Quand on connait Eric, on sait que je HAIS au plus haut point Franco que je considére comme le pire des réalisateurs existant dans ce genre de cinéma, insupportable à tous point de vue, fabricant de laideur et créateur d'ennui si on excepte son adaptation fabuleuse de Justine.
Bizarrement ce que je supporte le plus de l'édenté tacheron, ce sont ses oeuvres Z d'aventures matinée de cannibalisme qu'il tourna à l'aube des années 80 dont ce Devil's hunter sorti en salles chez nous sous le titre Chasseurs de l'enfer mais connu aussi sous le titre Chasseurs d'hommes- son titre italien d'origine ( Cacciatori di umonini )..
A noter que Prosperi puis De ossorio devaient le réaliser et c'est Franco qui le fit.
Voici en substance ce que j'en ecrivais alors:
... Voilà un film d'aventures exotiques plutôt qu'un film de cannibales à proprement parler.
Le film une fois de plus contient tout ce qui peut irriter chez Franco qui là encore prouve qu'il ne sait guère utiliser une caméra et manque d'un réel sens de l'esthétique.
Zoom excessif, mouvement de caméra à donner la migraine, totale incohérence du scénario et du jeu des acteurs qui lorsqu'ils ne surjouent pas cabotinent à l'excés, dialogues ineptes, tout est réuni pour en faire un monument de ringardise.
Pourtant et contrairement au pitoyable Mondo Cannibal de sinistre mémoire, Chasseurs.. se laisse voir sans déplaisir.
Une île paradisiaque sert de décor au film, envoûtant le spectateur qui se laisse bercer par un air de vacances.
La présence d'un monstre mi-homme mi-mutant - en fait un indigène affublé d'une paire d'énormes yeux rouges et exorbités collée sur le visage et portant un magnifique slip rouge laissant envier ses attributs

- entretient un certain mystère et rien que pour ça, le film mérite d'être vu.
Franco ménage à sa façon quelques scènes de suspens agrémentées de quelques légères touches de gore ( une poignée de corps mutilés et de trés rapides scènes de cannibalisme pûtôt soft), le tout baignant dans un climat, volontaire ou non, d'hilarité quasi constante.
Il n'y a aucune logique à chercher chez Franco qui continue à filmer sa jungle amazonienne dans un Club Med, les protagonistes agissent contre tout bon sens et le film finit par être un énorme pourquoi. Pourquoi les terroristes se réfugient sur une île réputée maudite? Pourquoi la tribu cannibale est un énorme melting-pot ethnique, allant du Noir au Métis en passant par le pur Blanc? pourquoi vénèrent ils un affreux totem en carton qui fume des narines? Pourquoi les personnages sont si ahuris? Pourquoi le film existe?
Ce plaisir est accru par la présence au générique de l'ineffable Al Cliver en aventurier stoïque débarquant sur l'île en hélicoptère, le visage toujours emacié de Werner Pochath en terroriste apeuré ou Burt Altman en monstre portant slip rouge dont la vision est caractérisée par un savant flou pas trés artistique, un souffle à la Darth Vader et une musique redondante toute à l'orgue.
Coté putasse, la Buchfeller et la Hahn, insuportables gretchen de magazine, blondasses volailles habituées des Franchineries exhibent fierement leurs attributs de bimbos fadasses.
A noter l'apparition de l'inenarrable Muriel Montossé qui se fera vite violée et dévorée sur le yacht par le monstre zombiesque.
Toute cette course à la rançon se terminera par un homérique combat au sommet d'une falaise, en fait trois pirouettes d'Al Cliver, avant que le monstre ne s'ecrase quelques métres plus bas, mettant fin par la même à notre joie d'avoir assisté à une véritable petit perle de culture bis.
Tout sur Al Cliver, son alcoolisme, ses amours et son parcours récréatif:
http://www.zonebis.com/ZB_mainBoard.php?idComment=1299
Tout sur l'eternel second role du Bis, son visage émacié, sa seropositivité et sa mort tragique, Werner Pochath:
http://www.zonebis.com/ZB_mainBoard.php?idComment=202