Viol, Stupre, Perversion, trois des plus beaux mots du langage Dravenien et ce sont ces trois mots qui sont mis en scene par José Mojica Marins, l'homme aux ongles immensement longs, dans Perversion. Et ses ongles démésurés, il aime cette fois les laisser errer le long de jolies raies de cul offertes.

Le Commandateur, un homme immensement riche, a pour fantasme d'arracher à pleines dents les tetons de ses partenaires lors de leurs ébats.
Condamné, sa fortune lui permet d'être libéré sous les félicitations et l'admiration de la haute société qui le vénére pour cette sauvagerie et cette puissance.
Il en profite donc pour exhiber lors de parties mondaines les tétons qu'il conserve dans un bocal.

Amateur de live-shows sadiques, il remarque une jeune peronelle au regard enflammeur dont il rêve cette fois d'arracher les yeux de ses ongles, pulsion qu'il refoule pour mieux s'eprendre de Veronica qui n'est autre que la soeur d'une de ses victimes qui va se venger de la plus horrible façon...
Petite oeuvrette de série Z brésilienne, etrange film d'exploitation, Perversion s'inscrit dans la glorieuse lignée du Rape and revenge mais cette fois narré avec un certain humour, noir voire décapant mais humour tout de même.
Partant du principe que l'argent donne la toute puissance et peut tout acheter sauf Dieu- "L'argent peut créer un Dieu mais l'argent n'achetera jamais Dieu"- Marins réalise une sorte de parodie satirique d'un certain univers où il y campe un affreux et ventripotent commandateur aux tendances non seulement sadico-morbides mais obsédé sexuel erotico-cannibale doublé de mysoginie. Les femmes sont toutes des catins ou de la simple chair à consommer selon ses propres dires.

Mais Perversion ne dépasse malheureusement guère les limites de la parodie, restant dans la superficialité de son sujet.
Si on excepte la scéne d'ouverture et son arrachage de tetons cannibale, l'affamé plantant ses crocs dans le sein en arrachant vivement l'areole

Les promesses d'un titre alléchant ne sont ici guère tenues et l'amateur de sensationnel en aura pour ses frais.
Certes les dialogues restent souvent assez caustiques. On sent bien que Marins a voulu dresser un tableau plutôt sombre et décadent de la haute société, brosser un portrait assez mordant de la fascination qu'exerce le pouvoir et l'argent, la notorieté et cette soi disante invulnerabilité qu'ils peuvent apporter mais il a ainsi quelque peu oublier de ponctuer tout cela d'un peu d'action.
Emane de cette peinture une ombre parfois fantastique mais on ne croit à aucun moment à cette abracadabrante histoire, on devine simplement les intentions du réalisateur.
L'erotisme reste soft, quelques plans de corps femelles denudés et Marins bedonnant et poilu en slip beige



Oscillant sans cesse entre une certaine forme de comédie noire, de fantastique le tout dans une ambiance des plus Z, Perversion est sans cesse dirait en décalage ne serait ce que par sa BO.
On y retrouve pèle-mele Le pont de la rivière Kwai version chant allemand

Et cette vengeance reste le clou du film

Marins a voulu montrer ce à quoi richesse et pouvoir peuvent mener, un portrait caustique de la puissance et de l'argent. Il y parvient certes mais ce cocktail d'humour décapant ne dépasse malheureusement guère le niveau d'une gentille série Z et manque méchamment d'impact sans pour autant laisser totalement indifferent.
Le corbeau affamé croqueur de pénis qui va et qui vient au creux de sa raie.. euh ses reins
