The Good German, Steven Soderbergh, 2005

[mercredi]

Un journaliste (George Clooney) se rend à Berlin pour couvrir la conférence de Postdam. C’est dans une ville dévastée que notre héros retrouve une ancienne maîtresse (Cate Blanchett) au bras de son chauffeur (Tobey Maguire). Suite à maintes incidents, Jake tente de faire partir Léna à l’étranger, sachant toutefois que la dame cache quelque sombre secret.
La dernière oeuvre de Soderbergh m’a laissée littéralement FROIDE. Véritable pastiche des films “noirs” tels “Casablanca”, “La Soif du mal” ou “Le Troisième Homme”, “The Good German” souhaite coller au plus près des dites références quitte à évider certaines séquences d’un contenu émotif pourtant nécessaire au déroulement de l’intrigue. Parfaitement effectué, l’exercice de style (noir et blanc magnifique, format 1.66 (pas de 1.37), plans américains, jeu tout en retenu des acteurs, présence de clichés et clins d’oeil) stérilise une fiction pour interdire toute possible identification. Le problème s’avère d’autant plus grave qu’il illustre (notamment) le rapport entretenu par un nombre grandissant de cinéphiles / phages avec un 7 Art depuis quelque temps engagé dans une entreprise de RESTAURATION à mon avis bien vaine. Préquelles, remakes, parodies, utilisation abusive du numérique font ainsi écho à une appréhension inédite d’un cinéma travaillant à perfectionner ses acquis sans aller plus loin. Projetées en salle ou visionnées chez soi, les innombrables copies neuves donnent la mesure de cette nouvelle exigence. Embaumer un Art n’équivaut pas à le maintenir vivant... au contraire.

[Plisken]

Dommage que la fond ne soit pas aussi réussit que la forme. Noir et blanc expressionniste de toute beauté, plans fixes superbes, acteurs charismatiques. On pense bien sur à Clark Gable, Marlene Dietrich, à tous ces films noirs ou de guerre des années 40, 50. Malheureusement l'histoire est confuse et pas très intéressante. J'aurais aimé plus d'émotion dans les personnages. Plus d'âme. Un exercice de style...