Pars vite et reviens tard - Régis Wargnier - 2007

[kill bill]

On s'y attendait, mais ce polar porte finalement bien son nom. Filmé avec des pantoufles, une cane à la main et un bandeau sur les yeux, l'histoire de ce Fred Vargas (roman que je n'ai pas lu...) avait pourtant pas mal d'ingrédients pour faire un bon polar paranoiaque.

On se demande ce qui a pu décider le réalisateur, appelons-le "Régis", à adapter ce roman. L'intrigue, il s'en tape, les effets de suspense ou de rebondissement, il s'en carre. Les personnages peut-être ? Mouais, Garcia joue pas mal mais son personnage est mal dégrossi, malgré la volonté de Régis de lui créer un background se voulant psychologiquement riche et des ambiguités grossièrement présentées. Les autres persos ? Bah c'est pas mieux, on a du mal à cerner son acolyte, joué en demi-teinte par Lucas Belvaux (dont la présence m'a déçu dans le film), Serrault est pas mal pour une fois et on se doute bien que Marie Gillain va avoir un role super important dans l'intrigue mais son perso est vraiment présenté avec les pieds.
Reste à sauver l'idée de deux scènes d'action (poursuite sur les toits de Paris et en roller sous les tunnels des Halles) mais là encore on a le sentiment que Régis, ça le fait chier tout ça...


Bref, dans le genre polar à la française, on atteint même pas le déjà pas fantastique niveau de Ne le dis à personne, cependant en tout point supérieur au film de Régis. Mon seul vrai plaisir fut d'entendre la partition de Patrick Doyle, collaborateur attitré de Régis mais compositeur trop rare...

[celia0]

Vu hier et je rejoinds l'avis de KIll BIll. A sauver quand même un Paris joliement filmé (gâché malheuresement par des figurants recrutés dans la cafète d'Hélème et les garçons), une partition efficace de Patrick Doyle (elle me fait penser à Pino Donaggio notament les notes de piano). José Garcia joue très bien, Serrault est correct. La scène de poursuite est pompée sur seven avec sa caméra à l'épaule et les gros plans sombre. Quant à la scène en roller elle renvoie en plus mou à celle de subway.
Le final du film est ridicule et Marie gilain y frole l'hystérie

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[Gronf]

Jean-Baptiste Adamsberg qu'interprète José Garcia est un personnage récurrent dans les polars de Fred Vargas. "Pars vite et reviens tard" que j'ai lu l'année dernière est, à mon avis, un bon polar qui tient la route.
Maintenant, le film je ne sais pas ce qu'il vaut mais pourquoi ne pas avoir commencé avec "L'homme aux cercles bleus" où Adamsberg apparait pour le 1ère fois. Si chaque intrigue est indépendante, Fred Vargas fait évoluer ses personnages en fonction de leur passé, notamment la relation Jean-Baptiste Adamsberg/Camille Forestier.

Un autre Vargas mettant en scène Adamsberg et Camille et qui m'a vraiment plus, c'est "L'homme à l'envers" et qui raconte la chasse d'un tueur dont les indices portent à croire qu'il s'agit peut-être d'un loup-garou. En est ce vraiment un?

[Manolito]

Holala, encore un beau ratage... A mon humble avis bien pire qu'un "Concile de Pierre" en plus...

Il est difficile de vraiment cerner ce qui ne vas pas dans ce film. La mise en scène est correcte, la photo professionnelle, les acteurs plutôt pas mal - à une exception près, effectivement, la confrontation entre les coupables où j'ai franchement rigolé tellement ça joue mal. Bref, tout ça pourrait être honnête, si ce n'est qu'on s'en fout un peu de tout ça. Le caractère fantastique du film est évacué dans un dénoument et des explications redoutablement banales, dignes d'un Maigret. Les scènes d'action sont rarissimes et paraissent durer environ 45 secondes chacune. Que du blabla, des flics à l'air morose papotant mollement en attendant qu'un nouvel indice daigne leur tomber tout cuit dans les poches, une absence de suspens total. Quant à la toile de fond du personnage de l'inspecteur, c'est complètement raté et inefficace. Désespérant...

[mercredi]

Je partage exactement le sentiment de Manolito quant aux problèmes posés par le film. Depuis dimanche, je cherche vainement ce qui cloche. Personnellement, je trouve les acteurs fort mal dirigés. Le réalisateur n'exploite pas du tout un potentiel que l'on devine pourtant. Et c'est peut-être bien le gros défaut d'un polar qui n'exploite JAMAIS ASSEZ la matière tecnhnique, "humaine" (acteurs), "artistique" et scénaristique pourtant à sa portée. Le film n'est pas un navet mais un "gros ratage"; tout est dit. Néanmoins, je ne suis pas certaine de ce que j'avance et aimerais avoir l'avis d'autres personnes car je reste vraiment intriguée...
ps: un copain m'a dit que la direction d'acteur ne constituait pas une spécialité française (un de nos gros défauts, d'après lui). Je connais (en gros) les principes de la fameuse "méthode Strasberg" mais je suppose qu'il en existe plein d'autres et peut-être typiquement françaises?

[Manolito]

Les acteurs sont au contraire la grande force classique du cinéma français à mon avis. Le cinéma français, même s'il n'avait pas les moyens financiers d'Hollywood, a tuojours eu un vivier d'acteurs hors du commun. Les grands films de la méoire collective française, qu'il s'agisse de "La grande vadrouille", "Les enfants du Paradis", "Le salaire de la peur", "L'armée des ombres" ou "Les tontons flingueurs sont peut-être avant tout des films d'acteurs... Je pense qu'on en a encore aujourd'hui, des Rochefort, des Marielle, des Serrault, des Bourdon (hé oui, je le, pense !), des José Garcia, entre autres. Encore faut-il bien les utiliser, les diriger... Leconte a prouvé à plusieurs reprises qu'il est un bon directeur d'acteurs par exemple...

