Travelo vicieux, le junkie déprime à Berlin: Top à Lou Reed

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eric draven
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Travelo vicieux, le junkie déprime à Berlin: Top à Lou Reed

Message par eric draven »

Incontournable! Impensable d'imaginer les années 70 sans cet artiste qui fit couler beaucoup d'encre jadis et influenca à sa façon nombre d'artistes glam-rock.
Ce pilier du rock c'est avant tout une figure, une légende, un univers bien à lui, sorte de pionnier qui osa mettre en chanson la drogue et ses abus, l'homosexualité, le travestisme, le sexe dans tous ses états, la décadence, le desespoir et le suicide- Tout ce qu'on aime en somme 8) :D - mais de façon toujours trés litteraire, sorte de poete maudit pour qui le rock était une scéne de theatre, un livre dont il écrivait les pages. Et il est juste de voir un peu en lui l'ancetre du mouvement punk.
Voici un nouveau Top à.. consacré à LOU REED! 8)

Né Louis Firbanks, Lou Reed fit ses premières armes en 1965 au sein du fameux Velvet underground dont il fut le moteur quatre albums durant donnant au groupe ses plus beaux titres come Sweet Jane, Lisa says, Sister ray, Heroin, Venus in furs...Mais le peu de succés commercial que rencontra le Velvet décida Lou à quitter le groupe en 1970 afin de commencer sa carrière solo.

Il sort son 1er album éponyme en 1971 composé essentielement de titres qu'il avait jadis écrit pour le Velvet, titres qui auraient été susceptibles de faire décoller le groupe.

C'est en 1972 que Lou va connaitre le succés, sa rencontre avec Bowie ayant été décisive.
L'influence de Bowie est nette et son superbe album TRANSFORMER est trés influencé glam, offrant queqlques unes des plus belles chansons de Lou, devenues des standards: WALK ON THE WLD SIDE dédié à la vie de son ami transexuel se masturbant avec une canette dans le film "Trash" de Morrissey, SATELLITE OF LOVE, VICIOUS, ANDY'S CHEST, PEFECT DAY...
Personne d'autre que Lou ne parle mieux de l'homosexualité, du travestisme, du sexe et des pratiques sexuelles tabous alors.
Ziggy Stardust et Lou s'aiment dans l'ambiance des parties londoniennes et les photos de leurs baisers font la une des journaux d'alors.

Cet album fait de lui une star en Angleterre et le succés est de nouveau au rendez-vous en 1973 avec le tres prenant BERLIN, son album le plus desespéré, ode lugubre au suicide et au desespoir avec des titres tels que BERLIN, LADY DAY, CAROLINE SAYS, SAD SONG...

Par la suite, Lou va jouer sur un registre plus chaud, plus friendly et surtout plus radiophonique mais son personnage de junkie sera assez mal percu par la critique. C'est à cette époque qu'il apparait le visage blanchi à la craie, les yeux grimés de noir, les ongles peints.
Il sort ainsi l'album SALLY CAN'T DANCE en 1974 puis en 1975 le live ROCK'N'ROLL ANIMAL où il reprend le Sweet Jane du Velvet.

Suivra un double album METAL MACHINE MUSIC, 2 plages composées uniquement de bruits electroniques assourdissant qui laissera béat et credule son public.

En 1978 sort TAKE NO PRISONERS, sorte de long monologue qui là encore etonnera avant un virage total où Lou se fera plus calme, plus sérieux, jouant l'heterosexualité parfaite.
Mais le succés ne sera pas au rendez-vous et les albums qui sortent sont des plus ennuyeux.

Il faut attendre 1982 et 1984 avec respectivement BLUE MASK et NEW SEBNSATIONS pour que le public et la critique accroche à nouveau, Lou se donnant à un rock plus traditionnel où il étale New York comme jadis.

1989 sera sa renaissance avec l'album justement intitulé NEW YORK puis MAGIC AND LOSS en 1992.

En 1992, le Velvet se reforme mais sans grand succés même si les fans sont au rendez-vous jusqu'a la mort du guitariste. C'est à cette epoque qu'il entame un cycle de chansons dédié à Andy Warhol, recemment décédé.

Lou va continuer son chemin solo avec notamment un Unplugged PERFECT NIGHT en 1998 puis en 2000 ECSTASY, retour à un rock pur et traditionnel comme il en fit jadis. En 2003, ce sera THE RAVEN, hommage aux écrits de Poe, suivit d'un long tour en 2004.

