SPOILERS
Oui, alors bon, c'est sympa, mais c'est quand même du vu, du revu et de l'archi-revu. C'est ambitieux et plein de bonnes intentions, mais l'influence beaucoup trop envahissante de films américains (un peu de de Palma et de Mann, mais surtout beaucoup de Scorsese, avec les citations des chansons assomantes, entre autres) est franchement saillante.
Certains trucs techniques font un peu juste (la photo grisatre et désaturée un peu moche). Après la mort du Libanais, le film a de gros problèmes de rythme et d'enjeux, et les personnaegs féminins sont à la peine. Dans l'écriture, il y a de bonnes choses (les engrenages des vengeances et des complots sur de nombreux personnages) et d'autres plus discutables (des dialogues parfois simplets). Mais le film est surtout porté par des acteurs remarquables, qui parviennent à donner vie au film. La seule originalité du film est les rapports entre la pègre et le terrorisme, mais on reste franchement à la surface des choses, dans le vague (l'éminence grise dans son bureau dont on ne sait pas trop ce qu'il fait...). On est loin d'un film-dossier, à charge. Curieusement, je n'ai pas beaucoup aimé "le caiman", ùmais je trouve que; parmi les récents films politiques italiens, c'est le seul à être net et bien articulé dans sa réflexion...
Enfin, bref, un peu comme "36", un film européen aux intentions sympathiques et très ambitieux, mais qui pèche quand même souvent par maladresse et approximation...
Romanzo Criminale - Michele Placido - 2006
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Vu sur le DVD Z2 italien. 2H34, 2.35:1, 16/9, 5.1 italien (un mixage absolument remarquable) avec st italiens ou anglais.
D'un point de vue strictement social, je trouve le film en phase avec sa description des années 70 sur cette bande de trois malfrats qui ont voulu mettre la main sur Rome. Une idéalisation malfrate, loin des préoccupations terroristes qui coexistaient. On voit bien la différence de ton et d'ambition comme on pouvait le voir dans La Meglio Gioventù.
Je ooruve également le film en phase avec la crise que traverse le cinéma italien actuellement. Ecartelé entre un cinéma purement commercial (les Natale a..., les films de Carlo verdone, etc.) et un cinéma qui retrouve sa vocation sociale & politique, telle qu'elle existait dans les annes 60/70. Faire de Romanzo criminale un film qui n'exacerbe pas la facilité démagogique des oeuvres réactionnaire de Lenzi & consorts, tout en refusant le glamour facile du bandit séduisant.
Difficile exercice d'équilibriste. Ne pas céder à la caricature facile du malfrat vicieux, la poltiique "tous pourris" et de la police tout sécuritaire. Je trouve en ce sens que le scénario a su exploiter les failles de chacun. Des amitiés naissantes, électriques, aux relations amoureuses tronquées, achetées. Le persoannge d'Anna Mouglalis est un bon condensé des contradictions qui ont agité cette bande. Elle estici absolument remarquable! L'autre persoannge que j 'aitrouvé le plus réussi, c'est il Freddo (Kim Rossi Stuart). De son statut de beau gosse limite intéressant, on assiste à sa transformation, lente et sûre, en animal assoiffé de (et aveuglé par la) vengeance. Mais comme pour tous les acteurs en présence (qu'il s'agisse du Flic -Stefano Accorsi-, que l'on sent tiraillé par ses sentiments, ou de Dandy), la direction d'acteurs est optimale, vraiment.
Melanger les images des faits réels (l'assassinat d'Aldo Moro, l'attentat de Bologne, la chute du mur) avec celles de lafiction se révèle une bonne idée. Cela aide à rythmer le temps pendant lequel l'aventure se déroule, car peu de repères temporels de facto sont avnacés.La contrepartie estla connaissance historique italienne... c'est un avantage pour le public italien. Et encore, les plus jeunes ont déjà oublié ceci. Ainsi, Placido d'emblée ne prend pas le spectateur pour un idiot. On n'assiste pas àun gavage d'images purement gratuit, comme beaucoup de produits de consommation courante.
Je suis rentré dans le film dde manière naturelle, sans jamais m'ennuyer. Un rythme sûr, régulier.
La mise en scène n'évite pas les ratages, comme l'a noté Superfly. l'attentat de Bologne est totalement raté. Et les ultimes sursauts de l'histoire peinent à convaincre (l'histoire de la seringue, même véridique, arrive en bout de course, un peu raccrochée au wagon et l'épisode parisien s'avère inutile). Il n'empeche qu'elle donne à ce Romanzo Criminale une épaisseur qui avait été rarement atteinte en Italie concernant un récit historique récent, aux implications politco-financières qu'on avait vu depuis des lustres.
