Je rattrape mon retard, l'ayant loupé l'année dernière pur cause de passage meteoritique sur les écrans. Loué en dévédé.
Ca va spoiler dans les lignes qui suivent.
Bon, aux vues du thread du défunt forum qui en avait ému plus d'un (dont je n'avais cependant lu aucune ligne pour ne rien gacher). Force est de reconnaitre que bon, ben, voila. quoi

Les + :
le Scope

Une image très soignée.
Le jeu de Cécile de France (pednant 75 mn)
Une certaine tension palpable dans quelques scènes.
La mort d'une famille entière (y compris le chiard) : c'est pas grand chose mais c osé.
Les - :
Une sous- utilisation du format Scope. Le film aurait très bien pu etre tourné en pano, ça n'aurait rien changé.
Maiwenn . Imbitable en étudiante en droit, pas crédible 30 secondes. Elle joue vraiment TRES mal.
Une direction d'acteurs inexistante (top au pompiste).
Un scénario qui patine méchamment, il ne se passe pas grand chose, pour sombrer dans un pathos douteux.
Un problème de rythme par moments (la scène de la station service n'est pas franchement parler utile à l'action. C cool, on voit un mec se faire exploser la cage thoracique àcoup de hache...mais, so what?)
Des incohénrences en rafale ( au hasard, C.D France éteint ses phares pour suivre le camion du tueur mais laisse la lumière à l'interieur de sa bagnole!)
Une fin Z en rupture avec le film (putain, al scie circulaire avec Nahon qui roule des yeux

Le pitch en vaut bien un autre (surtout en cas de pompage sur du materiau existant), mais ce Trois Viasages d'Eve Gore se barre en couilles dans les dix dernières minutes. Pas à cause du pitch, mais après avoir tenté de batir une tension, verser dans un gore à pleins baquets, ça me scie

C'est carrément ridicule! En fait, je priais très fort pour que le scie circulaire tranche les cordes vocales de Maiwenn qu'elle arrete de gueuler.
En fait c'est ce coup de la lesbienne psychotique qu'on nous refait en France avec 30 ans de retard. Mon analyse va comme telle.
En 1963, William Wyler fait La Rumeur ou un amour lesbien non partagé mène au suicide de la lesbienne.
En 1968, Mark Rydell fait the Fox, où un amour lesbien contrarié voit la lesbienne mourir sous le poids d'un arbre. (remake par Norman J. Warren en 1978 -Le Zombi venu d'ailleurs)
En 1972, James Goldstone tourne They Only Kill their masters, avec June Allyson dans le role d'une tueuse lesbienne par dépit d'un amour non partagé.
etc...etc... la liste est très très longue
En dix ans, le cinéma américain avait évolué du suicide à l'accident aux psychopathes pour mettre en scène des lesbiennes. L'homosexualité n'étant qu'un sale secret qu'on révèle à la dernière bobine. En France, on a 2003 et Huate Tension.
Faire croire qu'une d'une histoire "d'amour" (il n'y aucun amour la -dedans)un simple pitch pour une avalanche de meurtres et de gore, c'est réducteur et faisant d'oeuvre un manque d'imagination flagrant (on le voit venir dès le début où Cecile de France mate Maiwenn sous la douche à oilpé). Tout est clair : elle rencontre pas de mec, elle a une coupe de mec : c'est une gouine. Pis encore, la fin où pour se débarasser d'elle Maiwenn lui plante (très fine la représentation picturale de bazar) un objet (pied de biche) qui sera la seule pénétration qu'elle aura : celle de la violence (car incapable de recevoir une pénétraton sexuelle). la dernière image achève le ridicule (bravo pour survivre une telle perforation!), la seule place où elle peut etre au final étant l'asile (comme Lilith de Robert Rossen).
Cecile de France est la descendante malheureuse de "trucs scénaristiques", fille d'une innombrable lignée de vilaines lesbiennes pyschotiques, dangereuse et prédatrices, toutes droit sorties des années 60 (de Rossella Falk en lesbienne-droguée qui louche sur Kim Novak dans Le Demon des Femmes, Lotte Lenya en Colonelle russe dans Bons Biasers de Russie, etc, etc...). C'est un peu pitoyable et il y a vraiment que deux mecs pour pondre un truc pareil.
ce qui ne fait que renforcer ma première impression sur Alexandre Aja : que de la poudre aux yeux avec papa derrière pour agiter la boite à poudre.