Martin Blank est un tueur à gages qui gagne bien sa vie. Son prochain contrat le mène à Grosse Pointe dans la banlieue de Detroit, où se déroule la réunion des anciens élèves de son ancienne école. Il pense alors à Debi, sa petite amie de l'époque...

Inédit en salles en France, comme presque tous les films de George Armitage d'ailleurs, Grosse pointe blank est une joyeuse comédie noire un poil fourre tout, sans doute pas aussi fun et maîtrisée que Miami blues, la précédente réalisation d’Armitage, mais sortant tout de même de l’ordinaire et comptant plutôt parmi les réussites de son auteur.
On y retrouve tout ce qu’il y a de bon et malheureusement de moins bon dans le cinéma d‘Armitage. Pour ce qui est des bonnes choses : un sujet anti-conformiste se moquant de l’Amérique et de ses valeurs, traité sur un ton décalé, avec une certaine ironie mais sans le recul frileux, parfois faux derche des cinéastes bissophiles amoureux de ce cinéma de genre seventies dont est issu Armitage (en parlant de ça, le film s’offre d’ailleurs un petit clin d’œil à Tarantino et son Pulp Fiction), une interprétation colorée et pleine d’énergie (John Cusack, Minnie Driver, Alan Arkin, Dan Aykroyd – dans un chouette contre-emploi – Mitchell Ryan et Hank Azaria) et une bande son qui dépote (avec une musique originale de Joe Strummer). Et, du côté de ce qui fâche, une réalisation manquant un poil de rythme, le film accusant quelques petites longueurs à mi-parcours, ainsi qu'une façon un peu trop désinvolte de traiter son sujet, qui peut parfois être séduisante mais aussi, à la longue, agaçante.
Reste tout de même un cocktail piquant et agréablement anarchique d’action à l’ancienne et d’humour. A noter pour finir la forte implication de la famille Cusack dans ce projet puisque John en est l’acteur principal mais aussi le co-scénariste, et que l’on retrouve dans la distribution ses soeurs Joan et Ann ainsi que son frère Bill. Le film est sorti en vidéo ici sous le titre Tueurs à gages.