
Dans les années 40, l'actrice d'origine dominicaine Maria Montez connaît une jolie renommée à Hollywood en devenant la vedette de films d'aventures exotiques, en particulier pour Universal. Pourtant, par amour pour un acteur français expatrié, Jean-Pierre Aumont, elle quittera les USA pour tenter une nouvelle carrière en Europe. Un des premiers films de cette seconde (et très courte) carrière est "Portrait d'un assassin", production française réunissant autour d'elle quatre Stars d'alors : rien de moins qu'Arletty, Erich Von Stroheim, Pierre Brasseur et Jules Berry !
"Portrait d'un assassin" est en fait un Film Noir dans une tradition bien française : le contexte social et populaire est d'une importance fondamentale ; il se voit décrit avec force détails pittoresques faisant beaucoup pour le charme de ce métrage : il se déroule en effet dans le monde du cirque et du spectacle, dans les caravanes des forains et les coulisses des cirques d'hiver.
Qui dit Film Noir dit femme fatale, rôle ici tenu par Maria Montez, cruelle entrepreneuse de spectacle et vamp impitoyable. Elle prend sous son emprise Fabius, lequel va accepter de se livrer à une cascade d'une grande difficulté, sans écouter les conseils de son épouse (Arletty) ou d'un ancien acrobate dont le corps a été brisé dans un terrible accident (Von Stroheim).
Certes, "Portrait d'un assassin" a du charme et est porté par une distribution hors du commun. Malheureusement, son histoire est lourde de conventions mélo et de dilemnes prévisibles. Si Montez et Arletty tentent de jouer assez finement, Pierre Brasseur ou Von Stroheim surchargent un peu. Bref, voilà une curiosité qui a le charme du vieux bouquin qu'on retrouve dans le grenier d'une maison de campagne ; mais il ne faut pas s'attendre, en le voyant, à redécouvrir un classique oublié...
"Portrait d'un assassin" n'existe pas en dvd en France, mais il y a un dvd zone all dispo aux USA. Il se trouve facilement d'occasion en VHS dans nos contrées et est souvent diffusé sur ciné polar (où je l'ai vu, copie 1.37 noir et blanc correcte, sans plus).