Une histoire de vengeance aux enjeux et dénouements prévisibles, mais qui reste agréable à suivre grâce à une mise en image fluide, à une exposition qui évite les gros sabots, à unebonne mise sous tension lors de certains passages, et surtout aux interprêtations de Catherine Frot et surtout Deborah François, que j'ai trouvé vraiment bluffante. Et pas seulement parceque la donzelle est jolie mais aussi et surtout trés convaincainte dans son rôle d'hitchcokienne calculatrice.Fille de bouchers dans une petite ville de province, Mélanie (Deborah François), âgée d'une dizaine d'années, semble avoir un don particulier pour le piano. Elle tente le concours d'entrée au conservatoire mais échoue, fortement perturbée par l'attitude désinvolte de la présidente du jury, une pianiste reconnue (Catherine Frot). Profondément déçue, Mélanie abandonne le piano.
Une dizaine d'années plus tard, Mélanie entre comme stagiaire dans un grand cabinet d'avocats dont le PDG, M. Fouchécourt, se trouve être le mari de cette femme, qui a certainement changé le cours de sa vie. Très vite, Mélanie se fait remarquer pour son sens de l'organisation et son dévouement par M. Fouchécourt qui la recrute à son domicile pour veiller sur son fils. La rencontre avec Mme Fouchécourt, toujours pianiste, se passe merveilleusement bien puisque Mélanie se montre très sensible à la musique et devient sa tourneuse de pages...

Aprés le film n'est pas exempt de reproches, comme dit plus haut, le scénario ne surprend pas. Et certains trouveront probablement que tout cela manque de "drame". Le film manie quelques sous-entendus qui ne trouveront pas de réponse (par exemple : le chauffard qui cause l'accident de C. Frot : coïncidence, ou manoeuvre ?), mais qui fondamentalement ne bouscule pas la cohérence de l'ensemble et laisse libre court à quelques interprêtations.
Un film sur la vengeance et la manipulation qui mérite bien une vision, voire plusieurs si vous aimez à revenir sur les détails de cette petite machination joliement orchestrée.