Neil Oseman, le réalisateur de « Soul Searcher » a sans doute dû faire appel à toutes les bonnes volontés pour parvenir à livrer cette production indépendante britannique pour un budget inférieur à 30 000 ₤ car ce qui frappe avant tout est la qualité et l’ambition scénaristique et visuelle de l’ensemble au vu des faibles sommes investies.
L’histoire romantico-fantastique dans une veine gothique actuelle plonge ses racines à la fois dans « Buffy contre les vampires » pour l’ésotérisme familial, « Highlander » pour son personnage ordinaire contraint d’assumer son destin, voire la prélogie Star Wars en ce qui concerne la relation maître/padawan entre Joe et Ezekiel, l’amour impossible avec Heather, et sans doute également dans pas mal de comics.
Le scénario malgré quelques incohérences est bien écrit et l’histoire est prenante et fait rapidement oublier les imperfections du début de film. On s’attache aux personnages interprétés par des acteurs qui sont convaincants et dont les défauts du jeu donne presque une touche « cinéma d’auteur » aux scènes intimistes. L’histoire d’amour contrariée entre Joe et Heather sonne juste. Seul le personnage de Luca Callista, une chasseuse de prime, pale copie de Lara Croft manque à la fois de charisme et d’originalité pour susciter l’intérêt.
Les scènes de baston sont soigneusement chorégraphies et l’on sent très nettement l’influence des Matrix et de toute leur descendance en terme de combat. Certaines scènes de duel renvoient à Highlander.
Oseman a l’ambition de faire un film de cinéma, multiplie les mouvements de camera et soigne la photographie. Même la bande originale étonne proposant à la fois d’agréables morceaux punk-rock et un thème symphonique original excellent.
Les effets spéciaux sont sympathiques même si, malgré l’évident enthousiasme de l’équipe le manque de budget est criant et peine à illustrer un scénario très ambitieux en particulier dans sa conclusion. Les quelques plans infographiques pas franchement réussis du fossé des âmes pourraient presque passer pour un hommage à Ray Harryhaussen. Les SFX confèrent finalement une touche naïve et sincère qui est la marque du film dans son ensemble.
Par contre, on peut regretter que les effets de maquillage et les costumes n’aient pas été plus soignés, amoindrissant de façon évidente l’impact du film. Les démons ressemblent à des Darth Maul de carnaval et le Grim Reaper semble avoir acheté son costume chez un marchand de farce et attrape ce qui leur retire toute crédibilité horrifique.
Sans être grandiose, le film surpasse en intérêt nombre de direct to vidéo nanti de budget bien plus conséquent.
le site: http://www.soulsearchermovie.com/
