dans ce film et celui que l’acteur joua dans sa vie. Sa relation extreme avec Werner Herzog, relation amour-haine qui accouchera de ses films parmi les meilleurs (Aguirre, de Zorn Gottes (1972), Nosferatu: Phantom der Nacht (1979), Fitzcarraldo (1982), mais aussi de scenes de destructions et animosites extremes lors des tournage…

L’on pourrait egalement parler longuement du doigt qu’il mit dans l’engrenage des films de series B et Z qu’il enfila comme des perles, selon la philosophie d’accepter “les roles qui prennent le moins de temps (de tournage) et rapportent de plus…” (dixit Kinski lui-meme…). Allant jusqu’a se comparer a une “prostituee” se vendant “au plus haut prix”, et etiolant son talent dans de nombreux films qui n’eurent comme seul interet que sa presence…

Quelque part Crawlspace, semble offrir a Kinski de jouer son propre role (au figure, bien sur).

Cote realisation, Schmoeller reste tres en retrait (peut-etre a cause de son interprete connu pour etre une “bombe a retardement”) et emballe gentiment son film a la cinematographie tres telefilm (meme si la violence sous-entendu—car hors champ—est assez “corsee”).

L’histoire, elle, semble plutot s’inspirer du “Murder Castle” constuit a Chicago par le “Dr. Henry Howard Holmes”, maison diabolique qui lui aurait permis de se “debarasser” de (peut-etre) jusqu’a 250 personnes entre 1888 et 1894.

Le film, d’un point de vue “recit” ne semble pas aller tres loin et reste anecdotique, mais au-dela de la presence de Kinski, il reste cette etrange impression d’un film fait autour de Kinski et pour l’acteur lui-meme, role ou il se serait quelque part reconnu…

Un film etrange, facile (voire trop simple) de par certains aspects, mais assez fascinant de part d’autres…Mais, la reaction, qu’elle qu’elle soit, restera a jamais indisociable de son acteur principal…

A voir comme une curiosite, un accident (positif) de parcours…

Crawspace: 3.75 / 5
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Re: Fou à tuer - 1986 - David Schmoeller

Message par MadXav »

Bon, tout à été dit sur le film. Un pur produit Charles Band, au couleurs prétentes, avec 2 acteurs à l'écran maximum, dans des décors-témoins complètement vides, et avec des couleurs hyper-pétantes. Ca fait un peu bizarre de voir Kinski là dedans, et étonnament sur la réserve. Alors que le rôle se prête quand même à des débordements, le bonhomme semble ici appuyer sur le frein. Curieux.
Il faut dire que comme bien souvent, la collaboration entre Kinski et le réalisateur, ici David Schmoeller, s'est mal passée. Très mal passée, avec un haut niveau de violences verbales, et de menaces. A la base Kinski a été recruté par Charles Band qui espérait qu'en ramenant Kinski père, il aurait l'occasion de faire venir sa fille qu'il trouvait particulièrement bonnasse ! Dans l'esprit de Band, c'était un premier pas pour faire de Natassja l'une des figures de la firme. Ca ne s'est pas passé comme ça mais Band ne regrette absolument pas la présence de Kinski qu'il trouve trouve excellent dans le film. Schmoeller est bien évidemment d'un autre avis et 3 ans plus tard, lorsqu'il réalisera PUPPET MASTER, il donnera à sa poupée nazi psychopathe les traits de Klaus Kinski...

Au-delà de ces anecdotes sympa, le film est assez oubliable, mou du genou. La musique est effectivement assez poignante, quelques bons moments, l'image finale de Kinski est bien flippante, mais le film se traine méchamment et la facture télévisuelle, voire cheapos, de l'entreprise ne pardonne pas.
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Re: Fou à tuer - 1986 - David Schmoeller

Message par dario carpenter »

Dispo en HD

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Re: Fou à tuer - 1986 - David Schmoeller

Message par bluesoul »

Achetez-le. Pour que les souffrances de David n'aient pas ete vaines.

