Pour rebondir très rapidement sur Frank Miller et les insultes écrites sur lui dans les pages précédentes (pas par Abalam, j'ai bien compris

) : on peut légitimement ne pas partager certaines convictions, idées, interprétations de Miller mais une chose est sûre, CE N'EST PAS UN FASCISTE, nom de nom !!!
Rien que son âpre combat aux USA contre toutes les formes de censure (religieuse, politique, économique, etc) et sa méfiance contre l'autorité le prouve !
Si on veut absolument lui coller une étiquette, on peut dire que c'est un anar de droite, ce qui est une dénomination néanmoins peu satisfaisante car fourre-tout... c'est surtout un homme libre, au sens où un Pasolini pouvait l'être, à savoir être notamment capable d'attaquer avec la même férocité son propre "camp" (dans "Dark Knight" par exemple, un Ronald Reagan s'en prenait plein la gueule). C'est une qualité rare (beaucoup qu'on ne le pense) que j'ai toujours apprécié...
Pas le temps de développer, ni même de faire ce que je voulais : expliciter "300", un projet un peu à part dans l'oeuvre de Miller (même si de nombreuses thématiques demeurent communes) au travers d'extraits de deux interviews passionnantes qu'il avait donné à l'époque à l'excellent "The Comics Journal". Elles y révélaient un homme travaillant sur le paradoxe, la démocratie, fondements même de "300" (pas mal pour un fasciste

), luttant contre une forme pernicieuse de révisionnisme et choisissant de fait un angle courageux car ouvrant forcément la porte à une critique facile.
Et j'aurais ajouté bien d'autres choses tenant à l'Histoire de la Bande Dessinée américaine, à son essence même, pour démontrer que certaines critiques violentes vis-à-vis du film, cette fois, sont dûes à une méconnaissance de cette culture, ce qui aboutit à des erreurs de jugement assez phénoménales !
Peut-être à plus tard sur le sujet même si ça me gonfle...
ROCAMBOLE