On l'appelle Bullet, mais Butch Stein est son véritable nom. Dès sa sortie de prison, Bullet replonge dans la drogue et la violence. A 35 ans, il n'attend rien d'autre de la vie que des deals, des règlements de compte et des virées en compagnie de son pote et de l'un de ses frères. Mais le trafic de cocaïne n'est pas un travail sans risque. On s'y fait vite des ennemis. Plus puissants ils sont, plus courte est votre espérance de vie. Celle de Bullet pourrait se limiter à bien peu de choses.

La distribution vaut le détour : Mickey Rourke, quelques années avant qu'il nous revienne en top forme, Adrien Brody, Ted Levine, Tupac, la réalisation est signée du clippeur et auteur de La Grande escroquerie du rock’n roll et, à défaut d’être originale, cette histoire de petite frappe rongée par la drogue retournant dans son quartier après 8 ans de taule, possède les bases d’un solide drame urbain.
Sans être mauvais, le film laisse pourtant légèrement indifférent au bout de compte. Il y a quelques bons numéros d’acteurs comme celui de Ted Levine, en frangin vétéran du Vietnam bien allumé, plusieurs séquences qui fonctionnent bien comme celle du repas en famille au début ou la scène de la fusillade dans le fast-food et, plus globalement, une peinture sombre et crue du milieu des junkies de Brooklyn plutôt réussie. Mais on a l’impression d’avoir déjà vu Mickey Rourke une demi-douzaine de fois dans ce type de rôle (cf Le Pape de Greenwich Village, Homeboy) et surtout le film ne débouche sur rien : c’est la sinistrose du début à la fin, aucun personnage n’évolue, en bien ou en mal, et on finit assez naturellement par se désintéresser de leur sort.
Il existe apparemment deux montages de ce film, l’un de 96 minutes, l’autre de 100 minutes. Celui que j’ai vu – le plus court – se termine de façon plutôt abrupte. Un film co-écrit par Rourke sous le pseudo de Sir Eddie Cook