Maintenant, si ce type de film a pu se faire, c'est aussi d ene pas traiter de manière frontale l'examen de conscience d'un pays qui a souffert d'une politique parfois en dépit du bon sens dans les années 70. Le terrorisme, la politique sont en toile de fond de ce thriller. C'est un peu toujours le porblème de réalisateurs italiens qui, pour traiter de sujets ouvertement politiques, se heurtent à des murs (là aussi) poltiques & financiers. Parler de sujets qui fachent, oui, mais en contrepoint. Ou alors masquer le sujet derrière un film de genre (ce fut le cas d'Aldo Lado avec Je suis vivant ou encore Vittorio Cottafavi avec Hercule à la conquête de l'Atlantide). C'est un peu ce qui se passe actuellement, Michele Placido ne trouvant aucun distributeur pour son nouveau film sur les brigades rouges.
NB : Je n'ai pas noté de photo grisatre comme le remarque manolito, par contre. je suis même surpris de ce commentaire, tant c'est plutot l'inverse qui'il ma été donné de voir sur lac opie DVD.
D'un point de vue strictement social, je trouve le film en phase avec sa description des années 70 sur cette bande de trois malfrats qui ont voulu mettre la main sur Rome. Une idéalisation malfrate, loin des préoccupations terroristes qui coexistaient. On voit bien la différence de ton et d'ambition comme on pouvait le voir dans La Meglio Gioventù.
Je ooruve également le film en phase avec la crise que traverse le cinéma italien actuellement. Ecartelé entre un cinéma purement commercial (les Natale a..., les films de Carlo verdone, etc.) et un cinéma qui retrouve sa vocation sociale & politique, telle qu'elle existait dans les annes 60/70. Faire de Romanzo criminale un film qui n'exacerbe pas la facilité démagogique des oeuvres réactionnaire de Lenzi & consorts, tout en refusant le glamour facile du bandit séduisant.
Difficile exercice d'équilibriste. Ne pas céder à la caricature facile du malfrat vicieux, la poltiique "tous pourris" et de la police tout sécuritaire. Je trouve en ce sens que le scénario a su exploiter les failles de chacun. Des amitiés naissantes, électriques, aux relations amoureuses tronquées, achetées. Le persoannge d'Anna Mouglalis est un bon condensé des contradictions qui ont agité cette bande. Elle estici absolument remarquable! L'autre persoannge que j 'aitrouvé le plus réussi, c'est il Freddo (Kim Rossi Stuart). De son statut de beau gosse limite intéressant, on assiste à sa transformation, lente et sûre, en animal assoiffé de (et aveuglé par la) vengeance. Mais comme pour tous les acteurs en présence (qu'il s'agisse du Flic -Stefano Accorsi-, que l'on sent tiraillé par ses sentiments, ou de Dandy), la direction d'acteurs est optimale, vraiment.
Melanger les images des faits réels (l'assassinat d'Aldo Moro, l'attentat de Bologne, la chute du mur) avec celles de lafiction se révèle une bonne idée. Cela aide à rythmer le temps pendant lequel l'aventure se déroule, car peu de repères temporels de facto sont avnacés.La contrepartie estla connaissance historique italienne... c'est un avantage pour le public italien. Et encore, les plus jeunes ont déjà oublié ceci. Ainsi, Placido d'emblée ne prend pas le spectateur pour un idiot. On n'assiste pas àun gavage d'images purement gratuit, comme beaucoup de produits de consommation courante.
Je suis rentré dans le film dde manière naturelle, sans jamais m'ennuyer. Un rythme sûr, régulier.
La mise en scène n'évite pas les ratages, comme l'a noté Superfly. l'attentat de Bologne est totalement raté. Et les ultimes sursauts de l'histoire peinent à convaincre (l'histoire de la seringue, même véridique, arrive en bout de course, un peu raccrochée au wagon et l'épisode parisien s'avère inutile). Il n'empeche qu'elle donne à ce Romanzo Criminale une épaisseur qui avait été rarement atteinte en Italie concernant un récit historique récent, aux implications politco-financières qu'on avait vu depuis des lustres.
Maintenant, si ce type de film a pu se faire, c'est aussi d ene pas traiter de manière frontale l'examen de conscience d'un pays qui a souffert d'une politique parfois en dépit du bon sens dans les années 70. Le terrorisme, la politique sont en toile de fond de ce thriller. C'est un peu toujours le porblème de réalisateurs italiens qui, pour traiter de sujets ouvertement politiques, se heurtent à des murs (là aussi) poltiques & financiers. Parler de sujets qui fachent, oui, mais en contrepoint. Ou alors masquer le sujet derrière un film de genre (ce fut le cas d'Aldo Lado avec Je suis vivant ou encore Vittorio Cottafavi avec Hercule à la conquête de l'Atlantide). C'est un peu ce qui se passe actuellement, Michele Placido ne trouvant aucun distributeur pour son nouveau film sur les brigades rouges.
