
Robe-Grillet fait donc son petit come back avec ce film qui paraît à lui seul un véritable anachronisme. Quand les Chéreau, Larry Clark, Dumont ou autres Carax semblent vouloit dégouter tout le monde de baiser en filmant des scènes de cul complètement disgracieuse et embarassantes, Robe-Grillet revient à un érotisme très 70s, qui en montre moins, mais qui s'avère tellement plus stimulant par sa liberté de ton et son absence totale de complexe, qui rappelle certains Franco ou Pasolini... Ici, le sexe est plaisir, poésie, élégance, et aussi cruauté. Le moment le plus réussi du métrage est sans doute la visite chez l'antiquaire et la visite du club du triangle d'or.

Tout n'est pourtant pas réussi. Difficile de ne pas sortir le carton rouge pour une fin complètement pompeuse et interminable, au symbolisme éléphantesque ; ou pour le trip Madame Butterfly là-aussi hyper-appuyé. Sans compter une ambiance quand même assez Bis, fauchée qu'on ressent en permanence... "Gradiva" est un film très inégal, où l'on s'ennuie parfois beaucoup, mais il reste une curiosité rare, anti-conformiste dans le paysage cinématographique actuel...
Ce film est sorti en salles la semaine dernière...