La prophétie de trois sorcières laisse à penser à Macbeth que sa destinée est de devenir le Roi d'Ecosse. Encouragé par sa femme, il assassine alors le roi et prend sa place...
Après l'échec public de "La dame de Shangai", Welles accepte de transposer sur grand écran "Macbeth", qu'il jouait alors au théâtre, pour le compte de la micro-compagnie Republic. Les moyens sont à l'évidence réduit, les décors sont peu variés et sentent bons le papiers machés, tout comme certains accessoires un peu ridicules (les couronnes). Malgré la modernité d'alors de la mise en scène (profondeur de champs, plongées et contre-plongées), rien n'y fait, on se sent à l'étroit. Si l'on prend en compte les deux autres versions très connus de Macbeth (celles de Kurosawa et de Polanski), celle de Welles est sans doute la plus fidèle à la lettre et au texte de la pièce.
Ce qui n'est pas sans créer un ensemble un peu statique, artificiel, avec de longs monologues en voix off. Welles est correct en Macbeth tortué et expressionniste - voire grimaçant. Il est appuyé par un Roddy MacDowall ado en kilt (avec un accent redoutable !) et par Dan O'Herlihy (le Vieux de "Robocop" ou le méchant fabricant de jouet de "Halloween III") excellent en jeune premier qui se verra assoiffé de vengeance...
Donc, pour moi, pas le meilleur Welles, ni même sa meilleure adaptation de Shakespeare (je lui préfère nettement "Othello"), mais le dénouement du métrage reste quand même une réussite.
Il est passé sur France 3 il y a peu au cinéma de minuit et est dispo chez Wild Side...
Macbeth - 1948 - Orson Welles
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Je ne l'ai vu qu'une fois et je suis assez d'accord avec ce qui a été dit, ça sens le papier mâché, le petit budget et la récup a tout va mais putain quel génie visuel. Avec trois fois rien Welles arrive a créer des images extraordinairement évocatrice d'un homme sombrant dans la folie et la parano la plus total (perso j'adore Orson acteur, quelle voix, quelle présence) et qui reste gravé durablement dans la mémoire d'autant que certaines scènes ou plans sont d'une beauté plastique a coupé le souffle mais vaut mieux prévenir que Macbeth est assez verbeux et a de ce fait un coté théâtre filmé qui pourra peut être en rebuter plus d'un.