NB : Je n'ai pas noté de photo grisatre comme le remarque manolito, par contre. je suis même surpris de ce commentaire, tant c'est plutot l'inverse qui'il ma été donné de voir sur lac opie DVD.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Re: Romanzo Criminale - Michele Placido - 2006
la série tv avec ses épisodes d'1 heure carrement ! reprend le theme, développe des détails, laisse deviner par d'autres ce qui adviendra à ces "soldats de l'ombre".. et franchement me scotche pour l'instant. décors bien ancrés fin 70's. on sent un brin de "Mafiosa" la série corse dans le style des gangs et petites mains.
autant Dandi est bidon là comparé au film, autant le Libanais (qu'un ennemi à un moment qualifie de "Attila"
est bien plus intéressant (et heureusement ! tout repose sur lui et sa hargne), tres bon point aussi cette camaraderie qui se façonne entre les deux chefs de petits gangs. et les 2 filles coupent le souffle tellement elles sont super belles
(malgré un peu de cellulite
)
autant Dandi est bidon là comparé au film, autant le Libanais (qu'un ennemi à un moment qualifie de "Attila"



Re: Romanzo Criminale - Michele Placido - 2006
la seule série de l'année qui m'ait bien intéressé je crois. des épisodes d'1 bonne heure je disais.
et la baffe
.. j'ai revu le film à la fin de la série. et là .. bref.. oui même s'il dure 2h30, il passe tellement vite, un épisode de "bref" quasiment ! pas forcement calqué tel quel, mais les noms reviennent et forment les escadrilles, les enjeux secondaires sont développés diffèremment. (rien à voir mais tout est tellement remélangé, c'est comme comparer le film Akira et tous ses mangas.)
j'avais pourtant été épaté par le film. mais du coup le film parait moins réussi que la série. ce n'est pas qu'elle développe plus, y'a bcp de dialogues vides pour meubler. mais l'atmosphère s'étale davantage , quasi tous les personnages sont meilleurs que dans le film !! (je suis juste un peu partagé entre les 2 libanais, celui du film porte tres bien le rôle, mais celui de la série aussi dans sa nuance et sa conviction !), et puis y'a des moments involontairement hilarants voire cultes ; du tabassage macho avec des mecs qui sont saoulés de musique gay bronski beat, le libanais décalqué déambulant avec un balais à chiottes. mais de tous les personnages, le dandy est tellement nul et lâche, mais il tire au mieux ses ficelles, c'en est écoeurant !
on passe d'une ascension fulgurante dans la 1ere saison à des luttes, des doutes et une luxure qui vont tout faire chavirer dès le cliffhanger s1. bref, dur de rester au top et objectifs dans le banditisme..
et de redire que le cast féminin est impeccable, toutes charmeuses, charmantes ou simplement belles ou fatales.
le final de la série est lui aussi incomparablement plus puissant. scialoja n'aurait pas pu deviner un tel destin après ce qu'il a morflé tout le long. (bien que ce soit un cliché qui apparait dans qq films/séries , mais avec moins de force) !
et la baffe

j'avais pourtant été épaté par le film. mais du coup le film parait moins réussi que la série. ce n'est pas qu'elle développe plus, y'a bcp de dialogues vides pour meubler. mais l'atmosphère s'étale davantage , quasi tous les personnages sont meilleurs que dans le film !! (je suis juste un peu partagé entre les 2 libanais, celui du film porte tres bien le rôle, mais celui de la série aussi dans sa nuance et sa conviction !), et puis y'a des moments involontairement hilarants voire cultes ; du tabassage macho avec des mecs qui sont saoulés de musique gay bronski beat, le libanais décalqué déambulant avec un balais à chiottes. mais de tous les personnages, le dandy est tellement nul et lâche, mais il tire au mieux ses ficelles, c'en est écoeurant !
on passe d'une ascension fulgurante dans la 1ere saison à des luttes, des doutes et une luxure qui vont tout faire chavirer dès le cliffhanger s1. bref, dur de rester au top et objectifs dans le banditisme..
et de redire que le cast féminin est impeccable, toutes charmeuses, charmantes ou simplement belles ou fatales.
le final de la série est lui aussi incomparablement plus puissant. scialoja n'aurait pas pu deviner un tel destin après ce qu'il a morflé tout le long. (bien que ce soit un cliché qui apparait dans qq films/séries , mais avec moins de force) !