Lou Reed fait partie de ces rares artistes 60s qui ont su traverser le temps et resister aux années malgré des hauts et des bas, toujours créatifs, toujours contemporains, toujours actuels qui ont influencé nombre d'artistes, marqué toute une époque.

1972, Lou chantant la face sauvage du sexe..

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1974 Lou en zombi junkie blanchatre aux yeux grimés de noir..

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eric draven
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Message par eric draven »

Revenons sur Walk on the wild side qui raconte l'histoire d'un transexuel..
Le transexuel de la chanson n'était autre qu'un des amis de Lou et d'Andy warhol, Holly Woodlawn, qu'on vit dans je film TRASH avec notamment la fameuse séquence de la masturbation avec une canette de bière. Qu'est ce qu'on aime ca!! 8) 8)

Perfect day issu de Transformer fait partie de la BO de Transpotting.

En 1972, Lou et Bowie/Ziggy... On fricote, on fricote dans les parties tandis que Jagger couche avec Freddie mercury!! 8) C'est beau les 70s.

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Bowie, Mick Ronson et Lou.. en 1972

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Berlin interpreté sur scene en 1972

http://youtube.com/watch?v=4be4Az5BM-c

Vicious en 1974 dans sa periode pure heroin like-junk!! 8)

http://youtube.com/watch?v=T0c8Q6doiJI

Walk on the wild side

http://youtube.com/watch?v=5lA4-vW9RO4
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Dragonball
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Message par Dragonball »

J'aime beaucoup aussi ce chanteur eclectique que je ne connais malheureusement pas assez, mis à part ses albums les plus connue comme .... Ah merde je sais plus son titre (Enfin c'est l'album le plus connu du Velvet, celui avec la banane ! :rmgreen:) et Transformer.
Lou Reed, c'est en effet totu une époque, celle de tout les excès et d'une certaine liberté qui semble malheureusement à jamais perdue.
Karen
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Message par Karen »

Allez hop merci eric, je réecoute ça:



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songs for drella - ah quelle merveille
Manolito
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Message par Manolito »

Au centre de la photo, ce n'est pas Mick Ronson, mais Iggy Pop. Je pense que je reviendrais sur ce thread quand j'aurais plus de temps, car c'est un gros morceau le Lou Reed, 30 ans d'histoire du rock amériain avec ses hauts, sas bas, ses coups de génie et ses passages à vide... Effectivement, "Songs For Drella" appartient aux coups de génie du Lou...
Prodigy
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Message par Prodigy »

Ah, Lou Reed, un gros morceau de ma vie aussi ça, même si comme le dit Manolito il y a vraiment de tout. Du très bon, du génial, mais aussi du prétentieux, du lourdingue, voire du pathétique. Mais quel mélodiste, quel parolier, avec une affection toute particulière pour les albums Berlin ou Coney Island Baby, même si certaines sorties plus "récentes" comme Magic & Loss ont aussi leurs perles (Magician, magnifique).
rusty james
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Message par rusty james »

Songs for drella, mouai pas mal :D (j'avais en vinyl écouté et réécouté et maintenant j'ai un peu plus de mal...) Berlin est évidemment vraiment une pure bombe ! Dans les "récents" (j'aime bien sa période 80/90, même des trucs genre New Senstions :oops: ) j'adore New York et surtout le sublime Magic and Loss. Y'a encore quelques bonnes chansons sur Set the twilight reeling après j'ai décroché... mais bon c'est comme tout j'ai eu ma grosse période Lou Reed (comme Springsteen, comme Dylan...) pis après je suis passé finalement à autre chose et je réécoute presque plus maintenant :oops:

Bon aller pour moi ce sera plutôt

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8) (sweettt jannneeee !)
Manolito
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Message par Manolito »

Le 23 juin 2007 au palais des congrès, Lou Reed donnera un concert-spectacle entièrement dédié "Berlin" ; direction musicale Bob Ezrin et Steve Hunter à la guitare... :D Ca doit un peu casqué, mais bon, on va voir...

