Un huissier recrute un jeune homme du nom de Bartleby. Le comportement très étrange et le mutisme de ce dernier intriguent son employeur et ses collègues. Bartleby réussit à créer une très mauvaise ambiance dans l'étude, mais l'huissier hésite à le congédier, persuadé qu'il est profondément malheureux...
Curieux ce second long métrage de Maurice Ronet, adaptation d’une histoire d’Herman Melville. Le film cultive l’insolite avec un certain succès, démarrant sur le ton de la comédie bien décalée, limite absurde, pour virer au drame romantique, lui aussi pas vraiment des plus classiques. Autre bizarrerie tirant le film vers le récit fantastique : L’action se situe dans le Paris grisâtre de la fin des années 70 mais les dialogues sont très littéraires, d’un autre siècle …
Chouette distribution réunissant autour de Michael Lonsdale et l’inquiétant Maxence Mailfort plusieurs pittoresques seconds rôles du cinéma français de l’époque (Maurice Biraud, Dominique Zardi, Hubert Deschamps, Michel Fortin). La mise en scène de Ronet ne manque pas d'inspiration, créant via des cadres très étudiés une ambiance parfois poétique, parfois inquiétante, parfois les deux à la fois. Par contre, il y avait comme un soucis avec la copie présentée sur Ciné Cinéma Culte, les personnages à l’écran perdant régulièrement le haut de leur tête lorsque filmés en plans moyens ou serrés par le réalisateur.
Relativement lent et plutôt déprimant, Bartleby un film un poil hermétique – d’ailleurs si quelqu’un peut m’expliquer quel sens accorder à tout ça, je suis prêt à l’écouter - qui risque de rebuter plus d’un spectateur mais devrait ravir les amateurs d’étrangetés.