Ici, c'est vrai qu'avec Serrault, Garcia, et Belvaux - des acteurs qu'on a vu très bons ailleurs, et dans des films récents, il y a de quopi être déçu par le manque de motivation générale...

[Manolito]

SPOILERS

Et au passage, mention spéciale de l'incompétence policière aux agents de ce film qui n'ont même pas été capables de découvrir par des controles de routine que toutes les victimes ont travaillé dans la même boite pendant plusieurs mois (années ?) !

[haxandreyer]

ps: un copain m'a dit que la direction d'acteur ne constituait pas une spécialité française (un de nos gros défauts, d'après lui)

Je suis assez d'accord sur ce point. A part quelques exceptions (Leconte ou Chéreau en particulier, et je pense à Bresson également pour d'autres raisons), le cinéma français a toujours bénéficié d'acteurs dont on exploite la personnalité sans à proprement parler "ajouter" de direction d'acteurs par-dessus.

Exemples : ces longs plans fixes sur Raimu qui nous sort le grand monologue pagnolesque, les films avec de Funés, Michel Simon ou Arletty... et plus récemment les comédies affligeantes des gars de Canal+ etc...

Ce qu'il faut voir du système français, c'est qu'à part Besson, on ne sait pas faire de marketing satisfaisant en cinéma. On a l'impression que la seule façon de faire un film est d'y mettre les 5/6 comédiens bankables du moment : Depardieu, Cornillac, Dujardin, Duris, Garcia,... On est loin de la conception "cinéma d'auteurs" des Cahiers du début.

D'ailleurs José Garcia en Adamsberg, à part "opportuniste", je ne vois aucun autre qualificatif pour ce choix.

[celia0]

D'ailleurs José Garcia en Adamsberg, à part "opportuniste", je ne vois aucun autre qualificatif pour ce choix.

Je suis d'accord avec ce que tu as écrit sauf pour cette dernière phrase. José Garcia est un des meilleurs acteurs français encore en vie qui n'a pas encore de personnage à nous resservir à volonté comme Depardieu.
D'ailleurs il serait plus Bankable de faire jouer Depardieu.

[kill bill]

SPOILERS

Et au passage, mention spéciale de l'incompétence policière aux agents de ce film qui n'ont même pas été capables de découvrir par des controles de routine que toutes les victimes ont travaillé dans la même boite pendant plusieurs mois (années ?) !

Et tu oublies les deux flics en planque non loin de la "boite à annonces" et qui ne controlent personne durant tout le film !

[mercredi]

Je ne crois pas qu'il faille mettre complètement les acteurs en cause. Le problème (s'il en vraiment un) se situe, selon moi, au niveau de la direction. Certains comédiens sont bourrés de talent et parviennent à conférer une aura au personnage sans aide extérieur. D'autres, d'ailleurs tout aussi talentueux, nécessitent la présence adjacente d'un directeur. José Garcia appartient à la deuxième catégorie. Manolito cite une tradition française, prenant comme exemple "Les Enfants du paradis" ou "Les tontons..". Certes, les acteurs se révèlent très bons mais bénéficient ici de dialogues magnifiques... (il est vrai que Patrice L contredit la règle) Ce qui n'est pas le cas dans le film qui nous intéresse ici.
En revanche, je partage votre avis quant à la sous-exploitation d'acteurs pourtant fort méritants.

[Lord Taki]

Tres bonne parodie d'enquete policiere.
Les acteurs en font des tonnes pour notre plus grand bonheur.
Une musique digne de la cite de la peur.

Bref je me suis marre du debut a la fin.

Il n'y a que Borat qui m'a fait plus rire

Non franchement comment on peut subventionner un film aussi mauvais, bourre de cliches?

Le titre s'adresse en fait au spectateur: Pars vite (de la salle) et reviens tard (jamais?).

Le cinema francais qui se parodie sans le savoir.

A eviter de toute urgence!

[Superfly]

un beau gros caca. Les acteurs sont des burnes finies, c'est filmé avec un trépied à 2€ et une HI8. L'histoire est débile. Alors que le sujet de départ filait la gaule (doublement avec la Marie qui joue comme un lampadaire) le réal part dans un thriller avec tueur en série déjà vu 1000 fois dans les polars de Tf1. On oublie alors le coté fantastique et c'est bien dommage.

Mon dieu comment on peut pondre un truc comme ça.

Wargnier peut finir à l'hospice et toucher ses indemnités chômage.

[celia0]

Sinon, les autres films de Wargnier sont plus fréquentables?

[Plisken]

Attention SPOILER

Tout ça pour ça

José Garcia se traine sans croire une seule seconde à ce mystère. L'histoire d'amour ne sert à rien si ce n'est à ralentir l'histoire. La mise en scène est paresseuse: Lucas Belvaux est à baffer et ils ont réussit le tour de force de rendre Marie Gillain moche dans un rôle ridicule et tellement mal amené dans le récit.

Quelques bons points : Michel Serrault, les vues de Paris et la musique de Patrick Doyle.

Quelle poilade ces flics : pendant tout le film on se dit qu'ils vont choper l'humanoïde cagoulé qui poste les lettres : hé ben non ils devaient regarder un match à la tv. Pareil pour ceux qui ne sont pas capables de trouver que toutes les victimes ont bossé ensemble pendant des plombes. Si ça c'est pas des gouffres béant dans un scénario mal écrit ?

Je lui met : 5/10