Edit : Ha oui, de 67 à 110 euros la place... Bon bah non merci... :?
eric draven
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Message par eric draven »

Quand on sait que Sardou prend 170E la place... :roll:

En tout cas, comme le dit Lito, Il y aurait des tonnes à dire sur Lou, toute une histoire du rock à commencer par les legendaires Velvet.. une histoire ou se melent nombres d'artistes dont Bowie, Warhol evidement.. une histoire dense que je n'ai pas le temps de conter en profondeur tant biographiquement que musicalement.. me contentant de ce petit apercu.. Mais je sens que Lito va s'y mettre... :roll: :D

Pour ma part, j'ai un peu de mal a accrocher a l'univers du Velvet hormis quelques titres comme Sweet Jane ou Heroin... Lou quant à lui c'est avant tout et surtout pour moi Transformer, veritable petite bijou glam, tout un univers.. et Berlin, petit bijou desespéré... Lou c'est aussi THE personnage et l'ecrivain.

J'aime un peu moins Sally can't dance.. et apres 1975, je decroche a ce qu'il a proposé.
Et je n'ai guère écouté ce qu'il a fait dans les années 90...

Allez, pas de topic sur Lou sans la pochette la plus connue des 70s: la fameuse banane de Warhol qui a servi pour le 33t du Velvet... embleme du Pop art!! 8)

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Lou et le velvet avec bien sur Nico..

[img]http://www.goth_inside.blogger.com.br/Velvet%20Underground%20JPG.JPG[/img]
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Manolito
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Message par Manolito »

Pour simplifier les choses, on ne va pas aborder l’époque du Velvet Underground qui, du haut de ses quatre albums, représente à elle seule un pan monumental de l’histoire de la culture américaine ! Bornons nous à rappeler que ces disques, bien que très influents très tôt, n’ont pas connu de succès commercial. Pourtant, dès le début des années 70, des musiciens se réclament de leur influence. Ainsi, Bowie, dans « Hunky Dory », dédie une chanson au Velvet (Queen Bitch) et une autre à Andy Warhol.

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En 1972 sort « Lou Reed », le premier album solo, chez RCA, le même label que Bowie justement, dont les fameux macarons oranges sont restés gravés dans l’imaginaire des collectionneurs de disque ! Un premier album bien médiocre hélas. Lou Reed se voit entouré d’un groupe de bons techniciens, assurément (dont Rick Wakeman), mais sans âme ni invention. Bref, tout le contraire du Velvet pour cet album insipide dont 90 pour cent des morceaux sont des compositions datant de l’époque du Velvet non utilisées. Les versions Velvet qui seront exhumées et révélées au public plus tard leurs sont toutes supérieures et de loin. Bref, un album de transition, maladroit, dont on ne retiendra qu’une superbe pochette…

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Puis Bowie et son arrangeur-guitariste Mick Ronson prennent Lou Reed sous leur aile pour produire « Transformer » et lui offrent enfin le succès public et commercial qui vont en faire une vraie légende de la musique américaine : « Walk on the wild side » ! Mais ce morceau ne doit pas cacher les autres classiques contenus sur l’album : « Vicious », « Satellite of Love » et surtout le splendide « Perfect Day » à la production arrangée par un Mick Ronson en état de grâce. Même les morceaux mineurs de cet album au fond pas si ambitieux que cela deviennent des classiques (« New York Conversation », « Goodnight Ladies »). La pochette simple et terriblement efficace fige à jamais l’image de Lou Reed dans l’imaginaire populaire !

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Remis en confiance, Lou Reed se lance alors dans la création du concept album « Berlin », avec l’aide du producteur Bob Ezrin, complice d’Alice Cooper. Ezrin qui signe ici le premier de ses 3 chefs d’œuvres de producteur (suivront ensuite « Welcome To My Nightmare » d’Alice Cooper et « Pink Floyd The Wall »). On retrouve des morceaux non utilisés de l’époque du Velvet, mais retravaillées et nettement améliorées afin de s’insérer dans cet album superbe, où s’entrecroisent l’intimisme de « The Bed », les ambiance rock (« How Do You Think It Feels ») et la débauche de production (le superbe final « Sad Song »). Le disque est un chef-d’œuvre (on n’est pas prêt d’oublier les magistrales parties de guitare de Steve Hunter et Rick Wagner), sans un seul morceau faible. Mais il est aussi un échec. Sévèrement attendu au tournant après le triomphe de « Transformer », Lou Reed est trainé dans la boue par la critique qui ne comprend pas ce disque… Un échec injuste, qui marquera profondément Lou Reed à ce moment. Qui sait ce qu’aurait été sa carrière si « Berlin » avait eu le succès qu’il méritait à son époque ?

