Peur(s) du noir - 2007 - divers

[Manolito]

"Peur(s) du noir" est un film d'animation français adoptant la forme d'une anthologie de contes de terreur, mettant en commun les compétences artistiques de noms de la BD pour adultes actuelles tels que Blutch, Charles Burns, Marie Caillou, Pierre di Sciullo, Jerry Kramsky, Lorenzo Mattotti, Richard McGuire, Michel Pirus et Romain Slocombe.

Le résultat m'a quand même laissé partagé. Le segment de Blutch baigne dans une ambiance très Hammer, avec son aristocrate sadique et ses chiens Baskervillesques ; mais il est un peu vain et sa chute est trop facile à prévoir. Mais la réussite de l'ambiance et du viosuel sont là.

L'épisode de Charles Burns est le plus abouti narrativement et conceptuellement. Mais cette variante de la "métamorphose" de Kafka ne justifie pas vraiment sa transposition sur grand écran (en gros, on a des cases de BD animés en numérique), d'autant plus que cela n'est tout de même pas d'une folle originalité.

L'épisode de Marie Caillou brasse les folklores du cinéma japonais, avec kaidan et démons Yokai à gogo. La réussite visuelle est indéniable, la cruauté de ce conte ne fait aucun doute. Mais là aussi, les sources d'inspiration sont si évidentes (la mode de la culture japonaise), l'apport personnel si limité au fond, qu'on reste un peu sur sa faim. Et d'ailleurs, on trouve aussi qu'il manque une vraie "fin" à cette histoire !

L'histoire illustrée par Lorenzo Mattotti ne'a pas grand intérêt, mais la réussite visuelle est intéressante, bien que placée sous l'influence là encore pesante d'une source culturelle trop explicitement citée (les toiles surréalistes de Giorgio De Chiricho).

Le dernier sketch est presque de la pure expérimentation visuelle, ce qui est intéressant. mais il manque de propos et de sens, malgré de bonnes idées (les photos aux têtes découpées).

Enfin, les segments de liaison avec le speech de Nicole Garcia sont à jeter à la poubelle, à mon avis. Visuellement, c'est du rabachage de films d'avant garde abstraits des années 20 ; et pour le contenu, au secours...

Bref, une anthologie honnête, avec du bon et du moins bon, mais qui ne mérite peut-être pas l'engouement critique qu'il reçoit actuellement, dans le cadre de sa sortie en salles...

[Superwonderscope]

J'avais plutot bien apprécie cette galerie grinçante, entre audace et post modernisme.
Contrairement à Manolito, les segments 1920 avec la voix de Nicole Garcia, servant de fil rouge, m'ont vraiment emballé de par le décalage permanent, qui colle finalement bien au métrage.
Par contre, c'est le segment de Marie Caillou qui m'a le plus irrité, les influences étant en effet tellement évidentes que cela en confère au pillage. Très agaçant, pas original pour deux euros, redondant et mal maitrisé au niveau de l'écriture, c'est très long...
Blutch pour qui est habitué à son univers et son cup de crayon immanquable (je suisun grand fan de son travail au sein de Fluide Glacial!), ne décevra pas ses fans. Personnellement, j'ai été émerveillé par une si belle cruauté
L'accueil fait à Gerardmer fut une indifférence polie ausein d'un public parsemé, présenté le dimanche à 14H30... heure où les festivaliers les plus hardcore cuvaient encore leurs bières de la veille bues au Macumba du coin...

Le lien vers la chronique du Z2 français par Antoine Rigaud est là.

http://www.devildead.com/indexfilm.php3?FilmID=1754