En 1973, Miles Monroe, petit propriétaire d’un restaurant macrobiotique de Greenwich Village et clarinettiste de ragtime à ses heures perdues, est hospitalisé pour soigner un ulcère. Une complication dans l’intervention le fait sombrer dans un comas profond et les médecins impuissants décident de le congeler en attendant que la médecine puisse, elle, faire quelque chose pour lui. Miles n’est dégelé qu’en 2173 par une équipe de scientifiques nostalgiques de la belle époque de liberté qu’était le XXe siècle. Et pour cause, à la suite d’un conflit nucléaire déclenché par le ministère de l’éducation nationale, le monde est devenue une société policière vivant dans le plaisir, servie par des robots, sous l’égide d’un leader. " L’opium est la religion du peuple " aurait dit K. Marx d’une telle société, mais plus personne ne connaît Marx à l’exception d’une poignée de résistants qui préparent dans la violence la révolution libératrice et l’avènement d’une nouvelle dictature. Inconnu des services de police, Miles Monroe devient le seul individu susceptible de mettre un terme à la dictature du Grand Leader
Rares sont les bonnes comédies SF et celle ci en est une, même si l’univers décrit, une société totalitaire évoquant le meilleur des mondes de Huxley ou 1984 de Orwell est avant tout une toile de fond pour l’humour de Woody Allen, ici un cocktail réussi de bons mots, de satire de la société américaine et du microcosme artistique New-yorkais de l’époque et de burlesque à la Buster Keaton (on retiendra d’ailleurs une scène anthologique de glissade sur une peau de banane géante). Woody Allen ne recherche évidemment pas le réalisme pour décrire le monde futur mais utilise avec simplicité et efficacité des décors architecturaux avant gardistes. On pense évidemment à fahrenheit 451 de Truffaut et même à THX 1138 réalisé deux ans avant. Il fait également un clin d’œil au 2001 de Kubrick avec l’intervention d’un ordinateur, frère jumeau de HAL. Le film est très amusant, Woody Allen campant un personnage lunaire à la Charlie Chaplin, couard qui malgré lui devient un héros d'une révolution alors qu’il ne cherche qu’à sauver sa vie et séduire la pétillante Diane Keaton. Le même type de personnage qu’il interprétera dans son film suivant « Guerre et Amour » également excellent.
Une parodie de SF qui, en partant d'una argument serial du genre "Buck Rogers" cache en fait un film qui s'amuse des films pessimistes qui allaient dominé le paysage de l'anticipation américaine jusqu'à "Star Wars". je n'ai pas été super-convaincu nénamoins. le film est inégal, l'humour est superficiel. Allen s'amuse, mais paraît moyennement inspiré. "Woody et les robots" auraient peut-être gagné à être découpé en sketchs, comme "Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe..." ? Un moment amusant, mais loin des plus belles réussites de son réalisateur...
Je suis d'un avis totalement contraire à celui de Manolito. Pour moi il s'agit de l'un de ses meilleurs films. il réussit à intégrer toutes ses préocupations (en tous cas celles de l'époque) dans un pastiche des films de SF à la THX 1138 où les nombreux gags font mouche. Personnellement je ne m'en lase pas et je me marre toujours comme un dingue devant ce film.
comme Kero, je trouve que c'est un film vraiment drôle que je revoie chaque fois avec plaisir, comme guerre et amour que j'ai cité plus haut, une période où Allen (dont j'avoue ne pas connaitre la filmo sur le bout des doigts) est sans doute moins intellectuel et plus humoriste.
Moi aussi grand fan du bidule: "l'orgasmatron", la crise de Woody Allen se prennant pour Blanche Dubois dans UN TRAMWAY NOMME DESIR, l'operation du "nez"; le film deborde de passage qui me font réellement me tordre de rire.