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Vient ensuite un autre disque-culte, pour d’autres raisons. La tournée de « Berlin » est enregistrée et donne lieu à deux albums live. Le premier, de loin le plus connu, est « Rock’n Roll Animal », autre pochette célèbrissime. Un live qui est avant tout prétexte à des relectures Hard Rock de certains morceaux du répertoire de Lou Reed (« Lady Day », « White Light White Heat ») et surtout à de longues plages de guitare du tandem Wagner/Hunter. La version de 8 minutes de « Sweet Jane » et sa longue intro devient un classique. Avouons qu’aujourd’hui tout cela a quand même vieilli. En particulier, on se serait bien passé de versions massacrées de « Heroin » et « Rock’n Roll »… On y découvre tout de même un Lou Reed agressif, électrisé, nouveau…

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Après le bide de « Berlin », Lou Reed adopte un profil bas et signe « Sally can’t dance », album commercial et insipide, dont le médiocre morceau-titre aura même le droit à un certain succès commercial. L'album lui-même est le plus gros succès commercial de Lou Reed aux USA : voilà de quoi édifier ceux qui croiraient encore qu'il y a une justice en ce bas monde ! C'est effectivement un disque mauvais, à oublier, dont on ne sauvera que le remarquable « Kill Your Sons » où Lou Reed retranscrit ses souvenirs de jeunesse, quand ses parents l’envoyaient en clinique psychiatrique dans l’espoir de le soigner ses « dérèglements sociaux ». L’autre face de l’amérique souriante et colorée des 60s, où l’on soigne à coup d’électrochocs et de médicaments les enfants qui ont le malheur de ne pas rentrer dans le moule… Au moment de cette album, Lou Reed ne va pas très fort. On connaît des images de live de cette époque, où on le voit, complètement speedé et gesticulant, massacré ses plus beaux morceaux sur scène. Triste !

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Puis sort le sobrement intitulé « Lou Reed Live » et sa pochette argentée. Il s’agit en fait du second volume des enregistrements de « Rock’n Roll Animal ». Un disque que j’aurais même tendance à trouver un peu meilleur, d’ailleurs, même si l’ambiance est semblable…

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Enfin, Lou offre un cadeau empoisonné à RCA : « Metal Machine Music », un double album de bruitage industriel entièrement fait à la guitare, extrêmement agressif et à pratiquement inaudible, même pour les fans de groupes comme SPK ou Non ! Une sorte de pied de nez vicieux bien dans le mauvais esprit de Lou Reed !

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Après cette explosion enfonçant même les excès de « White Light, White Heat », Reed signe un bel album apaisé, ensoleillé : « Coney Island Baby », joli assemblage de balades new yorkaises. On remarque en particulier une très bonne version de « She’s my best friend » (encore un rebut du Velvet !) ou le superbe morceau titre.

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Lou Reed quitte ensuite RCA pour Arista fondé par un ami. Une nouvelle période commence alors avec un album relativement mineur, « Rock’n Roll Heart », mais néanmoins très agréable, avec quelques morceaux trop injustement méconnus, comme les belles chansons « Ladies pay » et surtout « You wear it so well »…

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Il trouve son nouvel équilibre avec « Street Hassle », disque remarquable au cœur duquel se trouve le long morceau « Steet Hassle », sorte de mini-opéra en trois actes nous montrant les talents de conteur de Lou Reed à son apogée – et avec Bruce Springsteen qui vient taper un petit rap au milieu ! Provocation de mauvais goût (« I wanna be black » – « je veux être noir pour avoir une grosse bite » !), pop (« Wait »), l’incontournable rebut du Velvet (« We’re gonna have a real good time together »), rock (« Leave me alone »)… Un Lou Reed très à l’aise et très en confiance !

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Vient ensuite le long live « Take No Prisonners », album assez radical comme l’indique son titre et sa pochette, où Lou Reed improvise de longs passages parlés, injurie son public, le provoque délibérément en saccageant une longue version de « Walk on the Wild Side »… Là encore, du pur Lou Reed très en forme. L’album a aussi ses moments de grâce, avec la plus belle des versions de la chanson « Berlin » et une version déchirante de « Pale Blue Eyes »

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Lou Reed continue dans sa lancée avec le très bon « The Bells », album dynamique au contenu très varié – un morceau/une ambiance, avec notamment la collaboration du trompettiste de jazz Don Cherry. On relève en particulier une très jolie chanson en hommage à Charles Chaplin (« City Lights ») et « The Bells » un long et magnifique morceau expérimental de dix minutes…

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On arrive ensuite à une période un peu problématique. Au sortir des années 70, Lou Reed le provocateur flamboyant, le petit new yorkais à la grande gueule et à la réplique cassante passe un peu de mode. Il tente de se réinventer avec l’album « Growing Up In Public » où il apparaît sur la pochette sans maquillage, ayant l’air de faire dix ans de plus que son âge ! Un Lou Reed plus sage, mais tout de même encore assez vache, réglant ses comptes avec ses parents notamment, et proposant des morceaux pop toujours bien fait (même s’il y a deux morceaux très médiocres - « The Power of Positive Drinking », « Growing Up In Public »).

