je suis sorti de la salle plutôt satisfait, personnellement...
Une histoire sans temps morts, un scénario très bien ficellé (à une ou deux exception près, j'y reviens plus bas) qui suit plusieurs intrigues qui finissent, bien sûr, par converger et qui met tout le monde sur orbite pendant 2 heures. Mais aussi des comédiens brillants, très bien castés et diriigés. Mélanie Laurent est - une fois de plus - bluffante, le duo d'informaticiens au chômage (composé par Gilles Lelouche (excellent en faux gros nounours) et Jonathan Zaccaï) est brillant (et brillament écrit, c'est même l'itrigue que j'ai préférée dans le film) , Eric Caravaca est touchant en flic intègre mais un peu gauche dans l'intimité et Nathalie Richard campe une capitaine de police forte, sans être masculine pour autant.
Le cadre (le nord de la france) est vraiment bien mis à profit : les tallis, les éolienne, les larges zones déesertiques, le temps gris... Tout cela participe grandement à l'ambiance parfois désenchantée, parfois poisseuse de l'ensemble, ce que souligne la photo granuleuse et sans éclat (le type même de photo que je n'aime pas d'habitude mais qui prend son sens ici).
C'est aussi monté sérré et la musique du film convient parfaitement. Bref, du tout bon.
Mais - parce qu'il y a un mais - j'ai été particulièrement géné par les trop grandes similitudes avec "le silence des agneaux". Bien sûr, il s'agit principalement des références qui devaient être déjà dans le roman mais pas seulement.
--- SPOILERS ---
Le temps : l'automne, la grisaille.
Le personnage principal : une jeune flic, profiler sur les bords, douée mais un peu mise à l'écart par certains de ses collègues
La caractérisation du méchant : Burffalo Bill aimait les insectes, ici il s'agit de taxidermie. De même, les deux personnages ont une sexualité déviante.
La réalisation : le montage parallèle où l'on croit, à tort, que le FBI arrive devant chez le tueur est ici carrément pompée lors d'une scène ainsi que le final où le personnage principal arrive dans l'antre du tueur, en sous sols, plongé dans une quasi obscurité et avec une musique (qui provient d'un poste radio dans le film) répétitive et entêtante qui joue à tue-tête. Là ça commence à faire beaucoup.
--- FIN SPOILERS ---
Alors oui, le réal ne s'en cache pas dans les itw et nous fait même un clin d'oeil dans le film (le livre "le silence des agneaux" est dans la bibliothèque de Mélanie Laurent) mais ça ne suffit pas
C'est dommage car le film pourrait, par moment, se passer de ces similitudes car les passages très franco-français sont étonnant de justesse et de crédibilité et que le film a son originalité au sein d'une production française bien souvent frilleuse dans ce type de récit (exception faite pour les films de Nicloux).
Enfin, quelques scènes avec Mélanie Laurent manquent vraiment de crédibilité et (dé)montrent qu'il s'agit de textes écrit par des mécs (le roman et le scénario) :
--- SPOILERS ---
- Mélanie Laurent laisse ses deux bébés en bas âge chez elle, avec Eric caravaca qu'elle connait, somme toute, à peine pour aller enquêter. Je ne connais aucune mère un temps soit peu censée qui agisse de la sorte.
- Lors d'une scène qui n'évite pas le ridicule, Mélanie Laurent se caresse sous la douche pile poil au moment où arrive Caravaca. Mouais... Non seulement je ne trouve pas cette scène particulièrement utile que Caravaca la vout nue aurait suffit et pas la peine d'être médium pour voir qu'elle n'a pas d'homme et que sa vie sexuelle est plate. De plus cette representation de la masturbation féminine me semble être un fantasme de mec plus qu'une réalité.
--- FIN SPOILERS ---
Bon cela dit, malgré ses défauts, "la chambre des morts" est un excellent premier film (bon, le réal (42 ans) a quand même plus de 15 ans d'expérience de plateau en tant qu'assistant réalisateur, principalement), à l'écriture soignée et à la réalisation bien senties. Et ça fait plaisir à voir.