Lust, caution - Ang Lee (2007)

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manuma
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Lust, caution - Ang Lee (2007)

Message par manuma »

Dans les années 1940, alors que le Japon occupe une partie de la Chine, la jeune étudiante Wong est chargée d'approcher et de séduire Mr Yee, un des chefs de la collaboration avec les japonais, homme redoutable et méfiant que la Résistance veut supprimer. Très vite, la relation entre Wong et Mr Yee devient bien plus complexe que ne l'avait imaginé la jeune femme.

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Ang Lee, je suis plutôt client. The Ice Storm était pas mal du tout, Ride with the devil plus inégal mais contenait quelques très belles scènes, Hulk, je lui décerne, ex-aequo avec Hellboy, le titre purement honorifique de meilleur film de super-héros des années 2000 et Brokeback Mountain est un très beau mélo dont les dernières scènes m’avaient bien remuées. Ce Lust, caution, en revanche, j’ai eu un peu de mal à rentrer dedans. Déjà l’intrigue proposée n’est pas d’une grande originalité. Ce type d’histoire d’espionnage a déjà fait l’objet du floppée de métrages pour le grand et petit écran. Une grande partie de la réussite du film se joue donc dans l’approche choisie pour traiter ce sujet. Et là, dès le départ on sent qu’il y a un p’tit problème entre cette histoire de passion tordue qui se veut très sensuelle et le style très contrôlé de Ang Lee. D’un côté une histoire au contenu fiévreux, de l’autre un regard d’anthropologue légèrement distant. Il résulte de cette contradiction un film très froid, voire glacial par moment, dans lequel, malgré ses quelques scènes de sexe torrides (musclées est peut-être le terme le plus adéquate) je ne me suis senti réellement impliqué qu’au bout de … 2h20, lorsque Ang Lee finit par laisser percer l’émotion.

Maintenant, sachant que l’ensemble dépasse allègrement les 2 heures 30, ça aurait pu se passer beaucoup plus mal pour moi : Lust, caution, ça reste quand même du ciné de qualité bien torché qui a quelque chose à raconter. En outre c’est très beau à regarder, avec pour le plaisir des yeux une actrice principale qui est loin d’être repoussante et, pour celui des oreilles, une superbe musique de Desplat (le thème principal a, je trouve, un petit côté Philippe Sarde) Et puis, en marge de l’histoire d’amour, Ang Lee se montre assez doué pour injecter de temps à autre un peu de tension au sein de son intrigue, parfois là où on ne s’y attend pas trop, comme pendant une séquence de partie de scrabble entre dames de la haute. A retenir également une séquence de meurtre à l’arme blanche particulièrement éprouvante en fin de première partie de métrage. Pour le reste, ben, comme je le disais plus haut, sorti du final qui, lui, vous prend bien à la gorge, ça manque tout de même pas mal d’émotion.

Lion d’or à la Mostra de Venise 2007.
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