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Lou Reed revient à une face plus noire avec « Blue Mask », album solide, sobre, sombre, nanti de belles paroles (« My House »). Lou Reed y avoue une nouvelle passion : la moto ! Mais cela reste quand même avant un bon moment la dernière fois que Lou Reed baigne sa plume dans l’encrier ténébreux et poétique qui a fait sa réputation au temps du Velvet…

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Puis, c’est « Legendary Hearts », dont j’aime bien le morceau-titre, le genre de « classique mineur » dont on ne se lasse pas vraiment. Ce que je connais du reste de l’album est par contre sans intérêt. Je ne sais même pas si je l’ai écouté en entier.


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Vient ensuite le « Live In Italy », je crois que je l’ai eu à moment, mais je n’en ai plus aucun souvenir !

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Lou se renouvelle heureusement avec « New Sensations », album à l’ambiance relax et assez légère où l’on retrouve un Lou Reed optimiste mais néanmoins toujours narquois, assez inattendu. La chanson « New sensations » est très sympa tout comme d’autres morceaux tels que « Doin' The Things That We Want To » ou « My Friend George ». Sympa !

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Le suivant, « Mistrial » de 1986 est par contre un échec, un disque de has been un peu perdu dans les années 80 dont on retient juste une jolie ballade « Tell It To Your Heart ». Pour le reste de la variétoche synthétique complètement désarticulée et inintéressante…

Pour moi, les années 80 sont la période la moins intéressantes de Lou Reed. Après une quinzaine d’années très rock’n roll, le Lou s’est accordé une pause, s’est marié, un peu embourgeoisé, bref s’est un peu rangé. Néanmoins, Lou Reed est aussi orgueilleux et vaniteux. C’est quelque part ce qui va sauver sa carrière à ce moment. Lui qui se voit de plus en plus catalogué comme un artiste fini, qui ne choque plus personne, se voit rattrapé par son passé. Le Velvet est maintenant reconnu comme un des groupes les plus importants de l’histoire du rock US, Berlin est devenu un classique… Lou Reed, officiellement « poète sulfureux de New York » doit se montrer à la hauteur de sa réputation d’« hommes de lettres », d’espèce de Jim Morrisson de la côte est.

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Il revient donc avec un album beaucoup plus défendable, plus rock, mettant en avant le son âpre de guitares bien lou reedienne et des textes incisifs, engagés, polémiques, parfois même politiques. A nouveau il revient aux rues de New York pour en dresser le portrait et s’invente une nouvelle carrière. « New York » est acclamé par la critique et connaît même un certain succès par le biais du morceau « Dirty Boulevards ». Certes, tout n’a pas très bien vieilli sur cet album dont certains passages sont un peu lourds (« Busload of Faith ») ou ont vieilli (« Good Evening Mr. Waldheim »). Mais « New York » marque vraiment la renaissance d’un Lou Reed apparemment soucieux de reprendre sa carrière en main. On remarque, la présence de Moe Tucker, la batteuse du Velvet, pour un morceau très Velvet, justement…

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Ce retour sur le temps du Velvet, il sera surtout marqué par le superbe album « Songs For Drella » co-signé avec John Cale, l’autre tête pensante du groupe que Lou Reed avait chassé après « White Light White Heat ». Un concept album hommage à Andy Warhol, magnifique, nous montrant, chose rare, un Lou Reed humble face aux gens qui l’ont aidé à faire s’épanouir son talent. Un album sans faute, un chef d’œuvre.

