"Road-movie africain évoquant l'hilarante odyssée de trois amis sillonnant la brousse nigérienne à bord d'une 2 CV vétuste. "
Ce film est diffusé ce soir sur TV5 à 22h20.
J'ai toujours voulu découvrir l'oeuvre de Jean Rouch, décédé il y a tout juste un an... Qui connaît ici?
Cocorico Monsieur Poulet (Jean Rouch - 1974)
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Yep, tous les infos sont ici :diesel a écrit :Connais pas, mais pour info y'a un coffret 4 dvds qui sort fin Mars aux éditions Montparnasse.
http://www.editionsmontparnasse.fr/pres ... /index.php
Ce coffret ne contient pas Cocorico Monsieur Poulet, qui vient juste de commencer à l'instant sur TV5. D'ailleurs, je suis en train de le graver, j'ai vu un petit morceau, ça a l'air très drôle.

Si mes souvenirs sont bons (je l'ai vu au festival de la Rochelle en 1999) c'est l'histoire d'un vendeur de poulet qui sillone en 2 CV les différents villages et contrées pour son commerce. Il croisera et recontrera une galerie de personnage.
Tourné comme un documentaire, on se rend vite compte que les différentes saynettes sont mises en scène. Il y a un humour et un naturel avec ces "acteurs" qui est tres plaisant à voir.
Et on sent que autant eux que Rouch ont dû s'amuser à réaliser ce film.
Tourné comme un documentaire, on se rend vite compte que les différentes saynettes sont mises en scène. Il y a un humour et un naturel avec ces "acteurs" qui est tres plaisant à voir.
Et on sent que autant eux que Rouch ont dû s'amuser à réaliser ce film.
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Mais que ce passe t'il, MadXav s'égare sur un thread sans Ninja bondissant !? Le con...
Bon, on commence par parler un peu de Jean Rouch.
Le bonhomme est né en 1917 à Paris. Il découvrira l'Afrique en 1941 (continent qui aura les faveurs de ses films a de nombreuses reprises) alors qu'il est ingénieur des Ponts-des-chaussées au Niger. L'homme est par ailleurs un passionné d'Ethnologie. Il deviendra journaliste puis Ethnologue, se spécialisant (tout comme ses maitres à penser Marcel Mauss et Marcel Griaule) dans les documentaires filmés.
En 1953, il crée le Comité du film ethnographique et se lance dans une carrière qui donnera lieu à près de 120 films (allant du moyen au long métrage) en 50 ans.
Jean Rouch sera président de la cinémathèque Francaise de 1986 à 1991, recevra un prix international de paix en 1993 et décèdera au Niger, dans un accident de la route, en 2004.
Un coffret DVD a été édité par Montparnasse. Sur 4DVD, on retrouve bon nombre de moyens métrages du bonhomme en qualité honnete. Parmi eux, la chasse d'une bête fauve (La chasse au lion à l'arc) avec tout ce que cela implique de coutumes et de traditions. Excellent film qui se clôt sur...le fait qu'on abandonne la chasse parce qu'il y a un membre de l'expédition qui a porté malheur ! Un court métrage (Mamy Water) nous montre l'ouverture de la pèche via de magnifiques images... Dans ce coffret, nous trouvons aussi l'un des documentaires les plus connus et sujet à controverse du bonhomme : Les maitres fous qui, replacé dans son contexte de l'époque, pouvait effectivement provoquer l'effroi.
Outre ces documentaires dans lesquels Rouch est spectateur, il a aussi tourné quelques films dans lesquels se mélangent présentation éthnologique et mise en scène plus orientée "cinéma". Comprenez par là que si le fond reste passionnant et véridique sur le plan ethnologique, l'oeuvre n'en reste pas moins un film avec un scénario, des dialogues, de l'humour etc. Un peu à la manière (je vais me faire taper sur les doigts parce que le mec n'est pas ethnologue mais bon) des deux films de Byambasuren Davaa : L'histoire du chameau qui pleure et le chien jaune de mongolie. Le travail de Rouch en ce domaine étant moins contemplatif toutefois et plus "brut"...
Bref, Cocorico Monsieur Poulet fait parti de ces films. Ainsi, sur une durée de 93 minutes, on va découvrir les aventures d'un sympathique trio désireux de "monter une entreprise". Cette entreprise, c'est le commerce de poulets entre village de brousse. Une entreprise absolument folle puisqu'elle ne peut en aucun cas être rentable, nous nous en rendrons vite compte : Les distances à parcourir sont impressionnantes, les journées (semaines) se passent sans que l'on trouve le moindre poulet à acheter etc. Bref, si l'idée de base est portnawak et les situations plutôt comiques, elles nous permettent de nous familliariser de manière ludique avec le continent Africain, les surprises et les merveilles qu'il réserve. Encore plus fou, alors que le tournage commence, l'équipe du film est elle-même dépassée par les évènements : La voiture du commerçant (Mr Poulet) est une vieille 2CV dont on se demande comment elle peut rouler. Elle n'a pas de freins (le co-pilote est obligé de freiner en appuyant sur la roue avec sa chassure), le conducteur n'a pas de papier (s'en suit une scène hilarante avec l'interpellation d'un vrai flic) et le véhicule tombe constament en panne. La remise en question du "scénario" est alors quotidienne et nombreux sont les jours passés à attendre que le véhicule soit réparé dans des conditions... surréalistes ! En fait, les phases "scénarisées" du film sont très facilement identifiables (les acteurs/participants surjouent) et deviennent au final très minoritaires. Et force est de constater que les séquences les plus hallucinantes du film (et les plus drôles) sont celles qui ne sont pas prénéditées. Le film amuse, fascine, étonne pendant 1h33 non stop. Un vrai bon moment de cinéma intelligent.
