Alors que sa fille vient de lui annoncer qu’elle a rencontré le grand amour en la personne du mystérieux Nick, Abby se fait agresser puis séquestrer par un couple de jeunes paumés. Une rançon est rapidement versée mais l’affaire se conclue tragiquement, par la mort de la ravisseuse et la fuite de son compagnon.
Ce petit DVT canadien est le troisième long métrage de Matthew Hastings après le sympa Decoys et l’un peu pourri sur les bords Bloodsuckers. Les moyens sont modestes, le casting pas très emballant – on retrouve là 2 des acteurs de Bloodsuckers, Joe Lando et Dominic Zamprogna, de même que la joufflue Katharine Isabelle des Ginger Snaps – et le look général du produit, très télévisuel, guère plus excitant. Toutefois, et contre toute attente, l’ensemble s’avère plaisant à regarder, en grande partie grâce à une réalisation nerveuse et un scénario finalement assez bien dosé dans son mélange de suspense et l’action, par ailleurs relativement violente pour une production de ce type.
Un bon point pour les auteurs de ce Engaged to kill : ceux-ci prennent la sage décision de pas faire de l’identité du kidnappeur / harceleur de cette famille modèle l’un des enjeux de l’intrigue, le bad guy de l’histoire étant facile à trouver dès le début, pour plutôt nous resservir un petit jeu graduel de chat vs souris enrichi d’un zest de perversité, façon Cape fear ou – pour comparer ce qui est à peu près comparable – Angle mort (le TV câblé de Geoff Murphy). Après, c’est vrai qu’à 2 petits débordements d’hémoglobine près, ça ne va jamais très loin dans la tension et la folie meurtrière, l’ensemble baignant évidemment dans un conservatisme menaçant à la Fatal Attraction qui vient nous rappeler entre autre qu’il faut toujours écouter ses parents et en passer par leur consentement avant de se choisir un ou une petite amie (surtout lorsque, comme ici, vous êtes flanqué d’adolescents excessivement naïfs).
Côté réalisation, rien d’exceptionnel. Fini le petit côté déconne qu’on avait pu apprécier dans Decoys et, à un degré moindre, Bloodsuckers. Fini également les petits tics nazes de mise en scène à la mode des deux précédents métrages. C’est bien mené certes, mais aussi totalement impersonnel, à une séquence près peut-être, que j’ai trouvé bien torchée, plus intense que le reste : celle de la fuite de la séquestrée au début du film débouchant sur la mort de l’un des deux kidnappeurs.
Prochainement sur vos chaînes du câble préférées (RTL9, TF6, W9 et NRJ12).
et puis en pleine redaction d'une saloperie sur Kiarostami, ca me fera prendre un peu l'air...