En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
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Re: Fou à tuer - 1986 - David Schmoeller

Message par Superwonderscope »

Revisité sur le Blu Ray 88 Films qui reprend peu ou prou le Shout!, sans l'interview avec John Vulich, mais avec le court Kill Mr Kinski, le making of, une interview de Schmoeller... c'est assez complet. Menu fixe moche (88 c'est quand même pas la panacée pour l'emballage...). La copie est vraiment très chouette, un vrai plaisir de redécouvrir le film de de très bonnes conditions. 80mn, 1.85:1

Pour le film, et ayant cette fois du contexte, on comprend un peu mieux pourquoi Schmoeller se concentre sur l'action dans le building. Il y a certes une volonté de se focaliser sur la claustrophobie généralisée. les quelques scènes d'extérieur en studios sont fauchées et ratées - et pour cause, le film a été monté par Band dans l'esprit de réutiliser les décors créés pour le film Troll et d'économiser sur la couteuse opération rachat des studios croulants de De Laurentiis à Rome. Schmoeller avait donc ordre de rester dans les clous et de créer une histoire avec des "couloirs étroits où on rampe", sur la base de l'affiche de prévente.

Voilà.

Kinski a été un véritable douleur pour tous durant le tournage, initiant des bagarres avec les techniciens (6 en 2 jours de tournage!) et Schmoeller ne trouva que le moyen de mettre Tané McClaure (fille de Doug) sur le set car Kinski en pinçait pour elle et il était calme pendant qu'elle était là (!). être réalisateur, c'est aussi cela.

Le film est vraiment très curieux. Pas un film d'horreur à proprement parler, mais un thriller aux relents de psychose meurtrière, volonté de plonger dans un esprit malade. Un fils de nazi qui devient médecin tueur (un médecin est supposer presser la vie, pas lui), coupe la langue à une jeune femme pour la garder prisonnière dans une cage et lui parler - sans qu'elle puisse le contredire. Du lourd.

Kinski est évidemment la pièce maitresse et élève le film sans souci. les séquences de tentatives de suicide dans cette pièce immaculée sont impressionnantes. Le scénario claudique quelque peu. l'arrivée de Talia Balsam provoquant visiblement un choc à Gunther, mais on ne comprend pas vraiment pourquoi tout se précipite... dommage aussi que les personnages féminins, plutôt amusants et attachants, soient aussi peu dessinés ou présents. Je me disais que pour plus de chair il aurait fallu quelques 15/20mn en plus pour étoffer le tout.

Photographie magnifique de Salvati, effets mécaniques réussis (et tentative de démystification de ceci via
Spoiler : :
la fausse mort de Kinski
), film dans le film, folie dérangeante de Gunther sur les images projetées d'HItler sur son visage barbouillé de maquillage. il y a des idées aussi qui rappellent Tourist Trap (via le personnage borderline de Chuck Connors, on retrouve un mannequin d'ailleurs, dans la pièce de Gunther..). Et la poursuite finale dans les conduits est filmée de manière assez experte, dommage que Schmoeller n'en parle absolument pas et se concentrant sur les difficultés Kinskiesques. (je n'ai pas écouté le commentaire audio pour le moment)

Ca ne ressemble décidément pas à un produit Empire habituel. Plus ambitieux malgré des moyens qu'on pense limités mais même si imparfait, une drôle d'ambiance de démence tranquille.

Le film sortit en 1986 chez nous et cumula quelques 99 255 entrées (dont moi!), faisant à peine plus que les 98 518 de Créature (avec aussi Kinski). Le film sorti en mai 86 aux USA et fit un flop, mais Kinski a surtout été choisi pour son attraction européenne, ce qui fonctionna puisque Band fit une bonne opération en prévendant le film partout - et le film sortit aux cinéma partout, avant d'entamer une belle carrière en VHS. Ce fut d'ailleurs la dernière bonne opération d'Empire, dont la banque de Charles Band saisit tout 18 mois plus tard et le força à partir, juste avant la sortie de Catacombs.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
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