Carnival of Souls - 1962 - Herk Harvey

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ZombiGirl
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Message par ZombiGirl »

La critique sur le site :

http://www.devildead.com/indexfilm.php3?FilmID=1408

Et un extrait de mail reçu ce matin pour ceux que ça intéresse :

"je viens de lire votre critique de l'édition du chat qui fume de carnival of souls. ce film, que j'ai découvert il y a 2 étés à travers l'édition critérion, m'a également envoûté. la musique y est pour beaucoup & je voulais vous signaler (mais sans doute le savez-vous déjà) que la bof complète du film avec des pistes inédites est sortie en cd en 1998 (je l'ai trouvée sur amazon je crois). l'édition critérion présente notamment une version plus longue de quelques minutes du film (avec un sous-titrage anglais pour les sourds & malentendants), un documentaire sur la station balnéaire ensablée devenue parc d'attraction (qui, une fois n'est pas coutume, renforce l'atmosphère hantée du film) & une présentation détaillée du reste de l'oeuvre de herk harvey (avec des extraits de ses autres films)."
igorfx
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Message par igorfx »

Le service public fait concurrence ce soir au Chat qui fume, le film passe sur Arte a 00:30...
Otis
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Message par Otis »

Sur mon télé star, j'ai le "carnavale des âmes". Carnavale prend un "e" ? :?
Frank N'Furter
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Message par Frank N'Furter »

Pour ceux qui ne l'auraient pas vu :

Pour moi, "Carnival of Souls" est un chef-d'oeuvre au même titre que "Le Nuit du Chasseur"...

Il faut ce situer dans le contexte de l'époque où il a été tourné.

Nous sommes dans les années 60, Herk Harvey en visitant une vieille fête foraine abandonnée trouve sont inspiration pour un scénario qu'il confie à John Clifford.

Herk Harvey n'est alors que simple réalisateur de documentaires. Muni d'un budget ridicule s'élevant à 17 000 dollars, le film est tourné en un temps record, 3 semaines, avec des acteurs non-professionnels parfois selectionnés juste avant une prise.

"Blood Feast" de Herschell Gordon Lewis est tourné un an plus tard avec un budget de 70 000 dollars soit un budget 10 fois supéreur à celui de "Carnival of Souls" !!! Comparez ces deux films et vous verrez vraiment la différence !

"Carnival of Souls" est une véritable claque dans la gueule ! Source d'inspiration de David Lynch, Tim Burton, George A. Romero et comparses...

L'ambiance est oppressante et l'inventivité de la mise en scène est tout bonnement incroyable ! Sidney Berger est tout bonnement impeccable dans son rôle et le scénario est tracé de manière extrêmement subtile et raffinée, un tour de force !

Le film est en fait un voyage initiatique vers la mort...

SPOILER

On apprend lors du dernier plan que le personnage principal est mort dès le début du film et qu'elle est en fait un fantôme. Cela ne vous rappelle rien ? Si bien sûr, monsieur M. Night Shyamalan et son "Sixième Sens" qui est finalement presque plagié sur "Carnival of Souls".

J'ai été aussi supris de constater que vous n'avez pas saisit la métaphore du scénario de John Clifford :

Le personnage du revenant que l'héroïne apperçoit de temps à autres (qui est incarné par Herk Harvey lui-même) est en fait...un messager. Un messager qui vient faire comprendre au personnage principal qu'elle est décedée, il n'est donc pas un personnage négatif en soit. L'héroïne fuit ce messager que l'on peut aussi percevoir comme la Mort elle-même qui vient la chercher.

Ainsi, les scènes où la femme est inexistante aux yeux des autres s'explique parfaitement. Elle n'a de réelle présence sur terre qu'à certains instants...

Lors du final, la jeune femme finit par se faire attrapper par les âmes car elle a acceptée la mort.

De plus, la jeune femme s'aperçoit, alors qu'elle est morte, des erreurs qu'elle a fait de son vivant, notamment en évitant les hommes.

Il faut savoir qu'à l'époque, cette fin est très mal passé pour les spectateurs...personne n'a comprit où le réalisateur souhaitait en venir.

