En Normandie, Alphonsine Plessis vit seule avec son père, depuis le décès de sa mère. Les habitants de coin ne l’aiment guère. Plessis contraint bientôt sa fille à mendier puis la loue à un riche propriétaire …

L’une des plus récentes adaptations cinématographiques du roman d’Alexandre Dumas fils, co-production italo-germano française, sur laquelle j’ai daigné jeter un œil principalement parce qu’elle était signée Mauro Bolognini.
Il me semble qu’il existe deux versions du film, l’une pour la télévision, en deux parties, dont je ne connais pas la durée exacte, et une autre pour le cinéma, raccourcie à un peu moins de 2 heures. C’est ce second montage que je viens de voir et, de façon presque inévitable, celui-ci souffre de quelques ellipses gênantes quant à la compréhension de l’histoire, notamment dans la première heure de métrage. On a donc un peu de mal à rentrer dans l’histoire, d’autant qu’au premier abord la prestation d’Isabelle Huppert ne m’y a pas vraiment aidé. J’ai eu en effet un peu de mal à adhérer à son jeu très retenu, à sa diction pas très 19eme par moment, qui tranche avec que je m’attendais à trouver ici, à savoir une fresque historico-romantique plus bruyante, plus expansive. Pourtant sa composition a quelque chose d’assez fascinant, et elle se fond finalement assez bien dans le paysage Bologninien, dont on retrouve bien ici les principales composantes : ambiance trouble et érotisme sous jacent pour le fond, faste des décors et rigueur de la reconstitution d’époque dans la forme.
Cette Dame aux camelias manque cependant à mon goût un peu de vie et de folie pour égaler un Vertiges ou un Gran bollito dans l’œuvre de Bolognini.