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La mort de deux de ses amis va aussi communiquer à Lou Reed le besoin de faire un album sur la Mort, l’absence des autres, le départ définitif vers le néant. Ce sera « Magic & Loss » un autre très grand disque. Moins immédiat et universel que « Songs For Drella » certes, mais un disque aussi profondément intime et grave, à ne pas écouter tous les jours en tous cas ! Pour l’anecdote, j’étais allé me faire signer par Lou Reed ce cd le jour de sa sortie à feu la Fnac Opéra. J’étais jeune, j’étais fol, j’avais 18 ans et j’aimais le rock’n roll, que voulez-vous… C’est la seule fois où j’ai vu Lou Reed en vrai (je ne l’ai jamais vu en live jusqu’à maintenant) : il ressemble un peu à la momie de rasparcapak dans « Les 7 boules de cristal » en version miniature avec des grosses lunettes noires… Voilà, fin de l’anecdote !

C’est à cette époque que se reforme le Velvet pour une tournée assez inattendue, passant notamment par l’Olympia à Paris. Un concert que j’ai raté et franchement il fait partie de ceux que je regrette vraiment (aux côtés des Ramones ou de Bodycount dans d’autres genres que j’ai aussi raté pour de mauvaises raisons…). A l’époque, les quatre musiciens de la formation originelle dirent s’être réunis seulement pour l’argent. Un album studio est vaguement envisagé, mais il ne se fera jamais. Sans doute est-ce mieux ainsi… La mort de Sterling Morisson peu de temps après cette reformation mettra un terme définitif à l’histoire du Velvet…

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Par la suite, Lou Reed semble un peu avoir bouclé la boucle. Je n’ai pas vraiment de souvenirs très mémorable de « Set The Twilight Reeling », un album digne, certes, mais qui ne m’a pas beaucoup marqué. Idem pour « Ecstasy », qui se fit beaucoup attendre sans pour autant s’avérer incontournable. Peut-être faudrait-il que je rejette une oreille à ses deux-là…

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Par la suite, Lou Reed signe un long concept album (deux CD) nommé « The Raven » qui est son hommage à Edgar Poe. Poe dont décelait déjà l’influence du temps du velvet, sur des morceaux tels que « Black Angel’s Death Song » ou « The Murder Mystery ». Le goût du macabre et du sulfureux ayant sans doute été ce qui a le plus caractérisé le Velvet aux temps du Peace and Love généralisé… Une kyrielle des Guest star sont de la partie, dont Antony, William Dafoe, Laurie Anderson et David Bowie (à propos duquel Lou Reed aura, à la fin des années 70, cette phrase très dure qui poursuivra longtemps le chanteur anglais « Son seul talent, c’est celui des autres. » Là encore, du pur Lou Reed !) Je ne crois pas avoir écouté "The raven" - ou alors j'ai oublié !

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Cet album est suivi par un Live agréable, bien qu’un peu longuet, faisant la part assez belle aux chansons de « Berlin » et du Velvet, en particulier une belle version de « Candy Says » chantée par Antony. Un seul morceau vient de « The Raven »…

Voilà, on en est là. Lou Reed refait donc surface pour offrir une nouvelle vie à « Berlin », en le montant comme un spectacle musical avec projections, orchestres, choristes. Il me semble d’ailleurs qu’il avait déjà tenté de monter un tel spectacle très ambitieux en 1973, je ne sais plus si ça s’était vraiment fait à l’époque… Et un nouvel album de chansons originales est aussi annoncé…

Le scène du spectacle "Berlin", pour le concert de Sidney, cette année :

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Modifié en dernier par Anonymous le jeu. mars 22, 2007 5:45 pm, modifié 1 fois.
arioch
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Message par arioch »

Le "spectacle ambitieux", c'est la photo de la scene riquiqui, la ?
"Fuck The World", Rambo
Manolito
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Message par Manolito »

Il y a d'autres musiciens d'orchestre qu'on ne voit pas sur la photo je crois... Oui, monsieur, pour un concert de Lou Reed, c'est ambitieux... Ha évidemment, ce n'est pas le chanteur de Judas Priest qui surgit en Harley Davidson d'un ampli en carton, désolé... :lol:

Pour le concert "berlin", les places à Lyon ou Bruxelles seront au prix plus normal de 45 euros... Ca n'a pas que du bon d'être parisien... :?
arioch
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Message par arioch »

Je m'etonnais juste en rapport du prix ! J'm'excuse !
"Fuck The World", Rambo
Manolito
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Message par Manolito »

Le palais des congrès est malheureusement toujours hors de prix... Toujours 20 euros de ce que devrait être le prix normal d'un concert, mais bon...
Prodigy
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Message par Prodigy »

Excellent résumé Manolito, merci 8)
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