Casanova, vieillissant, veut rentrer à Venise. En attendant un visa pour sa patrie, il erre dans le Midi de la France. C'est ainsi qu'il rencontre Olivio et sa femme Amélie, une de ses conquêtes. Si Amélie tente de reconquérir Casanova, il n'a d'yeux que pour sa nièce Marcolina, qui lui bat froid. Casanova, aidé de son valet Camille, entame son dernier combat.
Joli bide que ce Casanova vieillissant proposé au début des années 90 par Edouard Niermans, bide qui lui a jusqu'à aujourd'hui refermé les portes du grand ecran, alors que son "Poussière d'ange" comptait et compte encore à l'heure actuelle des fans.
Présenté à Cannes, le film fut un échec critique, public, represente un peu le début de la vraie fin au box office de Delon, un faux départ pour Elsa si tant est qu'elle ait rêvé d'une carrière d'actrice, et, pour que tout le monde ne soit pas malheureux, le début d'une certaine reconnaissance et d'une période plus faste pour Fabrice Luchini.
15 ans après, le film mérite-t-il une réévaluation ou bien sa disparition de la mémoire collective cinéphilique n'est elle que justice ?
Et bien sans aller jusqu'à livrer un plaidoyer visant à faire passer le film pour un chef d'oeuvre maudit incompris par ces méchants de la presse et ce public idiot, je l'ai vu ce soir, et je trouve quand meme pas ça si mal.
Composer le personnage d'un Casanova vieillissant est un pari interessant, qui plus est pour un acteur qui a longtemps trimballé une étiquette de sex symbol, et qui, la cinquantaine passée, se trouve un peu en perte de vitesse. Et à ce jeu, Delon tire plutot bien son épingle du jeu. Le personnage de Casanova est assez bien écrit pour qu'il puisse étaler une palette de jeu plutot large, et même si les passages "séducteur fanfaronnant" du début peuvent sonner un poil too much, ils s'équilibrent habilement au fur et à mesure que le film avance, d'un peu de complexité, de zones d'ombre, et de revers. Si bien qu'on se prend assez facilement de sympathie pour ce looser qui, fuyant la réalité, continue de se drapper dans ses apparats et de croire que rien ne peut lui resister, et ce, même après un enième rebond de la part d'Elsa.
Elsa, parlons en justement. S'il y a bien quelque chose qui fait tache dans le film, c'est elle. Qu'elle soit belle est une chose. Bien éclairée, habillée, mise en valeur, je vous l'accorde. Mais mon Dieu, qu'elle est fade ! Et qu'elle joue mal ! Si bien qu'au bout de la moitié du film, on se demande vraiment ce que Casanova peut lui trouver, on a juste envie de la tarter et de lui foutre son téléscope dans la gueule !
Ca fait un peu tache donc, parce que les seconds roles sont dans l'ensemble très convaincants, notamment un Luchini encore jeune et frais, à une époque où on ignorait encore qu'il allait s'enquiller à peu près tous les films en costumes que la France a pu produire depuis 15 ans !
Et puis qui dit films d'epoque, dit reconstitution, et on peut vraiment apprécier le travail qui a été effectué. Profitant du cadre magnifique de la plus belle région du monde (Montpellier pour les 3 qui suivent pas


Reste qu'on peut trouver le film un peu vain. Certains personnages un peu laissés de coté. Une intrigue amoureuse un peu creuse, et surtout un dénouement pas forcément à la hauteur de ce qu'un tel sujet appelait.
Donc voilà, en définitive, c'est sur que c'est pas "Amadeus" ou "Les liaisons dangereuses". Mais dans le genre et dans notre pays, on a vu aussi largement pire. Reste un film plutot sympa, qui compte ses qualités et ses défauts, mais qui se laisse suivre sans ennui, avec un sens du travail bien fait et une conviction générale qui finissent par emporter le morceau !