Seul "hic", les acteurs parlent en Français (ça se passe au Niger) avec un accent... très accentué ! Bref, nombreux sont les dialogues incompréhensibles... Un constat un peu dommage mais qui amplifie encore l'immersion dans cette incroyable aventure.
Le film est sorti lui aussi chez Montparnasse dans une édition 1DVD qui contient aussi 2 autres moyens métrages. L'image est honnête et le son passable...
Bon, on commence par parler un peu de Jean Rouch.
Le bonhomme est né en 1917 à Paris. Il découvrira l'Afrique en 1941 (continent qui aura les faveurs de ses films a de nombreuses reprises) alors qu'il est ingénieur des Ponts-des-chaussées au Niger. L'homme est par ailleurs un passionné d'Ethnologie. Il deviendra journaliste puis Ethnologue, se spécialisant (tout comme ses maitres à penser Marcel Mauss et Marcel Griaule) dans les documentaires filmés.
En 1953, il crée le Comité du film ethnographique et se lance dans une carrière qui donnera lieu à près de 120 films (allant du moyen au long métrage) en 50 ans.
Jean Rouch sera président de la cinémathèque Francaise de 1986 à 1991, recevra un prix international de paix en 1993 et décèdera au Niger, dans un accident de la route, en 2004.
Un coffret DVD a été édité par Montparnasse. Sur 4DVD, on retrouve bon nombre de moyens métrages du bonhomme en qualité honnete. Parmi eux, la chasse d'une bête fauve (La chasse au lion à l'arc) avec tout ce que cela implique de coutumes et de traditions. Excellent film qui se clôt sur...le fait qu'on abandonne la chasse parce qu'il y a un membre de l'expédition qui a porté malheur ! Un court métrage (Mamy Water) nous montre l'ouverture de la pèche via de magnifiques images... Dans ce coffret, nous trouvons aussi l'un des documentaires les plus connus et sujet à controverse du bonhomme : Les maitres fous qui, replacé dans son contexte de l'époque, pouvait effectivement provoquer l'effroi.
Outre ces documentaires dans lesquels Rouch est spectateur, il a aussi tourné quelques films dans lesquels se mélangent présentation éthnologique et mise en scène plus orientée "cinéma". Comprenez par là que si le fond reste passionnant et véridique sur le plan ethnologique, l'oeuvre n'en reste pas moins un film avec un scénario, des dialogues, de l'humour etc. Un peu à la manière (je vais me faire taper sur les doigts parce que le mec n'est pas ethnologue mais bon) des deux films de Byambasuren Davaa : L'histoire du chameau qui pleure et le chien jaune de mongolie. Le travail de Rouch en ce domaine étant moins contemplatif toutefois et plus "brut"...
Bref, Cocorico Monsieur Poulet fait parti de ces films. Ainsi, sur une durée de 93 minutes, on va découvrir les aventures d'un sympathique trio désireux de "monter une entreprise". Cette entreprise, c'est le commerce de poulets entre village de brousse. Une entreprise absolument folle puisqu'elle ne peut en aucun cas être rentable, nous nous en rendrons vite compte : Les distances à parcourir sont impressionnantes, les journées (semaines) se passent sans que l'on trouve le moindre poulet à acheter etc. Bref, si l'idée de base est portnawak et les situations plutôt comiques, elles nous permettent de nous familliariser de manière ludique avec le continent Africain, les surprises et les merveilles qu'il réserve. Encore plus fou, alors que le tournage commence, l'équipe du film est elle-même dépassée par les évènements : La voiture du commerçant (Mr Poulet) est une vieille 2CV dont on se demande comment elle peut rouler. Elle n'a pas de freins (le co-pilote est obligé de freiner en appuyant sur la roue avec sa chassure), le conducteur n'a pas de papier (s'en suit une scène hilarante avec l'interpellation d'un vrai flic) et le véhicule tombe constament en panne. La remise en question du "scénario" est alors quotidienne et nombreux sont les jours passés à attendre que le véhicule soit réparé dans des conditions... surréalistes ! En fait, les phases "scénarisées" du film sont très facilement identifiables (les acteurs/participants surjouent) et deviennent au final très minoritaires. Et force est de constater que les séquences les plus hallucinantes du film (et les plus drôles) sont celles qui ne sont pas prénéditées. Le film amuse, fascine, étonne pendant 1h33 non stop. Un vrai bon moment de cinéma intelligent.
Seul "hic", les acteurs parlent en Français (ça se passe au Niger) avec un accent... très accentué ! Bref, nombreux sont les dialogues incompréhensibles... Un constat un peu dommage mais qui amplifie encore l'immersion dans cette incroyable aventure.
Le film est sorti lui aussi chez Montparnasse dans une édition 1DVD qui contient aussi 2 autres moyens métrages. L'image est honnête et le son passable...