Non, vraiment, Amenabar fait exactement ce qu'un realisateur intelligent et aureole d'un succes marquant (Les Autres) devrait faire: prouver qu'il peut changer de formule, qu'il n'est pas prisonnier d'un carcan et peut se renouveler, pour (pourquoi pas) revenir plus tard a ses premieres amours.
Ce que, a ma grande deception, Shymalalalan n'a pas su faire (pour l'instant ? j'espere bien).
F-des-Bois a écrit :Ouais mais je vois comme t'écris Shyamalan que tu cherches à être méchant donc je réfuse le débat.
Mais non, c'est toujours relatif a ma deception de "The Village" (que j'ai pourtant defendu becs et ongles ici meme contre le faux proces qu'on lui a fait).
C'est juste parce que: "Shyamalalalan, Shyamalalalan, la la la, Shyamalalalan..."
Rooh, je deconne...
Enfin vu après tt le monde. Sans être aussi dythirambique que tt le monde, il est clair que c'est un très bon film. Un sujet difficile traité avec une grande classe par un Amenabar qui confirme ici tous ses talents. Les images sont magnifiques, les acteurs très bons et le tout baigne vraiment dans une grande finesse. Maintenant pour etre tout à fait franc, je n'ai pas forcement été aussi touché que d'autres (contrairement à ma voisine de gauche qui a pleuré pdt tte la dernière demi heure). Donc voilà, un très beau film. Je ne le reverrais pas forcement non plus.
"J'ai essayé de me suicider en sautant du haut de mon égo. J'ai pas encore atteri... "
Un film magnifique sur un sujet tabou : l'euthanasie, qui se pratique tous les jours, de façon active ou passive.
Encore une fois, Amenabar assure, décidément j'adore ce réal, épouse-moi Sans se cantonner dans un seul genre, il se lance dans des sujets différents avec toujours la même maîtrise, autant émotionnelle que visuelle. En regardant ses films, on sent qu'il sait exactement ce qu'il veut en faire et le résultat est toujours là pour le prouver. L'interprétation de Javier Bardem est rien moins que sublime, il devient le personnage et l'habite jusqu'au bout, nous faisant ressentir sa peine sans efforts et surtout, sans le juger. Une belle réflexion sur la vie, sans aucune forme de complaisance.
A l'affirmation "Une liberté qui prive de vie n'est pas une liberté !" posée par un religieux, le personnage principal réponds: "Une vie privée de liberté n'est pas une vie !".
Dans le sujet tabou qu'est l'euthanasie, toute la complexité du débat se résume à ces deux phrases, mais toute l'intelligence d'Amenabar se réside à ne pas se diriger vers une de ces deux directions. Son point de vue reste profondément humain et demeure focalisé sur l'histoire de son héros, à l'origine du questionnement, à son échelle humaine. C'est là que se trouve le sujet du film, l'humanité.
Cet aspect est littéralement incarné et soutenu par l'interprêtation merveilleuse de Javier Bardem, margistral (comme tous le casting) dans ce rôle de trétraplégique entre le désespoir et le cynisme, un homme diminué mais paradoxalement plus fort que tous les autres. L'humour deviens pour Ramon comme pour le spectateur une porte de sortie libératrice et toujours bien venue pour éviter de plonger dans les larmes pendant les 125 mn du film.
Rythmé par sa très belle musique, le réalisateur n'oublie pas d'oxygéner son propos par des séquences de pure poésie ou le héros se voit vivre des émotions et des situations auxquelles il n'aura plus jamais droit. Une merveille qui n'est pas d'une franche gaieté mais qui a surtout le mérite de poser des questions en nous laissant la liberté de trouver nos réponses. Une prouesse de plus dans la carrière d'Alejandro Amenabar qui une fois de plus brille dans un sujet ou personne ne l'attendait.
La mort et la vie sont présents constamment dans le film, tout comme le rêve (son sujet favori) et une certaine notion du sacrifice par une famille résolue à ne pas abandonner (que ce soit au niveau humain comme au niveau judiciaire).
Dans un final scotchant et sublime, mais malheureusement inévitable, le réalisateur ajoute une petite lueur d'espoir pour enfin nous laisser son dernier message: "Même dans la mort, même après la mort, il y a la vie"...
Oscar amplement mérité, le cinéma hispanique se porte très très bien...
"La vie n'est pas un combat mais une passion à défendre"