Quelque part dans le futur, deux conglomerats se livrent une lutte sans pitie pour les ressources du systeme solaire. L’un deux decouvre des artefacts extra-terrestres sur Titan, lune de Saturne. Tout contact avec l’equipe initiale etant perdu, une deuxieme equipe est envoyee pour enqueter et reclamer tout ce qu’ils pourraient y decouvrir. Mal leur en prendra…
Si 1979, Alien marque un tournant dans le monde de la science-fiction et de l’horreur, une floppee de realisateurs / producteurs allaient se lancer dans la breche et inonder les salles de cinema / videotheques de produits…nettement moins remarquables…

Au passage, ils inventeront une sous-categorie de films: les “Aliens-Ersatz” ou “Sous-Aliens”.
Creature est un essai un peu tardif (six annees apres le “seisme” cree par Ridley Scott, quand meme—et un an avant que James Cameron ne reprenne le flambeau) de l’americain William Malone (Scared to Death (1981), Feardotcom (2002), Parasomnia (2008) ).
A voir le produit fini, l’on se trouve moins en presence d’une peloche destine aux salles de la 42eme rue que des racks des video-stores de Hollywood Boulevard, voire des chaines du cables, toujours en quete de quoi remplir une tranche-horaire. Inutile donc, d’attendre quelque chose de “memorable” (p.ex. du “choc”), mais au mieux, quelque chose de sympathique (ou “supportable”) car pas trop mauvais, ou sympathique, car—justement—mauvais (les fameux “mauvais films sympathiques”).
Creature se situe dans la categorie des premier, sous-section (difficilement) “supportable”.
En effet, quelques idees interessantes subsistent, toutes sont invariablement noyees dans une realisation extraordinairement plate, un montage qui manque de fluidite, des dialogues plats voire ridicules, une bande-originale parfois decallee, une bande-son recyclant jusqu’au bruitage de vieilles series TV / films, des acteurs anonymes (notons neanmoins un Kinski vicelard et a l’oeil malade venu cachetonner un brin

).
Pour le detail, nous le spectateur aura aussi droit a un succedanne (heureusement?) quasi-muet de Sigourney Weaver, la collection de plus moches permanentes dans ce quadran de la galaxie, un strip-tease par -77C (quand meme) et un Kinski (Black Killer (1971), Android (1982), Crawlspace (1986) ) qui se plait a mettre la main au panier de la Ripley-clone (sans doute une condition qu’il a reussi a faire inscrire dans son contrat?). Aucun doute, que Kinski est en fait le seul veritable interet du film…
En ce qui concerne le recit, Malone—egalement scenariste—empiete (avec une annee d’avance) sur quelques idees de James Cameron dans Aliens – The Return (1986); telles les conglomerats tout-puissants, une expedition (ici; civile) armee, un representant (antipathique) de la compagnie.
Ce que Malone ne pourra pas offrir par contre, sont des decors de vaisseaux varies (et eclaires!

), des decors exterieurs un tant soi peu credibles (des eclairs matines de coups de tonnerre sur Titan). Laisser la creature du titre dans l’ombre est par contre sans doute un choix judicieux, mais pas pour les bonnes raisons (la creature—montree a la fin—est atrocement cheap--et ratee!

)
Quelques petits effets gores viennent relever la sauce dans la deuxieme partie, mais le cardiograme du spectateur reste indubitablement (et desesperement) plat...
Bref, un petit film qui laisse paraitre ce qu’il ne devrait pas (qu’au-dela son absence de budget, qu’il n’a pas grand’chose a montrer en fait…

), qui affiche ce qu’il peut (un ch’ti peu d’horreur

) et qui cache ce qu’il peut (bon choix, mais malheureusement abandonne a la fin du metrage

).
Notons quand meme au passage que cette tendance a citer directement ou indirectment d’autres (nettement meilleurs) films (The Thing from another World (1951), Terror nello Spazio (1965), et bien sur, Alien (1979) ) est assez irritante…
La meilleur facon d’approcher ce film est de peut-etre se rappeller sa fonction initiale de remplissage sur le cable, et d’attendre d’avoir d’encombrantes 97 minutes a tuer…
A voir, peut-etre comme une sorte de pendant 70s (alors que le film date de ’85

) d’un “Hollywood Night” de s-f matine d’horreur de troisieme partie de soiree.
Creature: 2.0 / 5
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.