Incubus - Leslie Stevens - 1965

[Manolito]

Près d'une source magique, des succubes démoniaques capturent les âmes corrompues afin de les entrainer aux enfers. Une succube s'impose comme but de corrompre un blessé de guerre, bon et généreux, qui vit en paix en compagnie de sa soeur...



Réalisé par un téléaste s'étant déjà illustré avec la série "Au-delà du réel", "Incubus" est une oeuvre extrêmement bizarre et insolite. Entièrement tourné en langue "universelle" esperanto, interprété par William Shatner, il rappelle en partie "Le masque de la mort rouge" version Corman pour sa façon de mêler la série B horrifique californienne des 60s à des influences scandinaves héritées de Dreyer et Bergman.

Esotérique, mystique, fortement symboliste, tourné presque entièrement en extérieur, dans la nature, cette aventure est difficile à décrire, évoquant quelque rencontre étrange entre "Fando Y Lis", "Le septième sceau" et "Ordet". Loin d'être parfaitement réussi, parfois un peu lourd, voire ridicule, dans sa représentation de la lutte des forces du bien contre celles du mal, "Incubus" reste une vraie curiosité, qui trouvera peut-être son public auprès des amateurs d'étrangetés telles que "The Wicker Man" ou "La montagne sacrée"...

La seule copie cinéma en circulation de ce métrage serait une copie sous-titrée en français (sous-titres brulés), sauvegardée par la cinémathèque française. Elle a été utilisée pour faire un dvd us chez fox lorber (en copie 1.33) et le dvd français sorti chez studiocanal 1.85 et 16/9, dans la collection cinéma de quartier. Le film passe dans le très bon master studiocanal en ce moment sur cinefx... mais avec signalétique -12 empiétant dans l'image...

[fairfax]

J'ai découvert ce film très récemment. Je suis d'accord avec Manolito. Il s'agit d'une vraie curiosité empreinte du septième sceau. A noter une très belle photographie. Le dvd Canal + est trouvable dans quelques Disc King pour 10€, c'est dans un de ceux-là que j'ai trouvé le mien (c'était le dernier).

[Kerozene]

Surréaliste, théâtrale et fascinant, INCUBUS surprend. Réalisé par l'un des créateur de la série Outer Limits (mais aussi de Battlestar Galactica) et tourné dans un très beau noir et blanc parfaitement maîtrisé par le chef opérateur Conrad Hall (ELECTRA GLIDE IN BLUE, AMERICAN BEAUTY), il nous offre des plans-concepts d'une poésie cauchemardesque ainsi que quelques moments d'anthologie comme la naissance de l'incube ou le final qui fait la part belle à l'église. Le film tient en effet un discours de bigot qui pourrait se résumer à quelque chose comme Dieu est égal à l'Amour, l'Amour est toujours vainqueur donc Dieu est est toujours vainqueur. Que l'on adhère ou pas à cette philosophie manichéenne importe finalement peu, l'histoire est ce qu'elle est, c'est à dire un récit simpliste d'amour-haine-vengeance mille fois racontée auparavant. Ce qui importe est sa forme et non son fond (même si celui-ci est issu de bons sentiments). L'espéranto, la photo poétique, les décors à la limite de l'épouvante gothique, le jeu théâtral presque exagéré des acteurs (voir le jeu poussif de Milos Milos, l'incube qui ne cesse de lever les bras en roulant les yeux) offrent donc au film ses principaux atouts.

INCUBUS, en plus d'être un film culte, est un film maudit (ce qui ne manque pas de donner une aura inquiétante au film). D'abord parce qu'il a purement et simplement disparu pendant près de 30 ans, mais aussi parce que deux de ses acteurs ses sont suicidé l'année suivante: l'acteur Milos Milos mis fin à ses jours après avoir assassiné la femme de Mickey Rooney. Et Ann Atmar, très belle femme, qui tenait le rôle de la soeur de Marc.

[gnome]

Découvert aujourd'hui et adoré.
On regarde ce film comme hypnotisé par la musique, par l'étrangeté de l'espéranto et par la superbe photographie en noir et blanc. Le film distille un climat d'étrangeté et par moment de malaise comme j'en ai rarement vu au cinéma même dans des films ouvertement destinés à ça. Stevens suggère beaucoup, mais ça n'en rend son film que plus efficace. Rarement le paganisme n'aura été si bien transcrit (à mon sens), parce que débarrassé d'artifices inutiles...

Plus qu'une curiosité, un essentiel.

[orco]

Prévu pour décembre chez le Chat qui fume en UHD et Blu-Ray.

[gnome]

Prévu pour décembre chez le Chat qui fume en UHD et Blu-Ray.

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