Je me suis mal expriméeSuperwonderscope a écrit :Je ne suis pas trop d'accord avec ton approche.
L'héroïne ne conforme son existence en rien. Elle n'a pas décidé de suivre des stéréotypes par elle-même. C'est Schmitt qui projette ce qu'il pense être des stéréotypes pour construire son personnage d'Odette. Ce n'est pas la même chose!
Euh... Cette collision de clichés n'impose en rien la volonté de mélange de genre. Et l'homogèneité ne me parait pas vraiment le bon terme, tant , par exemple, les séquences dansées apparaissent plaquées - voir la séquence bananière à laquelle je faisais référence plus haut. C'est totalement ridicule, voire honteux car en plus mal chorégraphié et joué -il n'y a qu'à voir les visages des acteurs & acrtices cherchant désepérément leurs marques. Les séquences chantées et dansées de Crustacés & Coquillages étaient autrement mieux impliquées dans le récit, plus naturelles, avec un vrai sens dans l'histoire. Ou encore celle de Gouttes d'eaux sur pierre brulante.
Et voir la carrière et les oeuvres d'E.E Schmitt, c'est plutot une constance (sans lac) de sa part de voir se confronter des unviers qui s'opposent.
Et, aussi, connaissant le film avec Dolly Parton dont Odette est une quasi-copie belgo-franchouillarde, ça n'a rien d'original!
Je comprend l'intention de l'auteur. On est d'accord sur ce point. c'est sa mise en image et son écriture que je trouve ratée et au final, détestable car terriblement raccoleuse sur ce que j'indiquais comme étant le "nivellement par le bas."
Là où je ne te suis pas, c'est qu'Odette ne le libère pas de son carcan tant que ça. Balthasar, oui, touché par la grâce du bon sens du petit peuple (!). C'est lui qui s'adapte. C'est d'ailleurs bizarre, ça marche toujours dans ce sens là.
Ce qui me fait penser que Catherine frot avait déjà joué un tel rôle : dans les Soeurs Fachées, où on la voyait opposée à une bourgeoise cynique dépossédée de sa raison de vivre (>Isabelle Huppert) face à un Frot de province... et Huppert de se rendre compte de son cynisme et du vide de son existence. Même sujet, mais traité avec beaucoup plus de subtilité que le phrasé assomant présent ici. Schmitt a oublié de faire un film la plupart du temps. la valeur de l'image comme mode d'expression. il privilégie le dialogue, la tenation de faire un bon mot. c'est trop démonstratif. J'aien mémoire, pour ceux et celles qui l'ont vue, la scène à l'Opéra dans les Soeurs fachées. C'était une leçon de cinéma et de direction d'actrices. je ne vois rien de tel ici.
Il y avait une vraie mise en scène chez Alexandra Lclère. ici, non. Juste une mise en image même pas belle (voir le plan hideux où les visages de Frot & Dupontel se rejoignent sur le fond Scope blanc. Schmitt ne sait pas faire le point, si bien que le regard se transporte sur le centre de l'image, du vide flou, ce qui fait passer à côté la volonté et l'émotion voulue des deux visages qui se rapprochent.
Franchement, le coup de Jésus, au delà du simple sourire qe cela procure la première fois qu'on voit la scène... c'est du lourd.
San aucune méchanceté, c'est clair. Y'a rien de bien méchant dans ce film. Hormis l'affreux critique (croisement entre BHL et Jean Pierre Coffe, par exemple). La caricature en devient ridicule. Et franchement, il faut m'expliquer la subtilité du bulldozer.
Mais lorsque l'on voit que le film est écrit par Schmitt et produit par TF1, on voit dans quel cadre le film a été produit. Et à qui il est destiné. Je paralias du "bon sens près de chez vous". C'est exactement cela. Aller dans le sens du public de masse, le conforter dans le fait qu'à Paris c'est tous des sans coeur et des cyniques qui ne vivent que pour l'argent et le superficiel. Alors que nous, on sait y faire avec pas beaucoup. Aucune subtiilité la dedans. C'est primaire.
Je n'ai pas encore vu les résultats, mais nul doute que le film sera un carton en province (et à peine sur Paris) et qu'on le retrouvera le dimanche soir sur TF1 en 2008.
Dans ce cas, je préfère Dolly Parton et revoir la Cage aux Poules

Odette représente la société qui conforme DE MANIÈRE INCONSCIENTE son quotidien au cliché (en cela, elle s'éloigne de Mme Bovary, par exemple). En revanche, le réalisateur use volontairement du cliché, non pour caractériser (comme tu le laisses entendre) une classe sociale mais dans le but de mettre en évidence l'influence (inconsciente, je le répète) du dit stéréotype sur notre perception du monde. Ainsi, l'écrivain pense explicitement sa vie comme une suite de clichés (assistance...).
Tu critiques également l'exploitation grossière du stéréotype, il est vrai fort appuyé, comme si ce dernier était destiné à définir les personnages et situations. Pour moi, le motif n'équivaut pas à un media (grille interprétative) mais constitue au contraire un objet de réflexion.
Partant de ce principe, "Odette Toulemonde" n'a rien à voir avec "Les Soeurs fachées" ou autres...
De surcroît, à t'entendre, le réalisateur idéaliserait la classe populaire. Vraiment??? et le petit copain, les collègues du magasin...
Je pense que ta critique s'explique par des présupposés de base fort négatifs (tu n'aimes pas le cinéaste ni TF1: nous nous rejoignons sur ces deux points

Enfin, tu évoques les visages des acteurs cherchant leurs marques: c'est le sujet du film! (selon moi). Sortir du cliché (mode de vie formaté) conduit nos protagonistes dans une espèce d'état intermédiaire naturellement instable. Dès les premières minutes, le film introduit le problème. Une jeune femme battue se rend au rayon maquillage pour trouver ce qui l'aidera à masquer ses blessures. La vendeuse lui conseille alors de se rendre au rayon boucherie, de quitter un espace (symbolique) pour un autre, chose que l'on devine difficile.
En ce qui concerne la mise en scène, elle ne m'a pas choquée (pas extraordinaire, j'en conviens tout de même), peut-être par manque de sensibilité artistique?