Théo est un call boy qui se prostitue en passant des petites annonces dans les journaux berlinois. Il va entretenir avec sa voisine de palier une relation d'amitié forte qui va déboucher sur des sentiments plus profonds, peut-être pour la première fois de sa vie...
"Die Blaue Stunde" est un touchant drame intimiste sur le quotidien d'un jeune prostitué, tourné parfois à la manière d'un documentaire. Il s'avère une étude de caractères intelligente dans sa façon de confronter et de faire se rencontrer le quotidien de deux solitudes.
Je ne me souviens pas avoir vu un film, relatant le mode de vie d'un call boy avec une telle crédibilité dans ce qu'il y a de plus difficile à retranscrire finalement à l'image : son intériorité, ses questionnements et ses propres limites inconscientes dans sa relation aux autres. Théo vit dans un monde déconnecté de tous sentiments qui pourrait l'aliéner, l'argent permets sa distance entre lui et le monde, c'est son confort à lui, sa bulle de protection.
Heureusement lorsque le rapprochement entre les deux protagonistes principaux du film s'enclenche, le film qui fait place à de jolis moments de tendresse entre deux passes, ne tombe pas pour autant dans la nunucherie qu'on pourrait craindre. Cette idylle particulière a un goût de fatalité et d'échec annoncé qui la rends assez belle et au fond n'est là que pour faire ressortir le désespoir profond qui anime les personnages du fond d'eux-même... un film au ton très européen, qui joue l'économie d'effets et s'avère touchant sans en faire des caisses.
A voir.
Notre Allan Théo? 