FIN DE SPOILER

"Carnival of Souls" est un film qui aurait dût s'inscrire au panthéon des plus grands films de l'histoire, mais il n'en fût rien puisqu'il fût distribué de manière honteuse comme un film de teenages et fût projetté dans des drive-in.

Pour conclure, je ne peux que vous inciter à voir où revoir ce chef-d'oeuvre.

Note : 19,5/20
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Haribo
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Message par Haribo »

Bon le p'tit frère à Fly, on t'as reconnu ! :D
Heathcliff
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Message par Heathcliff »

Bon le p'tit frère à Fly, on t'as reconnu !
non le frere a fly il regarde jackass :D
bluesoul
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Re: Carnival of Souls (1962) - Herk Harvey

Message par bluesoul »

Suite a une (amicale?) course-poursuite entre jeunes, une voiture et ses trois occupantes tombe d’un pont dans une riviere. Quelques heures apres, seule l’un d’entre elles reapparait, mais quelque chose a change. La jeune fille elle-meme ou le monde qui l’entoure. Des etrangesr personnages commencent a la hanter...

CoS est un film envoutant. Realise avec ce que l’on devine etre un budget derisoire, par des noms qui n’evoquent rien (pas plus d’ailleurs que les acteurs), le film a neanmoins reussi a se tailler une certaine reputation comme une oeuvre atypique et fascinante a la fois.

« Decallage » est le mot qui vient le plus souvent a l’esprit pour decrire l’atmosphere et le recit. Chaque petit detail, qui en d’autre circonstance ne se remarquerait meme pas, prend une dimension fantastique.

On pense egalement souvent a La Quatrieme Dimension pour la realite qui commence petit a petit a derailler.

De nos jours, et par l’intrigue de base, l’on pense a Destination Finale, meme si la serie en question s’verteue a creer une atmosphere surnaturelle, plutot que d’effrayer le chaland par des morts aussi « creatives » qu’improbables...

L’inquietude qui nait de CoS, est celle de l’inconnu. La protagoniste ne reste qu’une (jolie) ombre pour le spectateur qui ignore tout d’elle, et les evenements etranges qui se passent (et semblent se rattacher a elle et) autour d’elle restent enigmatiques.

Un autre film de par la thematique approchee est Le Survivant d’un Monde parallele, mais de nouveau, l’impression d’etrangete joue en faveur de CoS.

Au niveau de la realisation, l’on a souvent de par l’absence de « vedettes » qu’il s’agit d’un film d’amateur, mais la aussi, les apparences d’abord trompeuses jouent finalement en faveur de CoS.

En effet, le recit est parfaitement maitrise, l’interpretation, TRES neutre, ne fesant que rajoute au « decallage » de l’ambiance.

Les peripeties ne semblent a aucun moment « forcees », mais s’enchainent naturellement. Le detail apporte a l’ensemble et l’etrangete ambiantes rapproche parfois l’oeuvre aussi d’un David Lynch ou tout autre realisateur qui saurait transformer un recit ayant toute chance de finir en « exploitation-movie » en quelque chose de moins evident et plus derangeant.

Quelque part aussi, CoS est aussi l’heritier d’un epoque desirant s’affranchir des cliches d’antant (chateau maudits, maison hantee, monstres crees par des experiences folles) et debroussailler d’autres chemins.

Bizarrement, certains plans semblent annonciateurs de La Nuit des Mort-Vivants, de nouveau rajoutant au decallage du metrage. Le cote scenes « filme a l’arrachee » de quelques scences rapprochera a nouveau ce film de productions pourtant ulterieures.

Si le film tient beaucoup d’un episode tire en longueur de TTZ, il ne tire jamais sur la corde. Les fantomes aux visages enfarines tenant du chainon manquant entre les futurs zombies de Romero et les anciens mimes du cinema expressioniste.

Il serait interessant de savoir ce qu’il est advenu du casting, scenariste, realisateur/producteur et plus sur la genese du film. Malheureusement pour l’oeuvre, la chute dans le domaine public rend TRES improbable la sortie du film dans une version plus que « bare-bones », et surtout pas « collector ».

A voir, pour gouter a un fantastique « connu », mais qui reussi pourtant a etre « different ».

Carnival of Souls : 3.75 / 5
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
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