" -Le premier secret est celui qu'on cache aux autres.
Le deuxième secret est celui qu'on se cache à soi-même
- Et le troisième?
-C'est un secret."
Dialogue entre Stephen Boyd et Pamela Franklin, tous deux protagonistes de ce très curieux Troisième secret, thriller psycho-sexuel curieusement réalisé par Charles Chrichton, auteur quelques années plus tard d'Un Poisson nommé Wanda.
Curieux, c'est le moins qu'on puisse dire. Pamela Franklin (la jeune interprète des Innocents de Jack Clayton) joue la fille d'un fameux psychanalyste déclaré suicidé par la police est persuadé qu'il a été assassiné. Elle convaint un journaliste américain, patient du docteur, de sa thèse. Il décide alors, malgré les avertissements de la police qui a classé l'affaire, de faire ssn enquête. la jeune fille connait les 4 patients ( dont Richard Attenborough et Diane Cilento et un juge) de son père, leur nom et leur adresse. Il va donc enqueter et tenter de démasquer le tueur, persuadé qu'il (ou elle?) est un des patients. Tous sont en proie à des paranoïas diverses...dont lui même.
Sur la structure, on constate un whodunit efficace jusqu'à la scène finale. Mais le film est pavé d'une ambiance étrange, eu égard à l'interprétation de Stephen Boyd, méconnaissable si l'on se réfère à ses interprétations de Ben hur ou du Roi des Rois. Hanté par la mort de sa fille, torturé jusqu'à des accès de violence, il erre à la recherche du sauvetage de la réputation docteur qui l'a sauvé... à moins de se sauver lui-même?
L'amitié qu'il développe avec la jeune fille de 14 ans (une Pamela Franklin absolument remarquable) est là aussi très ambigue, au point que l'oncle de la jeune fille les soupçonne d'une relation amoureuse. Il est vrai que le film porte une tension inhabituelle entre ces deux protagonistes. retrouve-t-il sa fille perdue? retrouve-t-elle une figure paternelle? Trop simple. Et la mise en scène, là aussi très ambigue, laisse certaines équivoques et doutes planer. Cette tension ne fait qu'ajouter au désordre psychanalytique présent.
On pense un peu à Spellbound d'Alfred Hitchcock, avec au centre ici aussi une superbe séquence de cauchemar. Mais l'intérêt se situe bien ailleurs, et pas du tout sur le même terrain hitchockien.
Une caméra très fluide, mobile, aux angles de prises de vues extrement soignés. Des plans composés de manière quasi maniaque, du jeu des ombres sur les visages aux plans large. les références à William Hogarth sont claires dans cette composisiton. Cela a de quoi surprendre de trouver un telle rigueur stylée. Y compris dans la scène de poursuite de la jeune fille dans un dédale de rues. La caméra donne à la scène une vraie panique graduelle.
Si la structure du whodunit peut paraitre éventée au bout d'une heure, on reste largement bluffé par la technique et le rythme sûr du film. Crichton prend son temps, ne cherche pas l'effet de surprise à tout prix : pas de dramatisation extreme des scènes, de coups de violons grinçants, d'effets faciles. Cela m'a un peu fait penser à d'autres thrillers d'ambiance anglais, du style Seance on a Wet Afternoon de Bryan Forbes, autre bijou méconnu.
The Third Secret est un suspense psychanalytique d'excellente facture, filmée en Cinemascope Noir et Blanc absolument magnifique. Et une sacrée découverte!
Disponible en Z1 Chez 20th Fox, 16/9e
1h43
NB
film annonce
anglais 2,0
st anglais.
The Third Secret - Charles Chrichton (1964)
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The Third Secret - Charles Chrichton (1964)
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
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Re: The Third Secret - Charles Chrichton (1964)
Seconde vision de ce solide suspenser britannique, toujours aussi efficace. le scénario m'a semblé plus riche qu'à la première vision, avec ses multiples références -hormis la psychanalyse- sur la peinture, la situation politique de l'époque, la littérature. Certaines clés s'y trouvant ainsi dans les multiples citations parsemées ça et là dans le film.
La scène où la jeune fille se trouve poursuivie dans les ruelles d'Oxford est toujours aussi impressionnantes de montée de panique. Un univers cohérent, rigoureux avec un style classique qui pourra en rebuter certains. Mais moins classique en grattant un peu la surface, le Scope était utilisé à juste point. Le jeu sur les ombres, la profondeur de champ, la double lecture, le choix des décors... on y entrevoit également, il em semble que cela était rare à l'époque, des soupçons de pédophilie faire surface quant à la relation entre Stephen Boyd et PamelaFranklin, utilisés à la fois pour parler de situation qui se déroule devant nos yeux, mais également en en faisant un ressort dramatique. Vraiment bien.

La scène où la jeune fille se trouve poursuivie dans les ruelles d'Oxford est toujours aussi impressionnantes de montée de panique. Un univers cohérent, rigoureux avec un style classique qui pourra en rebuter certains. Mais moins classique en grattant un peu la surface, le Scope était utilisé à juste point. Le jeu sur les ombres, la profondeur de champ, la double lecture, le choix des décors... on y entrevoit également, il em semble que cela était rare à l'époque, des soupçons de pédophilie faire surface quant à la relation entre Stephen Boyd et PamelaFranklin, utilisés à la fois pour parler de situation qui se déroule devant nos yeux, mais également en en faisant un ressort dramatique. Vraiment bien.

Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?