Faust, Charles Gounod, 1859

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mercredi
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Faust, Charles Gounod, 1859

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C’est une mercredi un peu abasourdie par un excès de saké (nouvel an chinois oblige) qui, ce matin, s’est écoutée le “Faust” (1859) de Charles Gounod. Mis en scène en 1997 par le génial Michel Plasson (“Pierre et le Loup”), cette version demeure celle que je préfère. Pour ne point vous ennuyer, j’évoquerai deux simple scènes: D’abord José van Dam; ce dernier prête sa voix basse à Méphistophélès pour susciter une fascination tant trouble qu’éprouvante. L’acte deux et le célèbre “Là-bas” (le Diable tente Faust) ne peut que faire frémir (de plaisir et d’horreur) un auditeur charmé par des modulations de voix que l’on pouvait penser tout simplement... irréalisables. L’Acte trois nous plonge en compagnie de Marguerite, (“Il était une fois le roi de Thulé”), au sein des brumes enchanteresses du royaume mythique, terre des lutins et magiciens, sorcières et belles succubes. À cela s’ajoute évidemment l “Évocation à la nuit” (de Walpurgis) scandée par Méphisto.
Fidèle au chef d’oeuvre de Goethe, Gounod confère à l’Opéra une tonalité germanique qui, critiquée à l’époque, consacre la singularité d’une culture nordique (terme emprunté à Mme de Staël dans “De L’Allemagne”) dont la violence et la noblesse PARTICULIÈRES redéfinissent les Passions comme Forces transcendantes, sorte de passerelles occultes entre l’Humain et le Cosmos. Magnifique, terrifiante et touchante, la “beauté du Diable” ici revisitée par l’excellent orchestre du Capitole de Toulouse, bouleverse, malmène et exacerbe les émotions des mélomanes et autres.
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