De retour à l'exploitation et la complaisance italienne avec cette petite série aux relans douteux mais on adore le douteux!!8)

La trame est simple: un petit malfrat part en Afrique afin de retrouver son frère qui posséde un lot de diamants qui lui permettrait de régler ses dettes. C'est parmi un groupe de mercenaires qu'il le retrouve en pleine révolution gouvernementale, le peuple noir en guerre contre les Blancs.
Autant dire qu'on pouvait s'attendre à une interessante petite série B, non pas que Scortateli vivi n'est pas interessant loin de là mais Siciliano ne s'est ici interessé qu'à un seul aspect: le racisme, pretexte à accumuler les scénes de tortures et alimenter la haine du public vis à vis des Noirs. But plutôt douteux que chacun jugera comme il le veut.
Le Noir est ici un être forcement primitif et sauvage qui ne mérite que la mort, la femme quant à elle un objet à assouvir les désirs sexuels du Blanc avant d'être tuée. Jamais il n'est excusable bien au contraire, Siciliano poussant le vice jusqu'à trouver des excuses à ses mercenaires lorsque ce sont les indigènes qui torturent ces soldats. Le Blanc a tous les droits, le Noir tous les torts. Le Blanc fait, le Noir subit.
Une telle ideologie douteuse n'est en fait pas trés loin de celle des mondos italiens des années 70, elle s'en rapproche assez et on reste dans cette mouvance integrée ici à un film d'aventures.
C'est ainsi que Siciliano aligne pour notre plus grand plaisir les scénes de violence et les plans gore avec un plaisir malsain et non dissimulé: visage brulé au chalumeau ( chez un noir il n'y a aucune difference entre un visage normal et un visage défiguré clame notre mercenaire), adolescent explosé sur une grenade, lame transperçant les reins pour exploser le ventre.. sans oublier les indispensables viols

On reste bien sûr dans le soft cette fois, on effleure pas même le trash mais les faits sont là appuyés par une VF accumulant les insultes racistes et autres bamboula et negresse comme seules les années 80 pouvaient encore se le permettre jusqu'a la révolte finale lors de l'attaque du train pretexte à mitrailler quelques dizaines d'indigènes.
Pour le reste, Ecorchés vifs est un film d'aventures et de guerre des plus classiques qui jure par sa molesse si on excepte justement l'attaque finale.
Si Siciliano semble à l'aise dans les scénes équivoques et sous entendus, il l'est beaucoup moins lorsqu'il s'agit de séquences d'action qui tournent quelque peu au ralenti voire parfois dans le vide tant il manque d'energie, ce zeste de brutalité, accumulant les ficelles du genre usées jusqu'à la corde, la plupart du temps accompagnées d'une joyeuse BO disco joyeusement décalée.

Nos mercenaires patauds et bourrus jusqu'au stereotype sont le plus souvent au bord du ridicule, guère aidé par une VF hilarante sans parler des incohérences scénaristiques abyssales enchainant les séquences risibles d'une totale niaiserie.
Le manque de conviction des acteurs n'arrange rien, ceux ci se contentant de grimacer en se la jouant macho mais le plus insupportable est sans nul doute notre bel héros interprété par le fade Bryan Rostron

Ce manque de conviction et l'aspect irremediablement peu sérieux de l'ensemble désamorce grandement voire completement le coté douteux de l'entreprise qui devient dés lors un exemple type de cinéma d'exploitation complaisant et gratuit à souhait, une oeuvre Bis frisant l'euro-sleaze dans toute sa splendeur que l'amateur saura apprécier à sa juste valeur.
Tourné apparemment en scope, bénéficiant de beaux décors naturels qu'on soupçonne plus romains qu'africains, Scorticateli vivi n'est pas réellement désagréable bien au contraire et le film se laisse voir avec un certain plaisir coupable, ce plaisir qui anime et motive le bissopohile endurci et pervers.

Siciliano aurait pu dénoncer et accuser, il a préféré montrer et se complaire afin de satisfaire les bas instincts du spectateur. Tout ce qu'Eric adore en fait!

Un choix qui plaira ou non même si l'idiotie de l'ensemble et son manque total de sérieux rabaisse Ecorchés vifs au simple rang de film d'aventures de série Z.
On retrouvera quelques veterans tels que Charles Borromel maniant le chalumeau et la présence éclair d'une veritable garce, ex-lolita et starlette de l'erotisme cochon, la Well qui adolescente se doigtait sans honte devant sa tante dans La cognatina, chevauchait telle la truie lubrique dans le porno western Porno erotico western avec cette vilaine de Lindt et inoubliable potiche blonde du Manoir de la terreur!
Le corbeau au plumage vert safari!!

Tiens, je dédie ce petit bonheur à mon ami Cyberjason comme je lui avais promis afin qu'il tienne le coup...

