![Image](http://www.oeil-ecran.com/imzoom/main_diable.jpg)
Produit par la CONTINENTAL, maison de production « de droit français à capitaux allemands » crée par Goebbels mais dirigée par Alfred Greven qui produisit quelques un des meilleurs films réalisés sous l’occupation (« l’assassinat du père Noël », « l’assassin habite au 21 », et le génial « Corbeau » de Clouzot) LA MAIN DU DIABLE reste comme l’une des plus grande réussite du fantastique français –toute période confondue.
Lointainement adapté de Gérard de Nerval, le film tient d’abord de par un excellent scénario de Jean-Paul Le Channois (Juif, résistant et communiste notoire, ce qui fait beaucoup au sein d’une société a capitaux allemand ; mais Greven n’en avait cure), brillamment construit, le piège diabolique se referme impitoyablement sur le personnage principale (Pierre Fresnay) du jeune peintre fauché, a qui la main maléfique, va procurer gloire, talent et reconnaissance.
Evidemment, l’adition ne va pas tarder a tomber, et quand on veut jouer au plus Malin avec Satan en personne, on peut facilement y perdre son âme!
Cette légende du talisman maudit, matinée de Faust est magnifiquement mise en image par Jacques Tourneur (alors que son fils Maurice réalisé à la même époque LA FELINE de l’autre côté de l’Atlantique)
Un jacques Tourneur qui mixe avec un égal bonheur toute les influence, de l’expressionnisme Allemand à l’épouvante made in Hollywood (l’ouverture dans l’auberge ne dépareillerait pas dans un James Whale) en passant par le merveilleux « à la française », et compte tenu des difficultés et des restrictions de l’époque, s’offre une mise en image d’une incroyable beauté, dans des décors qui font fi avec une formidable intelligence des moyens étriqués avec lequel il a fallut composer.
Il faut voir pour s’en rendre compte la scène qui récapitule toute l’histoire de la main maudite, ou comment est suggéré le carnaval de Nice en autre.
Brillamment mené par une distribution sans faille où l’on croise plein de ces trognes merveilleuses dont le cinéma français avait alors le secret (Roquevert, Larquay and co), avec Pierre Fresnay au sommet d’une période particulièrement faste –et qui lui sera durement reprochée à la libération- on retiendra surtout la fascinante composition de Pierre Palau, en Satan, mais un diable sans superbe, avec une dégaine de notaire de province. Mesquin, tricheur et veule, chacune de ces apparitions sont un régal !
Je dis peut être une bêtise, mais il m’a l’air à première vue injustement inédit en DVD ; alors il serait bon de réparer au plus vite cette odieuse injustice il me semble !