D'après un roman de Fred Kassak...pour ceux qui connaissent la série noire à la française, Fred Kassak fut un auteur de romans policiers teintés d'ironie et (parfois) de pas mal de méchancetés.

Un PDG d'une grande agence de voyage (Louis de Funès) règne de manière quasi despotique sur son entreprise. Pour une nouvelle campagne publicitaire, il sollicite l'avis de son conseil d'administration, mais c'est d'un jeune employé aux dents longues (Jean-Claude Brialy) que vient l'idée lumineuse. Seulement voilà, la promesse du PDG de son avancement au sein de l'entreprise tombe à l'eau. il échaffaude un plan afin de faire tomber un à un les écueils. ceci passant par la calomnie, la dénonciation, le louvoiement...le meurtre?
Se déroulant quasi exclusivlent au sein du building de la sociét "3.2.1", le film se déroule à un rythme effrené. MOntage très cut, réparties assassines, entre comédie pure et satire du monde l'entreprise.
Le film va cependant un peup lus loin, notamment avec le personnage du flic incarné par Michel Serrault. Des dialogues absolument hallucinants (pis encore pour 1963) où la police prend des relents de gestapo, Serrault regrettant ouvertement le faite d ene plus avoir de baignoire pour interroger les suspects, regrette Juin 1940, le bon temps de la guerre

De Funès y va de son numéro habituel mais moins qu'à l'habitude. De la retenue, des dialogues plus fins qu'il n'en a eu l'habitude et un rôle inhabituel. Brialy est parfait en jeune arriviste, coincé entre une fiancée bourgeoise et une secrétaire (Sophie Daumier) aux forts accents nymphomanes.
Bluwal manie l'espace de manière plutôt atypique pour un cinéma français 60's coincé entre la nouvelle vague et le cinéma populaire assez pépère. Des mouvements de caméra assez complexes, une caméra très mobile, des plans parfois audacieux... c'est vraiment surprenant, d'autant plus que la parallèle entre "ascenceur social" (très à la mode en ce moment) et le building n'a jamais été aussi criant.
Le reste du casting (Alfred Adam, mais aussi Michel Modo, Henri Virlojeux, jacques Dynam...) sont parfaits, dirigés au métronome.
On pense (pour le côté critique et le rythme - toutes proportions gardées) au Un, Deux, Trois, de Billy Wilder.
Vraiment, une découverte atypique. Si atypique d'ailleurs, que le film se retrouva curieusement sélectionné au festival de Cannes 1963. Dans les boni, Marcel Bluwal indique en avoir été le premier surpris et qu'il ne voulait pas y aller. Le porducteur Alain Poiré l'y contraint et le film se fit conspué, sifflé et on parla même du film d'un " chou fleur dans un jardin fleuri". En effet, le film n'y avait rien à faire!
Vu sur le dvd Z2 Hongrois, avec 1.66:1 , 16/9, version française mono d'origine et interviews de Bluwal/Brialy/tchernia, film annonce, doc d'époque, etc. Il reprend les contenus du DVD français (assez cher, quand même), avec une qualité égale pour un prix 7 fois moindre.
NB : A noter également un cameo d'Alain Delon dans la scène finale, acceptant de bonne grace une participation qui rejoint la notion de cycle développé dans le film.