Voici la planche qu'on vous donnera à l'accueil de cette expo dont l'entrée sera facturée 6.50euros (ou 4.50euros pour les tarifs réduits).


L'expo nous invite donc à entrer dans l'univers de Lynch via ses toiles, ses croquis, ses oeuvres photographiques et ses courts-métrages.
Autant le dire tout de suite, j'ai trouvé pour ma part l'exposition plutôt sympathique quoiqu'inégale.
Le rez-de-chaussée propose deux choses :
- Les toiles
- Les croquis
Les toiles sont très grands formats, très bien mises en valeur et représentent à mes yeux le gros morceau de l'exposition. Lynch nous invite par elles à partager clairement ses rêves. L'homme semble en effet vouloir retranscrire ici ce qui hante ses pensées nocturnes. Le style est particulier mais très adapté. Des bras de poupées et autres objets sont ici réutilisés pour donner du relief aux oeuvres de manière plutôt étonnante. Le résultat est assez glauque, dérangeant mais vraiment accrocheur. Etrangement, ces toiles, aussi farfelues soient-elles, sont rendues par l'artiste bien plus accessibles que ses films. L'homme "sous-titre" en effet ce qu'il peint ! Ainsi, sous un amas étrange sortant du corps d'un homme transpercé par une balle de revolver, apparaîtra une inscription blanche "Soul". Etrange. Les aventures de "Bob" sont aussi au centre de ces toiles plus complexes et plus travaillées qu'il n'y parait. L'ensemble est assez morbide, désespéré, mais il était difficile de s'attendre à autre chose.
Les croquis quant à eux m'ont laissé plus "froid". L'homme conserve lui même ce qu'il dessine sur des notes d'hôtel, des post-it, des pages de scénario etc. Certains dessins ne sont rien d'autres que des griffonnages à mes yeux sans intérêt alors que d'autres dévoilent clairement l'esprit du bonhomme. On retrouvera donc un portrait de ce qui deviendra l'homme de Eraserhead, de la terre et un arbre sur une table de nuit ou d'étranges mécanismes laissant aller une faucille mortelle. D'autant d'idée étrange et, parfois, intéressantes.
Au sous-sol, l'expo nous permet de découvrir d'autres croquis/dessins, des photos et des courts.
Les photos sont des quatre types :
- Mécaniques. Plutôt belles, celles-ci se jouent de l'obscurité, de la saleté et de l'étrangeté du monde industriel. Certaines images sont fortes comme celle ne montrant qu'une échelle s'élevant seule dans l'obscurité. Très bon boulot.
- Portraits de femmes. S'il on retrouve les obsessions de Lynch en la matière et certaines jolies images, ces clichés s'avèrent assez décevant. L'un des modèles dispose d'une poitrine refaite tout simplement horrible, mise en avant pourtant sur les clichés, ce qui contraste avec l'aspect travaillé des contrastes et des couleurs. Bref, je n’adhère pas.
- Bonhomme de neige. Je zappe, j'ai pas compris, c'est sans intérêt, c'est des photos de bonhommes de neige lambda sans aucun travail sur l'image, sur le sens ou autre. Bref, pas compris.
- Difformité. Des clichés érotiques des années 30-50, retouchées par Lynch pour en faire des freaks étranges. Certaines photos ne laissent apparaître qu'un cerveau, un vagin et un pénis : Est-ce là qui reste d'essentiel selon Lynch ?

Concernant les courts, je ne pourrai pas trop vous en parler. Manifestement, on avait là quelques chose d'assez exhaustif avec ce qui me semblait être une "préquelle" à Eraserhead. Pas trop vu parce que c'est très long et y'a pas de quoi s'asseoir.
Sinon, l'expo baigne dans une ambiance assez bien foutue, avec une zique impressionnante et particulièrement bienvenue sur laquelle le visiteur peut intervenir. Très chouette, très belle mise en valeur du travail de l’artiste.
Globalement, j'ai donc apprécié, sachant que je n'ai aucunement la prétention d'être un critique d'art et que j'ai découvert la chose sans a priori, juste avec mon ressenti du moment. A mon sens, c’est à voir.