
1978 vit l'apogée du groupe Kiss et c'est tout naturellement qu'un film se devait de leur être consacré.
C'est l'occasion pour les membres du groupe de se retrouver devant la caméra, jouant leur propre rôle et pour les fans de retrouver leur groupe dans cette comédie délirante fantastique et prometteuse.
Prometteuse en effet vu la popularité du groupe et les nombreuses possibilités qu'offraient leur personnage respectif. Malheureusement, c'est plus à une déception à laquelle on assiste devant tant de banalité et manque d'imagination.
Hessler ne fait qu'utiliser le groupe pour une bien peu imaginative histoire de clones des membres de Kiss crées par un savant fou joué par Anthony Zerbe afin de se débarasser du célébre quatuor qui met son parc d'attraction en péril. Vrai et faux Kiss vont donc s'affronter dans cet univers forain entre train fantôme et grand-huit.
Rien de trés original donc et Hessler n'arrive jamais à réellement tirer profit de l'image grand-guignolesque du groupe ni du lieu de l'action, ce parc d'attraction.
Il se contente de platement filmer quelques séquences de train fantômes où Dracula et Frankenstein s'unissent pour combattre Kiss. Le reste du film est d'un classicisme à toute épreuve à l'image de notre savant fou ou de la petite amie du héros que le scénario semble avoir oublié en cours de route.
Hessler ne fait aucun effort de mise en scéne malgré le potentiel que possédait le groupe. Si au départ Kiss contre les fantomes est un simple téléfilm avec tout ce que cela comporte comme restrictions et limites mais qui eut les honneurs d'une sortie salles devant le succés remporté, quelques efforts tant scenaristiques qu'imaginatifs n'auraient pas été des plus malvenus.
Le film en fait joue uniquement sur l'enjeu commercial que representait alors le groupe et ne fait qu'utiliser son image ce qu'on peut regretter en constatant à coté de quoi on a pu passer.
Les fans de Kiss seront ravis, leurs idoles grimées font leur show tant sur scéne que dans ce parc forain. C'est donc toujours un réel plaisir de revoir Kiss sur scéne dans leur toujours époustoufflant show interprétant quelques uns de leurs grands classiques.
Ils y sont parfaitement à l'aise ce qui est loin d'être le cas lorsqu'ils doivent jouer la comédie, laissant transpirer leurs piètres talents de comédiens. Ils se contentent de grimacer à outrance se parodiant eux mêmes.
Outre leurs costumes qui ne les aident guère à se mouvoir correctement- Gene Simmons perché sur ses platform shoes semble perdre l'équilibre à chaque pas

On gardera en souvenir ces fils auquels est suspendu le groupe lorsque celui ci est censé voler dans les airs.

Restent quelques bons moments enthousiasmants dont les scénes de lutte. Voir Kiss se battre contre leurs doubles et pirouetter sur eux mêmes dans leurs costumes fort inappropriés pour de telles acrobaties est totalement réjouissant.

Les plus attentifs ou les vrais afficionados remarqueront vite que certaines chansons jouées en live par les clones de Kiss voient leurs textes changés. Shout it loud devient ainsi Rip and destroy au grand dam du public pensant que le groupe se moque de son public par de tels sacrilèges. Anglophiles à vos oreilles!

Kiss contre les fantômes est un gentil ratage surtout face aux possibilités qu'offrait un groupe aussi visuel, ratage dû également aux conditions de tournages plutôt difficiles et des états-d'âmes du groupe alors en pleine discorde.
Quoiqu'il en soit, Kiss contre les fantômes est un beau moment de délire que les fans du groupe appécieront ne serait ce que pour revoir leurs idoles maquillées et réecouter en live quelques uns de leurs grands succés.

