A la fin du XIXème siècle, Newland Archer, jeune homme brillant de la société new yorkaise va bientôt se marier avec May Welland, elle aussi héritière d'une grande famille bourgeoise de la ville. Une de ses cousines, Helen, arrive d'Europe. Mais elle est mal accueillie dans la ville car elle est une divorcée et, qui plus est, une anticonformiste. Newland veut la prendre sous son aile. Rapidement, il va s'éprendre d'elle...
Un des cinéastes favoris de Scorses est Luchino Visconti. On le saura avec ce film qui est un véritable best of des séquences les plus célèbres du maître milanais. L'ouverture à l'opéra vient de "Senso". La scène du bal ne masque pas ses similitudes énormes avec celle du "Guépard". La scène d'Hélène se tenant face à la mer nous renvoie à la fin de "Mort à Venise". Le dernier plan est le même que celui du "Guépard". L'astuce des personnages récitant leurs lettres en faisant face à la caméra renvoie aux témoins de "Ludwig" faisant leurs déclarations... L'oeil le plus exercé repérera un costume sorti tout droit de "L'innocent" ou un plan emprunté aux "Damnés"...
Pourtant, on pense toujours à un hommage respectueux et jamais un pompage opportuniste, car ces scènes connues, Scorsese les met à la sauce de sa mise en scène très personnelles : plongée, plans courts, travellings virevoltant. Scorsese s'offre un Grand Film Classique et il le fait avec une déférence et un amour du cinéma qui forcent le respect...
Le roman servant de base au film est peut-être un peu conventionnel, notamment dans son sujet de l'"amour impossible interdit par la société étouffante". Scorsese nous saoule de voix off, et tombe dans certains artifices pourtant à proscrire dans les reconstitutions (les lourdes allusions à des évènements ou des auteurs de la même époque), le démarrage qui décrit la société new yorkaise s'éternise un peu. "L'âge de l'innocence aurait pu durer une petite demi-heure de moins... Mais le film finit quand même par emporter l'adhésion, en particulier grâe à l'interprétation formidablement inspirée de Daniel Day-Lewis qui, dans un rôle pourtant assez différent, parvient parfois à nous rappeler le Lancaster du "Guépard". Ce qui n'est pas peu dire !
Vu sur Ciné Cinéma Emotion, avec signalétique -10 ans
!!!!!!!! On ne voit pas une goutte de sang, on ne doit même pas voir une cheville d'actrice dans tout le film ! N'importe quoi. En VM stéréo, et 2.35. "L'âge de l'innocence" existe en DVD en zone 2 et zone 1, chez columbia. mais bon, le film, une bande-annonce et quelques notes de production et basta...
