Providence tombe amoureux de la jeune et jolie Comtesse Pamela de Ortega. Son père ne lui cèdera sa main qu’en échange d’une dote assez conséquente. Flanqué de son fidèle serviteur asiatique et d’un hors la loi spécialiste de la castagne, The Hurricane Kid, Providence va tenter par tous les moyens, les moins légaux inclus, de réunir la rondelette somme.

On sent la fin du spaghetti western proche avec cette guignolade moyennement drôle marquant le retour de Providence, clown faussement ahuri fringué comme Charlot, sur les écrans un an après On m’appelle Providence de Giulio Petroni. Ce qui pour autant ne veut pas dire que le film soit totalement inintéressant. Son goût prononcé pour le burlesque décalé et le non sens, ses nombreuses séquences musicales ou de baston (dont une scène karaté en guise d'affrontement final) soigneusement chorégraphiées ainsi que ses décors variés et inventifs en font même une ½uvre relativement ambitieuse, du moins à côté de la plupart des westerns parodiques du duo Hill & Spencer. Mais, derrière cet acharnement à tout casser, à se moquer de tout et tout le monde, on ressent comme un renoncement masqué, une envie d’en finir avec un filon tari auquel on ne croit plus, ici en le ridiculisant totalement … Enfin, c’est comme ça que je l’ai ressenti. Après c’est peut-être moi qui gamberge, les scénaristes de Ci risiamo, vero Provvidenza ?, Pipolo et Castellano (un peu les Age et Scarpelli du pauvre, j’ai l’impression, ces 2 là) ayant probablement juste voulu nous pondre une grosse pantalonnade, vu que c’était alors très à la mode …
Et mon pote De Martino dans tout ça, comment s’en sort-il ? Ben je ne le trouve pas trop à sa place ici. De Martino, ce qu’il lui faut, c’est un sujet bien balisé, bien dosé dans son mélange 70 % action / 30 % palabres. Les histoires dans lesquelles le dialogue tient une place autre que fonctionnelle et les séquences à spectacle un peu trop originales et décalées dans leur concept, ce n’est pas trop son truc. Du coup sa mise en scène ne relaye jamais vraiment les efforts déployés par Tomas Milian, dans le rôle titre, et les scénaristes pour créer un univers délirant, parfois aux confins de l’absurde. De Martino illustre tout ça platement, sans jamais chercher à ajouter un petit grain de folie à l’ensemble par le biais de sa réalisation, et il se crée très vite comme un p’tit décalage entre l'anarchie comique, le côté foutrac du propos et la sagesse de sa mise en image.
Pour le reste, Tomas Milian a visiblement reçu carte blanche des producteurs pour faire ce qu’il voulait et ne s’en prive pas. Je salue la performance mais je ne le trouve pas très marrant … j’imagine que c’est une affaire de goût. Les quelques effets visuels du film nous ramène à peu près à l’invention du cinématographe et la partition de Morricone et Nicolaï est plutôt agréable, même si pas toujours d’une grande finesse (cf le morceau de la danse indienne, rythmé par d’étranges émissions buccales dont quelques rots)
Le film est une co-production franco-italo-espagnole mais, ce qui me semble étrange, je crois qu’il est demeuré inédit en salles chez nous. Si quelqu’un en sait plus là dessus ...